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Crisis

Publié par Guillemette Faure le Jeudi 2 Mars 2006, 07:23 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

Source : Technorati

J’ai reçu aujourd’hui par email le dernier mémo du cabinet de consultant politique de James Carville et Stan Greenberg. Il donne aux démocrates 11 points d’avance sur les républicains pour les prochaines élections du congrès. « The attempts to distance themselves from the president on these various issues has produced less confidence in the Republicans overall, who have depended on their show of unity and strength. » 

Quelques heures plus tard, j’allais au cinéma pour la sortie de “Our brand is crisis” un documentaire qui suit les activités du même cabinet, conseil en marketing politique pour Goni, un ancien président bolivien candidat aux élections de 2002. Le titre est tiré d’une analyse de Tad Levine, l’analyste en publicité de l’équipe, qui explique que l’équipe de Goni doit s’approprier le mot crise pour pouvoir y proposer une solution. Là, la crise n’est rien d’autre que la pauvreté de la Bolivie, la colère des Boliviens. A coup de test marketing et de campagne publicitaire, ils tentent de corriger l’image de Goni, perçu comme un gros riche américanisé (il a grandi aux Etats-Unis) déconnecté du pouvoir. Lorsqu’un consultant apprend à l’équipe du candidat à bourrer le mou à la presse « notre message c’est des épinards, eux préfèrent les hamburgers – les petites histoires de la campagne - mais non, il faut leur donner des épinards. » La cote de l’adversaire progresse « à ce stade là, il faut passer à une campagne négative. D’un type propre, il faut en faire un sale type, c’est notre tâche » dit le conseiller en pub, « et sans ce que ça puisse remonter jusqu’ici » continue t-il en présence de la caméra. Et James Carville, le conseiller star de Clinton en 1992, admet se rendre sur place pour jouer les gourous : il y répète ce que les consultants de l’équipe ont dit, lorsque ça vient de lui, assure t-il, ça marche, on l’écoute. Goni est élu d’une courte marge, mais le film ne s’arrête pas là. Il sera chassé du pouvoir quelques mois plus tard, après les émeutes sanglantes d’octobre 2003.

Ce midi, à un déjeuner du Council of Foreign Relations, l’ambassadeur irakien à l’ONU disait que les Américains ne devaient pas s’attendre à ce que les Irakiens absorbent la démocratie "comme des habitants du New Jersey."


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