L'idée
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Source : Le blog du bouchon
Thursday 08/03/2006The Cloisters and Heather garden, Fort Tryon parkQuand il fait chaud à New York, ce n'est pas seulement une question de chaleur, mais aussi d'humidité. Une occasion idéale de se mettre au frais. Plutôt que d'affronter le New York-sur-mer que décrit Guillemette , direction Les Cloîtres (The Cloisters) où règnent la fraîcheur et le calme. Pour apprécier pleinement The Cloisters, il vaut mieux se perdre. Sortir à la station de métro 190th sur la ligne A et éviter le bus M4 qui conduit directement au musée. A la place, rentrer dans le jardin d'Heather. Prendre obligeamment la carte fournie à l'entrée par les employées des espaces verts, leur indiquer que l'espagnol n'est pas votre langue première si par nature, votre origine porte à confusion, vaguement consulter cette carte pour s'apercevoir (en fin de parcours) qu'elle est maquettée de manière illogique (à l'envers). Et forcément, se perdre dans le parc, à la recherche du musée qui se trouve à l'autre bout. Admirer les petits coins touffus. Courir derrière les écureuils. Contempler le pont Georges Washington et son architecture tandis qu'un bouchon épuisé se repaît avec quelques raisins secs et une pomme, la bouteille d'eau toujours pleine grâce aux fontaines disséminées ici et là.A ce rythme-là, les 40°C et plus de 80% d'humidité de Manhattan sont vite oubliés. Le parc bénéficie d'une vue imprenable sur le pont, la rivière Hudson et Manhattan.D'une ville grouillante, chaude, humide et très active, on passe brusquement dans une bulle de verdure et de silence que même Central Park n'arrive à égaler.Arriver au bout d'une heure (10 minutes quand on connait le chemin) au musée, l'un des rares à encore "suggérer" le tarif d'entrée (en fait, on donne ce que l'on veut). Reconstruit avec cinq monastères français (Saint-Michel-de-Cuxa, Saint-Guilhem-le-Désert, Bonnefont-en-Comminges, Trie-en-Bigorre, and Froville), cet endroit est un paradoxe qui a fêté son 60e anniversaire en 1998. Celui qui a permis son édification, George Grey Barnard, travaillait en France avant la première guerre mondiale. Il a ainsi acquis auprès de propriétaires français des fragments, qu'il revendait pour certains ou gardait pour lui. Ce n'est pas vraiment du pillage puisque les pièces lui étaient vendues, mais c'est une fuite de notre patrimoine. Un peu comme les statues égyptiennes qui se retrouvent aujourd'hui dans les musées parisiens... Témoignage de notre histoire dans d'autres lieux, plus modernes, cet endroit est une invitation à la rêverie, notamment dans ses petites cours intérieures, où les jardins aromatiques poussent aux sons de musique médiévale religieuse.A ce moment, je lisais Ecce homo touristicus : identité, mémoire et patrimoine à l'ère de la muséalisation du monde, de Daniel Vander Gucht (9,50 € chez Quartier libre). Cet ouvrage contre la muséalisation du monde n'a pas résisté à l'argument de l'un des gardiens (passionné) de ce temple américain de l'art médiéval : à l'époque où il a été construit, les voyages transatlantiques n'étaient pas ce qu'ils sont aujourd'hui, et les gens ne pouvaient voyager. Ainsi, les New Yorkais ont pu appréhender ce qu'était l'art médiéval. Il n'avait pas tort le bonhomme. D'autant que le bouchon a beaucoup apprécié de voir des licornes gigantesques sur des tapisseries murales. Partage du savoir versus pillage culturel : comment départager ?Après un passage obligé au playground de la 190th pour un bouchon désireux de jouer avec l'eau , le bus M4 nous ramenait vers notre rendez-vous de fin d'après-midi. Chaque rue présentait le même spectacle : des bouches d'incendie ouvertes par les habitants de Washington Heights faisant gicler l'eau des réservoirs de Catskill sur les voitures. En regardant des nuages d'enfants tournoyant et jouant avec ces gouttes, je repensais à ce voyage au réservoir d'Ashokan à Castkill en 2001, et à la grogne de ceux qui, vivant non loin des réservoirs, voient leur vie rythmée par les interdictions du service des eaux de New York dans le but de protéger cette ressource. La beauté de ces jeux d'eau ne parvenait pas à masquer mon sentiment de gâchis. Déformation professionnelle sans doute...Petits plusLa lettre du Chat botté sur la prise de conscience du patrimoine.Les photos anciennes de la construction des réservoirs de Catskill et des aqueducs pour amener l'eau sur New YorkLes archives de Catskill pour l'historique de la constructionPlus d'explications sur le site du département de la protection environnementale (DEP) de New York Haut de page