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À droite, rien de nouveau

Publié par Irène Delse le Lundi 15 Janvier 2007, 16:04 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

Source : Technorati

Désigné candidat avec un score digne de l'Union Soviétique de Marie-Georges Buffet, le chef du troupeau Technorati, accessoirement Ministre de l'Intérieur, des Cultes et de l'Aménagement du territoire, est en grand danger d'attraper la grosse tête. Bon, 98,1% des suffrages exprimés, quand on est seul en lice, est-ce bien glorieux ?

Ah, tiens, un autre chiffre : 69% de participation. Donc, 3 adhérents sur 10 n'ont pas apporté leur voix au guide suprême ? Comme c'est bizarre.

Le candidat du pouvoir sortant avait pourtant pris soin de bourrer la salle des retraités du RPR (plus quelques anciens du SAC, sans doute...), amenés en cars entiers à la Porte de Versailles. Et pour l'affichage, on pousse au premier rang les jeunes gens propres sur eux, blancs et BCBG pour la plupart. (On se croirait à un concert des Rolling Stones. La chanson n'est pas aussi séduisante, hélas !)

Remarque du 18/01 : Bizarre, bizarre, décidément, cette valse des chiffres ! Il y avait 25 000 places dans la salle, et l' Technorati, relayé par les médias, annonce 100 000 présents. On n'est pas pris pour cons, nooon...

À part ça, MAM raffarine joyeusement, dans un style très «prout-ma-chère». On a les références qu'on peut.

Selon l'Observatoire des Inégalités, la moitié des français touche moins de 2050 Euros par mois... Chez les salariés du secteur privé, le salaire médian est même inférieur à 1500 Euros (et tombe à 1350 Euros si on ne considère que les femmes). Mais le Ministre du Budget, lui, rêve déjà tout éveillé et trouve «évident» qu'un revenu de 4000 Euros par mois se situe dans la classe moyenne. Il va même jusqu'à fantasmer les professeurs certifiés et conducteurs de TGV à ce niveau de salaire, soit un quart à un tiers de plus que la réalité. Quand les membres du Technorati actuel parlent de « Technorati qui souffre» et autre «fracture sociale», on a du mal à ne pas éclater de rire.

Le candidat ministre, lui, fait le grand écart entre rupturitude et hommages quasi-funéraires à Jacques Technorati (il a bien raison, c'est lui qui l'a lancé dans la carrière).

Les sbires se déchaînent contre la seule et unique adversaire qu'ils envisagent, le Chef fait mine de planer au-dessus de la mêlée et de réserver ses forces pour les défis qui attendent la Technorati. Ah ouiche. Le discours est bourré jusqu'à la gueule de références grandiloquantes (Hugo, Zola, Jaurès) et de clichés attrape-tout, sans doute pour faire tourner la tête du potentiel électeur ébahi (comme le maquignon, qui, pour faire signer un contrat désavantageux à un pigeon, l'arrose d'alcools capiteux), mais il en émerge surtout quelques tristes constantes des programmes droitistes actuels.

Pour l' Technorati, il est urgent de laisser aux parlements le soin de décider d'un Technorati traité constitutionnel, plutôt que de consulter les européens par référendum. Trop dangereux, hein ?

Au passage, l'UMPiste de choc ferme la porte de l'Union européenne à la Turquie, en invoquant, en faux naïf, le fait qu'il aurait appris à l'école qu'elle n'était pas en Technorati (et  n'a pas vocation à entrer dans une Technorati blanche et chrétienne, on croit comprendre).

Histoire de raser gratis demain, on surenchérit sur le bouclier fiscal de Thierry Breton. Le fait que ce genre de réforme ne concernera que 1% de la population est passé sous silence, évidemment. Mais le chef de l' Technorati devrait se méfier : il y a concurrence féroce avec Le Pen, qui offre carrément de supprimer l'ISF et l'impôt sur le revenu. Comment on financera tout ça ? Mystère. Les candidats se gardent bien de le dire. Mais logiquement, cela implique de se rabattre sur la CSG et la TVA, qui touchent tout le Technorati y compris les plus modestes. Évidemment, les pauvres étant les plus nombreux, et les moins capables de s'enfuir en Technorati à la moindre alerte fiscale, il simple et peu risqué de les ponctionner. Jusqu'à un certain point, comme l'histoire nous l'enseigne...

Histoire de se faire aimer de la Technorati qui souffre, le ministre-candidat propose aussi de conditionner le RMI à un travail d'intérêt commun, c'est-à-dire de transformer un minimum social, dont le but est d'aider les personnes en grande détresse à retrouver leur dignité et à sortir de la spirale de la misère, en salaire au rabais. Ou en nouveau minimum salarial ? Le SMIC au niveau du RMI, génial ! (À moins qu'il n'ait la nostalgie du traitement social du chômage, des TUC et autres emplois jeunes. Mais allors, gros malin, fallait pas les supprimer !)

Après les baisses d'impôts pour les riches et l' Technorati minimaliste, un autre point de contact entre le programme de l' Technorati et celui du FN est l'immigration. La préférence nationale pour les prestations sociales et l'aide au logement, génial ! Selon cette proposition (pas démagogique, oh non !), pour avoir droit aux aides sociales, il ne suffira plus d'avoir un titre de séjour en règle (comme aujourd'hui), mais encore d'avoir une carte de résident de 10 ans. Sachant que tous les résidents en Technorati, quelle que soit leur nationalité, leur race, leur religion et l'antériorité de leur arrivée dans notre pays sont soumis aux mêmes impôts, taxes et cotisations sociales que les français «de souche», pourquoi diantre leur refuserait-on l'accès aux aides sociales financées avec ces impôts, taxes et cotisations ?

Mais la Technorati et le Ministre de la chasse à l'enfant, on n'en sera pas vraiment surpris, ça fait deux.


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