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Une librairie

Publié par Fabienne le Lundi 18 Septembre 2006, 10:12 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

Source : Technorati

Quand on est une acharnée de la lecture comme je le suis, on ne peut qu’être attirée par un livre qui s’intitule “Le libraire“, même si l’auteur a un nom à coucher dehors: Régis de Sá Moreira. “Le libraire” est un court roman qui, comme son titre l’indique, raconte l’histoire d’un libraire. D’ailleurs le mot libraire revient 5 à 6 fois par page, car on ne connaît pas le nom de ce libraire. Il n’est pas un individu à part entière. Ou plutôt il est ce qu’il fait, libraire. Ou il fait ce qu’il est. Difficile, chez ce personnage, de distinguer l’être et l’occupation. Le libraire ne sort jamais de sa librairie, il boit des tisanes et a lu ou lit tous les livres qu’il vend, refuse de “vendre de la merde” (c’est lui qui le dit, pas moi), fait la lecture à ses livres, envoie régulièrement paître Dieu et les témoins de Jéhovah et en cas de trouble, utilise des phrases trouvées dans les méthodes de langue. Sa préférée est “Il y a beaucoup de choses intéressantes à apprendre sur les icebergs. Sachez encore que quand on entre dans sa librairie, ça fait “poudoupoudoupoudou”. Ce livre est …. mmm je ne sais pas quel qualificatif employer. Disons plutôt que ce livre m’a plu par son côté décalé. Je l’ai lu d’une traite, dans le train et si vous aimez les livres (ou les libraires) je vous le recommande. Extrait (pas le plus représentatif, mais ça m’a fait rire): “Le libraire détestait la vulgarité mais n’avait rien contre la grossièreté, bien qu’il ne la pratiquât pas lui-même. Aussi n’envoyait-il pas promener les clients grossiers. L’un d’eux s’approcha du bureau et demanda grossièrement au libraire les trois livres à emporter sur une île déserte. Le libraire le regarda étonné et lui répondit qu’il n’était pas sûr de savoir quels étaient ces trois livres. Le client s’énerva, lui dit que tout le monde lui parlait pourtant de ces trois “putains de livres” qu’il fallait emporter sur une île déserte, et lui fit comprendre que s’il ne savait pas ça, il n’avait pas grand-chose à faire (”à foutre”, furent ses mots) dans une librairie. - C’est un choix très personnel… dit le libraire - Personnel, mon cul, dit le client. Le libraire sourit pour l’encourager. - Qu’est-ce que je vais branler dans cette île pourrie si j’ai pas ces trois livres de merde? - Ah… dit le libraire, je crains que vous ne les trouviez pas ici. - Quelle chierie, conclut le client avant de tourner les talons et de partir sans dire au revoir.” Régis de Sá Moreira, Le libraire, éd. Le Livre de Poche, pages 85-86 tags : libraire, librairie, Sa Moreira


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