L'idée
Ce blog regroupe les articles publiées par des bloggeuses. Inscrivez-vous pour pouvoir ajouter des weblogs à la liste des weblogs tenus par des femmes qui ne sont pas des suivi de vie/journaux intimes.Benjamin Biolay and friends au Marigny
Source : Memoire Vive
Ceux qui ne l’aiment pas, disent qu’il est un dandy déprimé et hautain, et que l’on a crié trop vite au génie. Benjamin Biolay sur scène est très différent de l’image médiatique, et aussi un peu de celui des disques, c’est tout autre chose. Les arrangements sont fins, les morceaux aux styles variés, sa musique vous enveloppe et vous promène dans une large palette qui ne vous ennuie jamais entre le doux, le fort, le romantique et un peu cru parfois. Rien n’est répétitif, aucun morceau ne ressemble à l’autre. Les musiciens, dont un ensemble de cordes, étaient excellents. Sa musique est élégante, ces chansons racontent des histoires. Et il chante, il chante vraiment. C’est donc une bonne surprise. Je vous invite à le découvrir sur scène, même s’il s’y produit peu. Ce soir, c’était avec ses amis dont Julien Clerc, Hubert Mounier (ex Affaire Louis Trio), Elodie Frégé, Coralie Clément… J’aime sa musique depuis longtemps et j’ai toujours pensé qu’il méritait d’être plus connu pour ses albums, c’est la première fois que je le vois sur scène avec Tatiana, la femme aux semelles de vent. Benjamin devrait prendre un peu de distance, oser endosser un personnage pour le show, il est encore un peu timide, légèrement mal assuré, alors qu’il chante pourtant mieux et plus clairement que sur ses disques et, derrière sa réserve, on sent qu’il prend du plaisir à être sur scène. C’est un compositeur, un chef d’orchestre, un arrangeur qui chante, il ne porte pas encore le costume de chanteur. Un chanteur qui se cache encore : sensible, parfois d’un charme un peu mélancolique, qui ne cache pas son spleen et ses hésitations et peut-être ses violences secrètes. Côté scène, dès qu’il se retourne vers ses musiciens, et qu’il est accompagné par un ami chanteur, il est plus à l’aise, dans son élément. En ombre chinoise se dessine l’ambiance familière d’un studio, cette chambre obscure du musicien. Dès qu’il se retourne vers le public, cette ligne invisible franchie, il semble ne pas trop savoir quoi faire. Cela lui donne l’allure d’un post-adolescent, dans son jean et polo, qui ne sait se déplacer ou que faire de ses mains, hésitant entre les mettre dans ses poches ou tenir le micro. Benjamin devrait s’inspirer davantage du grand Serge qui jouait avec un autre personnage, comprenait les codes et savait aussi montrer sa tendresse et sa sensibilité au public, avec pudeur et élégance. On peut comprendre sa réserve, en France on n’aime peu les artistes multicartes, les talents transversaux. Les jaloux veillent à leur rappeler qu’ils détonent. Cela peut provoquer des troubles d’identité, pas tout à fait assez ceci ou trop cela. Il faut aller au-delà, ne pas s’y attarder. S’il comblait ce petit manque — que l’on pourrait résumer par une absence de grain de folie — il serait plus classieux et ce serait… parfait ! Benjamin devrait tisser un lien avec le public, s’adresser un peu plus à lui, l’apprivoiser, ce n’est pas grand-chose, car l’essentiel est là. Dès lors, il pourra devenir un artiste qui aura du succès sur scène, qui jouera tout en s’amusant aussi un peu. Cela lui apportera un succès aussi en tant que personne, car il le mérite amplement et permettra de le découvrir et d’aimer son son, si unique. PS : J’ai diffusés en live trois séquences avec Qik, plus pour l’expérience, car c’est inexploitable. J’ai reçu quelques commentaires en direct, c’était sympa. PS2 : alors que je sortais mon téléphone pour envoyer un tweet, mes voisins derrière moi, parlaient de twitter et de leur nombre de followers, signe que cette application se répand.
YouTube - Benjamin Biolay - Negatif - Live Nantes 2007envoyé par Ispano4ka Partager ce billet :