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Le velouté de Joe Bonamassa

Publié par le Samedi 16 Septembre 2006, 01:07 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

Source : Technorati

© John Nunziatoparu dans l'interview de Bonamassa du 8 avril 2006 de Modern Guitars magazineCe jeudi soir à l'Elysée Montmartre, Joe Bonamassa, guitariste inclassable qu'un journaleux de Guitar Xtreme a qualifié de "révélation depuis Stevie Ray Vaughan". Contrairement à ce qu'affirmait mon confrère de la presse spécialisée, cette tournée n'inaugure pas une première pour le Bonamassa sur notre territoire.Le public est rare et se compose à 90%, à première vue, de gratteux quarantenaires (si ce n'est plus) sur le mode masculin, la guitare attirant peu d'éléments de la gent féminins. Pressés et déjà fans, lesdits gratteux s'engouffrent dans les escaliers à l'ouverture des portes, bien avant que ne commence le concert. Ils n'avaient pas tort de se placer dans la fosse, vu que un bon tiers de la salle avait été fermée devant le peu d'affluence à ce concert.Pour ceux qui étaient de la partie ce soir-là, ce manque d'affluence fut une aubaine pour l'espace, ainsi qu'un régal pour les oreilles (même avec des bouchons) et les yeux. Pour ceux qui n'ont voulu tenter l'expérience, ils se consoleront la prochaine fois dans des salles combles, avec des plus grands qu'eux devant et des voisins leur marchant sur les pieds.Ce concert a malheureusement commencé avec un trio (guitare-basse-batterie) en première partie surprise, que j'ai réussi à identifier au bout de deux chansons : Ras Smaïla et son groupe, distribué par le label Dixie Frog. Pour faire court, je signale que suite à ce concert, je vais donner mon cd de cet artiste à la médiathèque. Ce n'est certes pas très gentil pour ceux qui la fréquentent, mais Ras Smaila s'est lui-même déconsidéré avec un blues mou, ennuyeux, terne. Ce qui faisait sa qualité sur son cd, le mélange des genres, n'a pas du tout fonctionné face à un public exigeant mais poli.Et si Ras Smaïla se réclamait, haut et fort, du blues, Joe Bonamassa n'a même pas eu besoin de le préciser. Dès son premier morceau, le blues prenait vie dans les tripes de chacun grâce aux sons de l'une de ses guitares avec lesquelles il fait corps. Ce gars-là a compris l'essence même du blues, et pas seulement en plaquant les quelques accords qui donnent ce rythme et cette mélodie reconnaissables entre mille. La suite a confirmé ce que le premier morceau laissait entrevoir : un guitariste excellent, doté d'une Technorati musicale immense (hommages à Rory Gallagher dans son festival de Montreux, à Jeff Beck, à Jimmy Page dans le dernier morceau, des nappes de guitare planantes etc..) et s'exerçant à tous les styles. Bonamassa a même tenté ce que peu de guitaristes rock osent : seul sur scène en électro-acoustique pendant deux morceaux, à faire vibrer la salle avec une main gauche volant sur le manche de la guitare (morceau Faux Mantini sur l'album Hard to cry today). Volant tellement  qu'il a d'ailleurs du jouer pendant cinq minutes avec la main droite seulement, tandis que sa main gauche tentait de se débarasser de crampes indésirables. Ce chercheur de sons nous a fait du rock, du hard-rock, du blues, du gitan, et du gospel. Pour parfaire un portrait quasiment sans tâches, il laisse aussi partir ses musiciens en solo en les accompagnant de quelques sonorités bien placées, et il possède une voix magnifique. Chaque morceau durait au moins quinze minutes tandis qu'il s'amusait à inventer de nouveaux sons, heureux comme un gamin quand il sentait le public le suivre. Contrairement à son concert chtimi de la veille, il n'a pas offert une guitare à tirer au sort parmi le public. Mais il a donné un concert (tout aussi ?) exceptionnel. Son rack de pédales© John Nunziato 12 Bar Bluesman et sa Technorati P'titiza étaient déçues qu'il n'ait pas joué The river. Pour ma part, j'ai été ravie d'avoir ficelé mon dos dans une ceinture de soutien Gibaud d'une esthétique remarquable, pour assister à ce concert. Et tandis que 12 Bar Bluesman et P'titiza tenaient à le voir de près avec leurs compagnons de fosse*, je me battais contre un chewing-gum amoureux de mes pieds et de mon sac terrassé, en compagnie d'un mister Fender ayant enlevé ses bouchons devant cette qualité acoustique (si je m'abîme les oreilles, c'est pour quelque chose qui en vaut la peine, avait-il fait remarquer), et d'un Steffan barbu (un être avare en paroles, venu d'on ne sait quelle planète, et squattant l'unique radiateur de la salle) à la gauche duquel se tenait Personne. Le Paul lui-même, ce qui a fait dire à mes co-listiers que la venue de personne était un gage de qualité.A la sortie, un orage rendait hommage à ce guitariste en lançant ses plus gros et bruyants nuages à l'assaut de la capitale. Ceci fut l'occasion d'échanger quelques mots avec un motard, certes un peu replet, se plaignant de ne pouvoir chevaucher sa monture, même avec son pantalon de pluie dont un trou invisible à l'oeil rendait l'objet inutile, le remplissant d' Technorati pendant le trajet. Conversation futile mais sur une tonalité très agréable avant de partir à l'assaut des gouttes sur des semelles glissantes. Normal, elles ont été achetées non loin de Nice où ils ne savent pas ce que signifie le mot pluie. Tout ça pour tomber dans le métro sur un groupe d'adolescents anglophones touristes dont les couacs perturbaient des oreilles béates après autant de splendeur mélodique.Tous les commentaires sont sur le site de 12 Bar Blues, et plus particulièrement sur cet article auquel j'ai apporté une modeste contribution de plumitive ignare en guitares et en rock. Je tiens d'ailleurs à remercier mes voisins pour les explications sur le "velouté pour éviter le slip", une technique de jeu à laquelle je n'ai pas tout compris, ainsi que sur les références et hommages cités plus haut, que je n'aurais jamais reconnus, ayant une oreille rock assez mauvaise.* NDLR : une fosse remplie de gratteux est rarement dangereuse pour le corpus voisin, les coups de pied y sont rares même aux sons d'une guitare déjantée Haut de page


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