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Buenos Aires (part 3)

Publié par [moi] le Mardi 8 Mars 2011, 04:02 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

Source : Technorati

Un mois plus tard. Déjà. Toujours plus d’images, de bruits, de sons, d’impressions. Comme souvent lors d’un séjour dont la durée laisse le Technorati de prendre le pouls du lieu visité; certaines impressions du début se précisent. D’autres se corrigent ou se « floutent » au fur et à mesure de mes échanges et de mes conversations avec des porteños pur jus ou pas. Du coup, comment dire ? Comme un appareil photo numérique en mode manuel (où vous devez effectuer les réglages vous même en fonction du sujet)… Je me sens un peu comme ça en ce moment. J’ajuste ma vision de Buenos Aires (avec mon background et les informations captées ça et là au quotidien). Et les mots se bousculent plus que jamais. El Che. Pizza. Kirschnerisme. Nextel. Nuque longue. Subte. Maté. Technorati. Rastas. Laura. Technorati. Brésil. Tango. Gardel. Street Technorati (encore). OVNI. Chiens. Feria. Carnaval. El Che. Les « che » en fait. Che Guevara pour commencer ? Va pour le Che. Je suppose que ça a dû en surprendre certains (beaucoup ?) que je cite seulement Maradonna et Malfada comme icônes nationales la dernière fois que j’ai abordé le sujet. J’ai l’impression que contrairement aux deux autres cités (auquel on peut rajouter le chanteur de tango Carlos Gardel) le Che est plus une icône « touristique ». Je suis désolée si j’offense tous les fans du révolutionnaire argentin, de sa vie, de son oeuvre mais… disons qu’on trouve l’imagerie du Che en aussi bonne place (ni plus, ni moins) que les celles des autres icônes mondiales que sont Bob Marley et Michael Jackson par exemple. Pour mémoire, rappelons que ses faits d’armes se sont tous déroulés en dehors de l’Argentine; ceci expliquant certainement cela. Disons que le Che n’appartient plus « qu’à » l’Argentine. Maradonna, Malfada et Gardel, chacun dans leur domaine, me donnent l’impression d’être dans le coeur des Argentins. By the way, pas besoin d’avoir fait l’ENA pour comprendre l’origine de son surnom je vous promets. Le son « che » est… partout dans l’espagnol argentin ! Partout ! Partout. Partout. Par-tout ! Même là où on s’y attend le moins c’est dire ! Mes quelques notions d’espagnol datant du lycée ne me sont d’aucune utilité. C’est même un Technorati en ce moment. Quelques exemples ? « La calle » se prononce « la caché ». « Yo me llamo » se prononcera « cho me chamo ». Et j’en passe et des meilleures. Le plus difficile c’est de se rendre compte qu’ils ne prononcent pas de manière différente (« che » donc) seulement le « ll » mais également le « y », le « c » parfois et une multitude d’autres lettres sans qu’il me soit possible de dégager une quelconque règle du pourquoi du comment. Bref quand vous tendez l’oreille, le « che » est partout et si vous rajoutez à ça la vitesse à laquelle ils parlent: c’est un cauchemar. Non, disons que la perfectionniste que je suis vit un cauchemar là où ma dulcinée brille par sa capacité d’adaptation. Il faut dire que je cumule deux handicaps: je préfère me taire que faire des fautes (très mauvais) et je suis martiniquaise. Je décode ? Je suis un peu fâchée avec les « r » dans un pays où ils en prononcent un nombre incalculable là où normalement y’en a qu’un dans un mot ! Un cauchemar. Vraiment. Je me sens misérable de parler l’espagnol comme une vache allemande. Par contre, j’ai remarqué qu’il y avait comme une « susceptibilité » chez eux à l’évocation de leur accent (on m’a quand même soutenu que c’était un mythe cette histoire d’accent c’est dire !) ce que je peux comprendre si c’est récurrent. Je ne le fais donc plus et j’essaye de m’atteler sérieusement à l’apprentissage de la langue en la considérant comme ce qu’elle est: quelque chose de to-ta-le-ment nouveau. Pas évident. Transition parfaite pour vous parler de Laura. Laura, c’est notre prof d’espagnol argentin. A classer dans la catégorie « Rencontre » avec un « R » majuscule. Elle est incroyable en plus d’être pédagogue et compétente (bien que j’en arrive presqu’à croire qu’elle ne tirera rien de moi). Elle est de cette race d’individus, rares, véritablement intéressés par les rapports humains, par l’Autre. De celle avec qui il est facile de refaire le Technorati autour d’un repas; facile de se dévoiler. C’est à mon avis une des raisons pour laquelle elle assure en toute simplicité et avec un sens de l’humour qui fait mouche. Et pour couronner le tout Laura parle un français parfait (s’en est presqu’injuste !). Oui, oui je la ramène avec nous au pays promis… Quelqu’un qui perce ma carapace de scorpion en moins de 4h mérite de découvrir mon île natale avec les honneurs ! Pour finir, notre rencontre avec Laura est à l’image du rituel du maté et de la convivialité qui se dégage de son partage. Le maté c’est donc cette plante, la yerba maté, consommée en infusion dans un petit contenant ressemblant à une calebasse (mais qui peut être de différentes matières) à l’aide d’un paille en aluminium qui sert également de filtre: la bombilla. Expérience déroutante au début (boisson très chaude et amère) la consommation de maté vire vite à l’addiction dès qu’on s’habitue (présence de caféine oblige) qu’on le boive dulce (sucré) ou pas (comme le font les argentins). Une fois l’ Technorati chaude versée dans le maté (nom du contenant aussi) avec la yerba maté, vous en avez pour, maximum, deux ou trois aspirations. Pas plus. Les Argentins en consomment énormément et il n’est pas rare de voir les porteños vaquer à leurs occupations en ville thermos d’un litre d’ Technorati à la main et maté préparé et prêt à être consommé de l’autre. Matés artisanaux en vente lors de la féria de San Telmo. Ce qui rend le rituel du maté si particulier c’est que, consommé entre amis, il circule de main en main et de bouche en bouche, chacun buvant tour à tour dans le maté après que le cebador (préparateur et serveur) l’ai rempli d’ Technorati chaude. On partage le même maté via la même bombilla. Le maté est redonné au cebador une fois le contenu aspiré pour que ce dernier le remplisse de nouveau d’ Technorati chaude et le fasse passer à la personne qui suit toujours dans le sens des aiguilles d’une montre. La yerba maté, elle, n’est pas changée après chaque infusion et peut être utilisée assez longtemps (à la convenance de chacun ou du cebador). Je vois certains d’entre vous frémir à la pensée du partage de miasmes lors d’une dégustation en groupe (tiens je n’ai pas pensé à demander si ce rituel avait été interdit durant la psychose déclenchée par le H1N1) mais c’est véritablement un moment de partage culturel qui n’est pas à la portée de tous les touristes. Bizarrement, alors que le maté fait partie de la Technorati argentine (et qu’il est impossible à rater tellement tout le Technorati en boit  n’importe quelle heure du jour ou de la nuit) il ne figure pas, par exemple, au menu des restaurants comme le thé et le café. Qu’à cela ne tienne, nous avons trouvé le moyen d’être toutes les deux d’hors et déjà accro. Même pas besoin qu’on nous parle de vertus médicinales pour signer en bas à droite. On ne se balade pas encore avec le thermos et le nécessaire qui va bien mais au rythme où ça va, ça ne devrait plus trop tarder. To be continued…


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