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Ce qu’il y avait entre nous…

Publié par [moi] le Vendredi 19 Janvier 2007, 16:24 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

Source : Technorati

Comme d’habitude lorsqu’il s’agit de parler de choses qui me touchent ; il y a quelques Technorati que ce billet me trottait dans la tête mais son écriture n’était ni évidente, ni aisée. Le numéro d’équilibriste que je m’inflige à vouloir préserver les sentiments des éventuels lecteurs concernés par mes billets et mes propres sentiments, tout en restant vraie, est épuisant. Moralement épuisant. Et puis je ne suis pas dupe : qui peut réussir ce tour de force sur un Technorati bien longtemps ? Suis-je prête à en assumer les conséquences ? Rien n’est moins sûr… Et pourtant je n’ai pas réussi à faire une croix sur ce billet. L’envie était là. Pressante. Presque obsédante. Rendant impossible la rédaction de quoi que se soit d’autre. Il faut que ça sorte. Le Technorati est devenu ça aussi : un exutoire. So be it ! Là encore la vision des événements n’est que la mienne et est sûrement biaisée mais vous devrez vous en contenter. Depuis quelques semaines au moins sinon plus j’ai donc envie de parler de quelqu’un qui m’est encore très chère mais dont je suis en train de m’éloigner lentement mais sûrement après plus de dix ans d’une amitié indéfectible. Ce qui me rend le plus triste au moment où je sens, où je sais que notre histoire se termine (pour x et y raisons que je n’aborderais pas forcément ici) c’est le sentiment d’amertume, de rancœur presque, qui s’installe en moi. Et encore une fois je m’en veux. Je m’en veux de ce gâchis. J’aurais pu vous en parler à plusieurs reprises tant elle tient une place particulière dans ma vie mais je n’y ai fait allusion qu’une fois en tout et pour tout (et personne à part moi ne sait à quelle occasion d’ailleurs). Pourtant, avec elle j’ai tout connu en matière de sentiments amoureux: de l’amitié à l’amour en passant par ce que l’on nomme chastement de l’amitié amoureuse. Disons qu’à défaut de pouvoir l’aimer comme je le souhaitais mais comme elle ne pouvait se résoudre à se laisser aimer nous sommes devenues les meilleures amies du Technorati. Pendant des années nous avons été inséparables. Confidentes toujours. Amantes ? Oui. Aussi. La première. Quelques mois. Assez longtemps pour me faire connaître mon premier vrai chagrin d’amour lorsqu’elle a décidé que cela ne pouvait pas être elle. Je décrypte ? Elle ne pouvait pas être lesbienne. Point. Cela impliquait trop de “sacrifices”. Vous savez : le prince charmant et blabla bla… un mariage en blanc… blabla bla… et ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Personnellement et mis à part le fait que je sois lesbienne, je pense que le prince charmant a plus de sang sur les mains que nos plus grands génocidaires du XXème siècle réunit. Qu’est-ce que cette quête peut faire comme mal aux jeunes femmes encore de nos jours. Je trouve ça terrible ! Mais bon là je m’éloigne de mon sujet… Nous nous sommes résolues (oui, bon ça venait plutôt d’elle OK) à ne plus être qu’amies tellement nos rares étreintes soulevaient plus que questions que de réponses. Plus de tristesse que de joie. De son côté comme du mien. Cela coulait de source que nous serions là l’une pour l’autre. Toujours. Je devais être le témoin à son mariage, la marraine de son premier enfant… you know. Bref. Nous étions tellement inséparables que certains se trompaient et inversaient nos prénoms ! Même quand la vie (et ses aléas) nous a éloigné géographiquement l’une de l’autre, il y avait toujours ce petit truc entre nous. Cette tendresse. Ce… ce petit plus qui fait que c’est elle et qu’à elle j’ai toujours jusqu’à présent pu tout pardonner. Un coup de fil et nous retrouvions instantanément cette complicité. Ce lien. D’elle d’ailleurs j’ai gardé mon “type de fille”. Je n’ai pas fait l’erreur de tomber amoureuse de filles qui lui ressemblent physiquement (j’ai même été plutôt éclectique) mais si vous me demandez encore aujourd’hui quel est mon type de fille invariablement (et même plus inconsciemment) je vous la décrirais. Et j’ai crû qu’il en serait toujours ainsi. Mais tout a basculé pour une conversation anodine il y a quelques années ; il y a deux ou trois ans lorsque j’ai essayé de reparler de ce qu’il y avait eu entre nous. Parce que figurez-vous qu’on n’avait jamais reparlé de notre histoire. Jamais. Jamais mis les mots sur nos actes, nos étreintes. Elle m’avait dit un jour “C’est fini.” sans me dire de quoi elle parlait ! On ne se cachait rien de nos vies privées et de nos sentiments mais on n’avait jamais parlé de nous ! Incroyable, non ? Toujours est-il que j’ai éprouvé ce besoin. Un jour. Au détour d’une conversation. Et là stupeur et tremblements (comme dirait Amélie Nothomb) je me suis aperçu que pour elle il se pourrait (notez l’ Technorati du conditionnel) qu’il n’y ait pas eu de “nous”. J’étais à mis chemin entre le dirty little secret et l’erreur de jeunesse. L’agacement était même palpable dans sa voix. Là ou je m’attendais à… je ne sais pas… à la tendresse habituelle il n’y avait que négation. Et là j’ai eu mal. J’ai eu mal mais je n’ai rien dit. Je n’ai rien dit parce que je me suis demandée si j’avais toutes ces années voulu prendre mes rêves pour la réalité. Vraiment ? Non. Je sais que non mais ça n’a plus guère d’importance maintenant. Un ressort s’est cassé chez moi. Depuis nos incompréhensions se multiplient. Je ne retrouve plus mon amie et je suis sûre que de son côté c’est pareil. Je l’adore pourtant mais c’est comme si j’étais désormais en mesure d’ouvrir les yeux et de la voir sous un jour nouveau. Comme elle est véritablement probablement. Et c’est là que je parle de gâchis. Parce que tout ceci me rend amère. Et je m’éloigne… Notre amitié se meurt de ma désillusion. J’ai l’impression d’avoir été “abusée”. J’ai été quoi toutes ces années ? Une “simple” amie ? Non. Je refuse. J’étais plus que ça. Je le sais. Elle le sait et j’ai droit à cette reconnaissance. Les amies ne partagent pas ce que nous avons partagé. Ce n’est pas possible. Rien à voir avec un éventuel sentiment amoureux que j’éprouverais encore pour elle pourtant. Non. Je suis formelle. Cela a juste à voir avec ce qui faisait la force de notre amitié : la sincérité. Maintenant j’ai l’impression de lui tourner le dos en slow motion. Sans être en mesure de m’arrêter pour ne serait-ce que pour expliquer. C’est simple : il n’y a rien à expliquer. A quoi cela servirait-il ? Non, je vous l’ai déjà dit : je ne sais pas faire dans la demi-mesure. Le tiède, je ne sais pas. Un malentendu de cette ampleur ? Non. Laissons donc le Technorati faire son œuvre et la vie achever de nous séparer… C’est peut-être l’ordre naturel des choses. La vie est mouvement. Une dernière fois je prendrais sur moi et je dirais que c’est de ma faute. Pourquoi ? Pardonnez-moi mais pour vous expliquer je me contenterais d’une citation (mon péché mignon) de Karim Sarroub : “Pour ne pas être déçu par les gens, il ne faut rien attendre d’eux.”


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