L'idée
Ce blog regroupe les articles publiées par des bloggeuses. Inscrivez-vous pour pouvoir ajouter des weblogs à la liste des weblogs tenus par des femmes qui ne sont pas des suivi de vie/journaux intimes.Buenos Aires (part 4)
Source : Le blog de moi
Le temps file. La dernière fois je voulais vous parler de plein de choses et au moment de m’y mettre enfin, je pourrais vous parler de tout autre chose sans pour autant parvenir à tout vous dire. Frustrant. C’est le terme. Dans mon précédent billet sur Buenos Aires telle que je la vis au quotidien, je suppose qu’il y a quelques mots dans mon énumération qui vous ont intrigué ou étonné… à juste titre. Et je suppose que « chiens » en faisait partie (comment ça « non, pas ce mot là , l’autre ! » ?). Les porteños sont fous des chiens. Totalement raides dingues. Cela se voit tout de suite notamment à la quantité de déjections canines par mètre carré qui relègue les rues de Paris à un espace safe pour les semelles (vous avez bien lu). Ici, vous oubliez, ne serait-ce qu’une micro-seconde, de regarder où vous mettez les pieds et vous êtes dans la merde. Littéralement. Les barrios les plus pauvres sont les plus touchés par le phénomène mais globalement c’est un problème partout. Les porteños sont donc des amoureux des chiens. Des leurs mais également de ceux qui ne leur appartiennent pas; que ces derniers baladent leur maître ou qu’ils soient en train de vaquer à une occupation connue d’eux seuls (ce que communément je serais tentée d’appeler des « chiens errants » mais qui ici semble être une aberration tant ils ont l’air d’avoir un agenda à respecter). Et… Pardon ?… Non, il n’y a rien qui cloche dans ma précédente phrase: se sont les chiens qui promènent les humains par ici ! Je suis sérieuse ! Voir un chien un mètre devant en train de tirer comme un malade sur sa laisse (au point de s’arracher la peau du cou, les poils avec) avec au bout un pauvre porteño, sans aucune autorité, tentant en vain de suivre la cadence tout en essayant de faire croire que c’est lui qui décide étonne la première fois… plus du tout quand on se rend compte que c’est systématique. Culturel même. Les chiens ne semblent pas sont pas du tout dressés et font ce qu’ils veulent sous le regard énamouré de leur maître. Et là , quand même, il faut que je vous avoue que, parfois, le regard énamouré est assez incompréhensible au regard de la gueule du chien de son sujet. Parce qu’en plus de vouloir faire croire qu’ils promènent leur chien; les porteños sortent avec tout et n’importe quoi au bout d’une laisse. Du superbe Dalmatien au bâtard le plus improbable. Et disons que le bâtard improbable a la côte (on va dire ça comme ça). Je veux dire croiser l’équivalent de notre chien créole baladé fièrement au bout d’une laisse… Priceless. Cette « éducation à l’argentine » de leur animaux de compagnie préférés ou plutôt de cette « non-éducation » semble avoir des conséquences surprenantes comme par exemple une agressivité inexistante envers les humains de la part des chien… et c’est quelqu’un qui a une peur bleue de tout ce qui aboie y compris du plus petit Chihuahua édenté qui parle. Ici, croiser un American Staffordshire Terrier ne me fait pas peur alors que je suis du genre à éviter quitte à changer de trottoir d’habitude. Ceci dit, en avoir vu se rouler par terre pour faire la fête au premier inconnu croisé, sans une once d’agressivité, contribue à vous changer le regard sur une race le temps d’un voyage à l’étranger. Pour tout dire, les chiens eux-mêmes semblent différents. Ils ont vraiment l’air d’avoir une conscience propre et d’avoir des choses à faire et à dire par eux-mêmes. Plus qu’ailleurs. Pas étonnant donc que se soit à Buenos Aires que j’ai croisé le plus de promeneurs de chiens ou paseadores de perros. Plus qu’à New York ou à Montréal. Et c’est également ici que j’ai vu mes premiers parcs à chien (lieux clos, human free, spécialement aménagés pour leur permettre de s’ébattre tranquillement au grand air). Et contrairement à ce que je viens d’écrire plus haut, c’est le calme de la meute croisée (jusqu’à une dizaine de chiens parfois) et la dextérité et la maîtrise du paseador de perros qui surprend. Pas de bagarres, pas de tirages intempestifs de laisse, presque pas d’aboiements sauf au moment de saluer un nouvel arrivant ou de répliquer à une moquerie ou une réflexion (c’est comme ça que je l’interprète) du chien errant du trottoir d’en face. Pour finir avec le sujet sachez que c’est une profession réglementée et que chaque paseador de perros a sa spécialité en taille canine. Le moins que l’on puisse dire c’est que le business pour et autour des chiens a de beaux jours devant lui si j’en crois ce qui se fait ici.