L'idée
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Source : Le blog du bouchon
ante scriptum : pour voir ce film d'animation trouvé par Madison, où un petit train fait acte de bravoure afin de ne pas être mis au rebut pour retards chroniques. *************************** crédit iciCe samedi matin, j’étais particulièrement fière de moi : pour une fois, je n’avais pas raté le train. Certes, je n’avais pas de ticket de transport, étant monté dedans juste avant que les portes ne se ferment. Mais ce point est un détail, régularisable auprès d’un contrôleur doté d’un charmant sourire et de sa collègue toute aussi charmante. Certes, j’aurais pu venir dans ce coin du Loiret avec la petite Micra que j’ai subtilisée à des parents en vacances . Mais je n’aurais pas eu les petits plaisirs du train, comme la possibilité de prendre le rideau orange pour mon oreiller chéri. Je n’aurais pas non plus pu assister à ces quelques scènes qui rendent le trajet si plaisant : - le changement de locomotive à Orléans avec un bel engin rouge et argenté, tellement reluisante qu’elle brillait sous le soleil de ce début d’été. J’ai à ce moment regretté de ne pas avoir été passionnée par les locomotives dans ma prime jeunesse ; - cette jeune lutine* asiatique poussant une valise presque aussi haute qu’elle, une valise à motifs ‘vache’. Une vision à laquelle les Parisiens sont habitués, à force de voir des touristes asiatiques débarquant avec ces valises contenant la moitié de leur maison. Vision classique à Paris , vision surprenante à Orléans, qui m’a permis d’échanger un sourire avec un voisin de volutes. - ce couple d’amoureux dont le baiser était si intense que les deux individus ne faisaient plus qu’un. Dans 25 ans, le sera-t-il toujours autant ? - et puis tous les autres passagers : les grands et petits, les gros et maigres, les hommes, femmes et enfants, les râleurs et souriants, ceux qui considèrent que le téléphone est une extension biologique et ceux (comme moi) qui dorment, … Le train est source de petits plaisirs que l’avion n’arrive pas à compenser, malgré la présence de voisins souvent intéressants. Mais quelque soit le mode de transport, mon seul souci est d’arriver à le prendre à temps . Il y a des personnes qui arrivent systématiquement avec 20 minutes d’avance à la gare, d’autres avec une heure de retard ; moi je fais partie de ceux qui voient la dernière voiture du train s’éloigner, ou les portes de l’embarquement se fermer sous mon nez. Peut-être est-ce du à une enfance passée dans les avions entre la France et l’Afrique ? Ou bien à un père qui était tellement à cheval sur les horaires que nous partions avec beaucoup (trop) d’avance en vacances .
© Hans de Beer (le père du petit ours Plume)
Quelques ratés mémorables Train pour Deauville dernièrement : raté à l’aller et au retour Train pour Nantes l’été dernier : raté à l’aller. Deux heures d’attente, puis rattrapage effréné du bateau en louant une voiture pour compenser la perte du bus. Avion pour le Ghana en 2004 : j’arrive peu de temps avant la fermeture de l’enregistrement. L’attachée de presse m’accueille avec un sourire un peu pincé, et me demande de sortir mon billet. Je la regarde avec des yeux ronds, persuadée qu’elle les avait. Puis je me rappelle que j’avais scotché le billet sur le mur de mon bureau pour ne pas l’oublier. J’appelle mon patron chez lui (un dimanche matin à 10h), qui consent à lâcher ses deux filles et venir au bureau pour me donner le numéro du billet. Mon pire souvenir Avion pour l’Angleterre en 2003 : j’arrive au guichet après la fermeture de l’enregistrement. L’avion suivant est plein, Air France m’annonce que je ne pourrai partir qu’à 13h. Impossible, je dois aller sur un salon professionnel, monter le stand, et j’ai une conférence de presse dans la matinée. Je me tourne vers British Airways, obligée de payer un nouveau billet. BA me vend un billet de 2nde classe, me surclasse en 1ère et m'affame pendant tout le trajet. Arrivée à Birmingham, où la compagnie aérienne m’annonce avoir perdu mon bagage. Je fonce au salon, où je découvre un stand à moitié écroulé, deux palettes de magazines à installer, aucun outil pour monter les meubles de démonstration …. et aucune chambre d’hôtel disponible, la réservation n’ayant pas été effective. Je reconnais avoir perdu un peu, même beaucoup, de mon optimisme à ce moment. Mais le bagage est revenu, mes voisins de stand m’ont prêté un tournevis et l’attachée de presse s’est tournée vers le conseiller du ministre britannique de l’environnement, qui m’a trouvé une chambre dans le plus cher des hôtels. Au retour le lendemain, j’apprends qu’un problème sur Roissy CDG retarde tous les avions d’au minimum trois heures. J’arrive de fait très en retard à Paris , monte dans un taxi pour rester bloquée dans un gigantesque embouteillage. Quand je rentre chez moi, persuadée de me trouver enfin en sécurité, j’allume mon PC, envoie quelques méls, puis appuie sur le bouton de fermeture du PC … bouton on/off qui casse. La loi des séries devait se terminer sur ce fait notable, qui m’a fait retirer l’emballage métal de l’ordinateur pendant les semaines qui ont suivi, au grand plaisir du bouchon qui voyait enfin l’intérieur d’un ordinateur. Le retour au travail s’est accompagné d’un lumbago (suite au montage du stand), et de quelques difficultés à prouver à mon patron que cet hôtel, le plus cher, était le seul qui m’avait empêché de dormir sous les ponts à Birmingham, et qu’il fallait me rembourser le billet de BA, plein tarif. Demain, je dois être à 7h30 à Orly pour un voyage de presse à Biarritz. Compréhensive (et me connaissant bien), l'attachée de presse m'a donné une tolérance de 15 minutes. De son côté, mon collaborateur Fraisette m'a conseillé de ne pas me lever : pour ne pas être déçue. Je tente quand même le coup. Qui sait ? En une nuit, je me serai peut-être améliorée ?!
****************** Ces illustrations de Hans de Beer font partie d’une histoire écrite par Geneviève Noël, intitulée « il ne faut pas rater le train » (Hors-série n°7 de la collection Les belles histoires chez Bayard Jeunesse). Entre la lectrice et l'auditrice, les rires tonitruants ne permettaient plus de suivre correctement l'histoire. Ce petit travers, avec quelques autres, me permet d'affirmer de manière péremptoire que la perfection n'existe pas chez les mères. D'ailleurs, il existe toujours des palliatifs aux travers. A chaque fois que le bouchon et moi-même loupons un train, hop, direction le café où l'on commande deux grenadines. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour dédramatiser une situation que le bouchon - une éponge à émotions comme tous les enfants - prenait plus à coeur que moi. © Hans de Beer pour Bayard Jeunesse * pour comprendre ce qu’est une lutine, se référer à ce billet Haut de page