L'idée
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Source : Kozeries en dilettante
Poursuite du feuilleton Lire la suite, qui a débuté le 1er octobre avec le premier chapitre rédigé par Laurent. J'ai pris la suite, puis Nuits de Chine a écrit le troisième épisode et Akynou le quatrième. Personne ne s'étant manifesté avant minuit hier soir pour le cinquième je reprends la balle. On peut consulter sur cette page l'ensemble du récit élaboré jusqu'ici. Si vous souhaitez rédiger l'épisode suivant, dites « JE PRENDS » dans les commentaires de ce billet. Les explications complètes se trouvent dans ce billet.
Je ne compte pas enchaîner les épisodes toute seule, l'intérêt de l'aventure étant de jouer à saute-blog avec cette histoire. Si personne ne reprend derrière moi, le jeu s'arrêtera là. Chapitre 5
La journaliste partie, Caruso reprit son exploration du bureau du metteur en scène. Scott n'aurait su dire ce qui de la curiosité lyricophile ou du professionnalisme policier primait chez le brigadier mais le fait est qu'il semblait décidé à ne laisser échapper aucun centimètre carré à sa curiosité.
« Faites bien attention à ne rien déplacer tant que les photographes ne seront pas passés n'est-ce pas ?
– Oui, oui, je connais mon métier quand même ! » s'offusqua Caruso.
« Bien sûr, désolé », s'excusa aussitôt le commissaire qui ne voulait pas s'aliéner le jeune homme, comptant que sa connaissance du milieu de l'opéra serait utile à lui qui ne connaissait pour toute culture lyrique que les chœurs de Verdi dans la publicité pour les jambons Lemheure.
Il sortit son notepad de sa poche et entreprit de récapituler les informations glanées jusque là :
Le metteur en scène était mort avant la pendaison, pourtant quelqu'un était venu saluer. Attendre les conclusions du légiste sur les causes de la mort. Vérifier si quelqu'un avait approché Brénès de suffisamment près aux saluts pour savoir si une vague ressemblance avait pu suffire ou si elle était parfaite – + jusque dans la voix ? Le carton épinglé sur son sous-pull parlait de représailles pour qui s'en prenait à une certaine Lucie. Etiquette imprimée collée au dos de la photo, voir si traçage possible nature papier et spécificité imprimante - amha une jet d'encre pas terrible (600dpi ?). L'opéra joué ce soir-là s'appelait « Lucie de Lammermoor ». La mise en scène en était très contestée. Rivaux ? Disjonctage de passionné ? Brénès avait un frère jumeau décédé il y a trois ans dans des circonstances étranges. Mais encore ? se renseigner. Et merde ! comment la photo de Luciole avait pu arriver là bordel ???
Scott effaça cette dernière note et la remplaça par un sobre « Etablir lien entre Luciole Grenier et Adrian Brénès ». Ce n'était pas parce que son notepad n'était employé qu'à son usage personnel qu'il fallait qu'il mélange boulot et... boulot et toiles d'araignée.
Le brigadier l'interrompit fort opportunément dans ses pensées moroses.
« Monsieur ? Monsieur, je viens de tomber sur un truc bizarre. Enfin étrange quoi. J'ai trouvé ça dans son cartable. »
Caruso lui tendait une liasse de feuillets reliés avec des anneaux en plastique.
– C'est quoi ? » demanda le commissaire qui feuilleta rapidement la liasse sans voir en quoi l'objet pouvait provoquer l'excitation manifeste du brigadier.
« Un scénario, monsieur, un scénario pour //Lucie//, regardez par exemple, là ou là... Oh la la, je comprends que ça en ait rendus dingues certains !
– Oui, ça ressemble en effet à un scénario, et quoi ?
– Ben déjà que la mise en scène de ce soir n'était pas au goût de tout le monde , alors ce truc, là. Enfin monsieur, regardez le titre, hein ! Vous avez vu le titre ? Oh la la la la... ce type était vraiment fêlé ! »
Scott referma l'ouvrage. Sur la couverture cartonnée on avait écrit à l'aide d'un marqueur « Le Chat de la Mer morte », et en sous-titre, « Lucie reloaded. Haine, amour, passion au Moyen-Orient ».
Ouvrant une page au hasard vers les derniers feuillets, il lut quelques lignes :
La violence des sanglots qui secouent la jeune femme l’empêche presque de respirer. Ils sont noyés par le vacarme infernal du moteur et les crissements des pneus dans les virages. La décapotable jaune dévale la route sinueuse en direction de la ville endormie. Lucie maintient l’accélérateur fermement enfoncé, bien que ses larmes l’empêchent de plus en plus de voir la route devant elle.
Allons bon, vu le nombre de personnes que le metteur en scène semblait capable de ce mettre à dos, l'enquête ne s'annonçait pas facile. Mais au moins maintenant commençait-il à avoir une idée du lien entre Brénès et Luciole.