L'idée
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Source : Le blog du bouchon 
Adolescente, j'ai fait quatre ans de football et deux ans de rugby. J'ai adoré ces sports collectifs. J'ai adoré pratiquer des sports individuels, aïkido, tennis, danse, équitation, patinage artistique, athlétisme. Mais pour moi, ils se vivaient et ne se regardaient pas de loin. Et je ne me suis jamais sentie impliquée personnellement dans les enjeux d'équipes où je ne jouais pas, d'où mon indifférence devant la petite lucarne qui retransmet les compétitions.Or tous les quatre ans, le phénomène de frénésie se répète autour de la coupe du monde de football. Plus que le grand chelem, plus que le tour de France , plus encore que le tournoi des cinq nations, le football a ceci de magique qu'il crée des liens entre inconnus, avec des discussions autour du petit ballon rond dont Tiphaine remarquait très justement que ses concepteurs lui avaient collé des serviettes hygiéniques pour le design 2006 (et que L Che n'a pas manqué de relever dans sa rubrique Post hérité).La ferveur est commune et collective. Je l'entends bien avec les clameurs dans mon quartier, habité par des communautés de diverses origines, qui se rassemblent dans les salons de thé et cafés. Certains se mettent même sur le trottoir d'en face, avec leur chaise, commentant ce qu'ils voient sur un petit coin de l'écran. Dans l'année scolaire, les voisins se retrouvent autour de l'école. Pendant la coupe du monde, ils se rejoignent autour du football. Partout dans le monde, même à New York, cette ferveur se répète comme à New York.Même Didine, qui a subi des années de téléfoot le dimanche matin, s'est retrouvée au coeur de cette ferveur.Je veux comprendre. Comprendre pourquoi le fait que l'équipe française soit en finale est aussi fédérateur au niveau d'une nation. J'ai bien essayé de suivre la demi-finale à la radio. Mais à chaque tir, le propos des commentateurs devient inaudible tellement ces gens qui se disent commentateurs sont excités. Mister Fender me racontait avoir écouté chez son père de vieilles bandes sons, de finales dans les années 50 et 60. A chaque fois qu'un buteur s'approchait de la cage, le commentateur en était réduit à "et ! et ! et ! et ! et !". Bégaiement impardonnable pour ses auditeurs. D'où l'intérêt de la télévision, surtout si on lui coupe le sifflet.Alors ce soir, je ferais peut-être partie de ceux-là.
© Reuters/Benoît Tessier
Mais avant, je vais aller danser, pour me faire plaisir au cas où je n'arriverai pas à rentrer dans cette ferveur : batucada ou nordeste brésilien, j'hésite encore. Mon cavalier du jour fera le choix. Et à 19h30, hop, assise sagement devant le petit écran chez un couple de copains dont l'élément masculin est un cuisinier merveilleux. Connaissant mon absence totale de don pour l'art culinaire, il m'a interdit d'amener quoi que ce soit, et a décrété qu'il s'occupait de satisfaire nos papilles.Que du plaisir ! Bref, la vraie vie, pour rajouter une réponse supplémentaire à des interrogations postées en commentaires de ce billet.Si la France gagne, je sens que l'élaboration du chemin de fer pour le numéro de septembre va être particulièrement difficile demain matin ! Mais vu que Fraisette suit assidûment la coupe du Monde, et que Grognon la regarde avec sa fille qui ne rêve que d'une chose, faire partie d'une équipe de foot (SailorMoon, il va falloir que tu inscrives toi aussi ta fille dans un club pour satisfaire ce désir profond), nous serons trois à éprouver quelques difficultés devant le sommaire du numéro de septembre. En revanche, le Gnagna Man devrait être en pleine forme, ayant passé sa soirée à visualiser un sport plus distingué.Addendum : une pensée à tous ces bilingues italien et français : Maria Pia à New York, L Che en France , ma collègue et amie Anna qui vit en France depuis vingt ans, ma soeur qui a réalisé que son avion pour retourner en Italie chez elle était juste au moment du match, et qui cherche désespérément un moyen de ne pas le prendre !
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