L'idée
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Source : Le blog du bouchon 
Dans le bureau adjacent, Vip et le Gnagna man. Vip ne supporte plus son voisin de bureau (mais comme personne n'en voulait, elle s'est sacrifiée lors du réaménagement des bureaux). Vip adore colporter des informations sur la vie personnelle des gens, surtout les détails qui rendent ses collègues ridicules. Elle est très copine avec Grognon. Du coup, avec mon collaborateur Fraisette, nous avons fait un barrage anti-commérages à l'entrée du bureau. Mais ce barrage présente parfois des fuites que mêmes nos connaissances sur les digues et les barrages hydro-électriques n'arrivent à colmater.NDLR : comme tout individu, prise isolément, Vip possède un fond intéressant, malheureusement souvent masqué par ce gros défaut. Tout comme Grognon d'ailleurs.Gnagna man : oh ce foot, tous ces gens qui ne comprennent pas que ce n’est pas un sportVip : ah, pourquoi ?Gnagna man : il friment en faisant 2 ou 3 fois le tour du terrain, et font semblant d’être fatigués. Tu parles !Vip : c’est quoi pour toi, un vrai sport ?Gnagna man : la Formule 1, ça c’est du sport !Vip : alors le foot, c’est quoi ?Gnagna man : un “spectacle ” de beaufsVip : pour les beaufs ?Gnagna man : oui, forcémentVip : alors, la moitié de la population est beauf ?Gnagna man : il faut croire. Enfin, parmi les joueurs, il y en a un seul que je trouve plus intelligent que les autresVip : qui ?Gnagna man : CantonaJe reconnais avoir explosé de rire à la lecture de ce mél informant les bureaux adjacents de cette conversation, bien qu'ayant lu un article très intéressant sur Cantona dans l'hebdo gratuit sportif distribué dans le métro.Premier rajout de Vip suite à ce mél.(NB : petites phrases bien connues de Cantona : "Quand les mouettes suivent un chalutier, c'est qu'elles pensent qu'on va leur jeter des sardines", "Je ne joue pas contre une équipe en particulier. Je joue pour me battre contre l'idée de perdre.") Second rajout de Vip, qui m'a fait encore plus exploser de rire. Rire n'est-il point salvateur quand une journée s'amorce sur les remarques assassines de Grognon ?L'apport de la psychanalyseJ'ai entendu Eric Cantona avouer qu'il avait lâché la fameuse parabole de la mouette par hasard.Vous savez, en psychanalyse, le hasard n'existe pas. Une phrase n'est jamais dite sans raison, sans un sens caché qu'il nous appartient, nous psychanalystes, de décrypter.Penchons-nous sur la mouette. Oiseau de sexe féminin, elle désigne, sans aucun doute, une femme , mais aussi une "muette", une femme qui ne parle pas, mais rode, surveille, juge et censure. Femme castratrice, elle désigne - à n'en point douter - la mère d'Eric Cantona, qui lui-même se représente en chalutier.Or le chalutier est un bateau richement symbolique, un bateau qui trace sa route, seul, sans se retourner, mais qui laisse traîner derrière lui son filet de pêche, comme une main qui, pudiquement, implore et espère...N'est-il pas évident que le petit Eric a souffert du manque d'affection d'une mère sûrement trop autoritaire ?Venons-en alors à la sardine. La sardine ! Voilà un animal hautement emblématique !Elle représente, je ne vous apprends rien, l'image phallique par excellence. Et quel est le fantasme d'Eric ? Que la mouette désire la sardine, comme si sa mère désirait son pénis ! Nous sommes en plein complexe d'Oedipe, que ce pauvre Eric tente de surmonter en renonçant à la possession sexuelle de sa mère !Cet oedipe non résolu explique sans détour les quelques traits évidemment névrotiques d'Eric, comme cette agressivité mal refoulée, son attitude de rebelle masquant sa sensibilité ou son animosité envers Guy Roux, dont la radinerie proverbiale n'est que la manifestation d'une régression au stade sadique-anal.La prochaine fois, nous tâcherons d'expliquer pourquoi Eric aime autant peindre les phoques.Les prochains billets, je tâcherai de montrer comment une rédac-chef a vendu de la pub à la place d'un Gnagna man figé dans sa méthode de travail "à la papa", comment une rédaction entière commence une fronde face à la direction pour sauver sa peau et celle de son journal, comment quatre rédac-chefs vont peut-être secouer le cocotier dirigeant pour leur expliquer comment mettre en place une vraie politique publicitaire (et au passage une vraie politique de ressources humaines dans une boite "comme celle de papa" qui grandit trop vite).Mais aussi comment on apprend aux oiseaux la grammaire, pourquoi le journalisme d'investigation est mort, comment marchent certains robots animaux qui trompent leurs pairs biologiques. Il vaut mieux que j'arrête de promettre des billets, n'ayant jamais écrit celui sur Kent, et toujours pas fini celui sur le concert de Mark Knopfler et Emmylou Harris.
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