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Ce blog regroupe les articles publiées par des bloggeuses. Inscrivez-vous pour pouvoir ajouter des weblogs à la liste des weblogs tenus par des femmes qui ne sont pas des suivi de vie/journaux intimes.Michel Pion part en retraite, Arthur Rimbaud n’a plus de facteur
Source : Pertinents et Impertinents 
(AFP) - Mercredi, Michel Pion, facteur à Charleville-Mézières, partira à la retraite après sa dernière tournée. Pour l’occasion, il revêtira un uniforme à l’ancienne pour déposer sa casquette et un petit mot sur la tombe de son “client” le plus célèbre : Arthur Rimbaud. “Il m’a pas mal accaparé ces derniers temps!”, sourit le facteur, bientôt 57 ans, qui conserve depuis 1993 les lettres adressées à l’auteur du “Bateau ivre”, enterré en 1891 dans la préfecture des Ardennes où il est né en 1854. “Avant moi, les lettres adressées à Rimbaud étaient détruites au centre des rebuts à Libourne, parce que leur destinataire était décédé”, raconte le facteur qui se déclare “incapable de réciter un poème” de son “client”. “Mon seul souvenir, c’est +Le dormeur du val+. Il fallait l’apprendre au certificat d’études. C’est plutôt mon côté collectionneur qui m’a encouragé à bloquer le courrier”, poursuit ce rimbaldien malgré lui - comme Charleville d’ailleurs. “Les gens ici n’aiment pas Rimbaud”, affirme-t-il. “Homo, drogué, ivrogne -il buvait de l’absinthe-, marchands d’armes: il avait tous les défauts” à leurs yeux, estime-t-il. “Et lui n’aimait pas sa ville”. C’est vrai, l’”Homme au semelle de vent” a écrit sur Charleville des gentillesses comme: “Sur la place taillée en mesquines pelouses/Tous les bourgeois poussifs qu’étranglent les chaleurs/portent les jeudi soirs leur bêtise jalouse”. D’un autre côté, le facteur en convient, les mêmes Carolomacériens bénéficient des retombées d’un certain “business Rimbaud”, avec par exemple une “terrine Rimbaud chez le charcutier”, assure-t-il, un bar Rimbaud, une place Rimbaud, un musée et une maison Rimbaud… Sans oublier la venue de stars du rock, comme Patty Smith, lors d’un pèlerinage dans les Ardennes sur la tombe du poète rebelle. “Rimbaud est un personnage encombrant, et c’est le meilleur ambassadeur de la ville”, résume le conservateur du patrimoine chargé du musée et de la maison Rimbaud, Alain Tourneux. M. Tourneux présente quelques enveloppes adressées au prince de la poésie moderne, que lui a remis le facteur, avec des adresses fantaisistes (”Rue des Illuminations”), des dessins et des messages comme: “Ta Bohème est encore la nôtre”, “Si tu es revenu, fais-le nous savoir. Tu me manques”, “Ecrire c’est espérer une réponse”… Ces quelques lettres, que la Poste n’a pas le droit d’ouvrir, doivent rejoindre une boîte aux lettres qui sera travaillée à la feuille d’or par un artiste contemporain. “Je peux rester une année sans courrier pour Rimbaud”, reprend le facteur, qui fera son pot d’adieu dans un bar appelé tantôt “le sou neuf”, tantôt “Le cabaret vert”, en hommage à un poème sur les fugues de l’adolescent en Belgique en 1870 (”J’entrais à Charleroi/au Cabaret-Vert…). Michel Pion réfléchit déjà au petit mot qu’il déposera sur la tombe d’Arthur. “Je fais un rapprochement entre Rimbaud et Gainsbourg”, alors pourquoi pas quelque chose comme: “Je suis venu te dire que je m’en vais”, envisage-t-il. (par Samir Tounsi - AFP, Charlville-Mézières, samedi 13 mai 2006, 12h04, Yahoo Actu).
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