L'idée
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Source : Irène Delse, un blog d'écrivain
Il fait très fort, le ministre des vrais-faux best-sellers ! (Oui, vrai-faux. Car il est bien trop tôt pour parler de bonnes ventes au sujet de la dernière brique d'auto-promotion que l'on sait. Les retours auront lieu à la rentrée avec les invendus... Je passe sur le battage que font obligeamment les nombreux amis du ministre dans la presse, on connait son influence sur les médias, écrit comme audio-visuel. Et si l'éditeur veut cuisiner les chiffres, ce n'est pas l'imprimeur qui ira le démentir, s'il veut garder ses contrats.)
Silence, on expulse
Non, il s'agit de réalités humaines, bref de ce que des décisions politiciennes signifient pour la vie d'individus lambdas. Oui, on expulse encore des lycéens et des familles étrangères en France ; non les instructions "humanitaires" du gouvernement n'ont pas réglé le problème. Quant à Arno Klarsfeld, il semble avoir disparu du paysage...
Avec la circulaire qui exclut les plus de 18 ans et sa réforme du CESEDA qui renchérit sur les lois Pasqua, on peut expulser un lycéen qui n'a pas de problèmes en France , lui refusant le droit d'asile sous des prétextes fumeux. (Le critère des "liens avec le pays d'origine" est particulièrement flou...) Qui donc avait promis que les dossiers seraient étudiés au cas par cas et avec "humanité" ?
Ah bon, sa mère a été victime d'un assassinat politique au Nigéria, mais ce n'est pas un motif suffisant pour aller chercher l'asile à l'étranger ?
À ce compte-là, un certain Hongrois de notre connaissance n'aurait jamais dû quitter son pays tombé sous la coupe soviétique... Et il y aurait peut-être moins de foutage de gueule en France aujourd'hui.
Promesses, peau de chagrin
Les promesses n'engagent que ceux qui y croient, c'est connu. Et il devient souvent dangereux aujourd'hui pour un étranger qui veut régulariser sa situation de se rendre dans une préfecture. Si son dossier est refusé (sur les critères draconiens et peu précis que l'on sait), c'est les menottes et l'expulsion de force garanties.
Tiens, par exemple, vous vous souvenez de Maryam Sylla et de ses deux jeunes enfants, Mohamed et Aïssata ? Expulsés par erreurs (le préfet faisait du zèle...) au mépris d'une première instruction ministérielle (on se demande à quoi elles servent...), ils ont reçu un visa temporaire de 3 mois... et se trouvent de facto exclus du cadre étroit défini par la trop fameuse circulaire, oui, celle-là même qui devait être "humaine" !
Kafkaïenne serait un mot plus juste. Et le sursis se termine le 13 août, pour tous les Mohamed et toutes les Aïssata de France , ceux et celles qui ont eu le malheur de naître au mauvais endroit, au mauvais moment, et qu'un ministre obsédé par les voix de l'extrême-droite veut évacuer avant la fin de l'été.
On peut encore se mobiliser, cependant, écrire à ce ministre pour le tirer de sa tournée promotionnelle et le ramener à la réalité, écrire à ses collègues Azouz Begag (que venait-il donc faire dans cette galère, aussi), théoriquement en charge de l'égalité des chances, aux préfets concernés... Et rester vigilant. Il faut montrer à ceux qui voudraient tirer un trait sur le droit d'asile que tous les français ne croient pas que c'est en expulsant le plus d'étrangers possibles que l'on va (magiquement, peut-être ?) améliorer la situation de notre pays.
Ceux qui font croire cela sont de dangereux fumistes, qui ne cherchent qu'à exploiter la peur et le malaise d'autrui pour s'emparer du pouvoir.
« Il y a bien des avantages à être un auteur de livres. Au théâtre, on se ridiculiserait à afficher "Centième représentation" quand il s'agit de la 30ème et dernière. Mais un éditeur qui n'a vendu que dix mille peut faire impunément imprimer "Trentième mille" sur le bandeau qui accompagne le livre, autant pour sa réputation que pour l'amour-propre de l'auteur. »
-- Marcel Pagnol, préface à La Gloire de mon père