L'idée
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Source : Carnet de bord 
Alors que deux petits pains chauffent dans le four, je m’autorise ce matin une étrange lecture: celle d’un chapitre d’une anthologie particulière, qui s’appelle “De l’art
“Hoanhac, saisi d’un long tremblement, laissa choir sa lettre, contrairement aux rites, et fit signe à ses serviteurs d’ouvrir la caisse. Il était pâle et ne pouvait parler. Quand le couvercle fut ôté, on aperçut un lit d’herbes vertes; et une odeur délicieuse se répandit dans le vestibule, comme celle qui sort des cuisines d’un Tongdoc quand il traite un envoyé de l’Empereur. Et, le lit d’herbes écarté, le jeune Taydang apparut couché tout du long sur le dos, immobile, frais et doré: il semblait dormir. Mais comme le père se penchait et prenait les mains de son fils, il poussa un cri et lâcha la main qui retomba. La chair était brûlante et la peau craquait. Sur son lit d’aromates, Taydang était étendu, cuit à point, rissolé, saignant et tendre. De petits piments rouges étaient fichés dans ses yeux, ses narines et ses oreilles. Et, sur sa poitrine, étaient étalés, prêts à servir, le tranchoir, les couteaux et les baguettes.” Albert de Pouvourville, “La Rançon”, in “De l’art