Bloggeuses !

L'idée

Ce blog regroupe les articles publiées par des bloggeuses. Inscrivez-vous pour pouvoir ajouter des weblogs à la liste des weblogs tenus par des femmes qui ne sont pas des suivi de vie/journaux intimes.

Levez-vous et ne regardez pas

Publié par Guillemette Faure le Samedi 1 Avril 2006, 02:51 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

Source : Technorati

Je vous avais raconté le premier jour du procès Moussaoui ma surprise dans l’ « overflow room » quand on s’est levé face à des écrans de télévision pour la retransmission de l’arrivée de la juge dans la salle d’à côté. Mercredi, j’ai été encore plus ahurie quand on nous a dit. « Levez vous pour l’arrivée des jurés. » Les 17  jurés du procès doivent rester anonymes et les caméras, dans la salle où se tient le procès, sont braquées de telle sorte qu’ils restent toujours hors champ. Nous nous sommes docilement levés face à des écrans où il ne se passait rien.

Quant aux autres jours, quand j’étais dans la salle principale, ne comptez pas sur moi pour vous les décrire. C’est interdit. Les dessinateurs n’ont plus n’ont pas le droit de les dessiner. La juge a tenu à ce que leur anonymat soit entièrement protégé, elle les appelle par des numéros. Ils se retrouvent le matin à un point de rendez-vous confidentiel, d’où ils sont escortés par des agents de sécurité jusqu’au tribunal.

Si ce que je peux vous dire, c’est qu’ils sont neuf hommes et trois femmes. C’est un choix (au moins de la défense). Le premier jour du procès, une personne de leur équipe m’avait dit qu’ils pensaient qu’un jury masculin se laisserait peut-être moins porté par toute l’émotion des témoignages des victimes de la deuxième partie du procès (les hommes sont rationnels, c’est bien connu, alors que des femmes le condamneraient à mort à cause parce qu’elles n’aiment pas le vert olive de sa combinaison) et que des hommes se laisseraient moins impressionnés par les déclarations glaçantes de Moussaoui. J’ai repensé à ce qu’elle m’avait dit quand il a expliqué qu’il n’y avait pas besoin d’entraînement pour trancher une gorge, que n’importe qui pouvait le faire.

Un confrère américain amer d’être sorti de l’ascenseur trop tard de l’ascenseur pour avoir accès à la salle principale et voir les têtes des jurés pour les dernières plaidoiries me disait mercredi « de toutes façons, c’est pas grave, c’est un jury qu’on ne peut pas lire. » C’est assez vrai. Ils sont extrêmement attentifs, ils prennent des notes. Dans les moments les plus captivants, ils s’avancent un peu sur leur siège. Mais ils montrent très peu d’émotion. Ils sont rentrés chez eux pour le week-end et reviendront lundi reprendre leurs délibérations.


Article précédent - Commenter - Article suivant -