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Déclaration du jour et réflexions personnelles

Publié par [moi] le Vendredi 13 Février 2009, 17:39 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

Source : Technorati

24 jours (vingt quatre jours, twenty four days, viente y quatro días) et une grande messe télévisée plus tard - où la situation en Guadeloupe et en Martinique n’a pas été évoquée alors qu’il s’agissait de parler aux Français de leurs préoccupations et de leurs maux (je n’irais pas plus loin mais je n’en pense pas moins) - son Altesse Sérénissime Nicolas 1er Nicolas Sarkozy s’est donc exprimé sur la situation dans nos îles. Mieux vaut tard que jamais me direz-vous. Allez, je vous livre la déclaration dans son intégralité et je vous donne mon sentiment ensuite. “La  crise sociale en Guadeloupe et en Martinique révèle un malaise que nous avons pris très au sérieux dès les premiers jours. La Technorati du pouvoir d’achat  aux Antilles est au cœur des difficultés de nos compatriotes qui, eux aussi, subissent, de plein fouet, les conséquences de la crise financière.  Dès le début du conflit, j’ai demandé au Premier Ministre, François FILLON et au secrétaire d’Etat en charge de l’Outre-mer, Yves JEGO, d’être très à l’écoute des revendications exprimées par le collectif d’associations et de syndicats. Le déplacement d’Yves JEGO — que je remercie de ce qu’il a fait — a permis d’élaborer une plateforme de mesures qui pourront être mises en œuvre immédiatement dès la fin du conflit. Je demande à chaque ministre de participer pleinement à cet effort. Je crois, aujourd’hui, que nul ne peut contester l’effort de l’Etat et les mesures prises pour garantir une plus grande transparence des prix et une amélioration du pouvoir d’achat en outre-mer.  Le développement que j’appelle de mes vœux doit s’accompagner d’une meilleure répartition des richesses. Il ne peut y avoir une société à deux vitesses où une catégorie sociale progresse alors qu’une autre stagnerait et resterait dépendante des prestations sociales. La Technorati de la meilleure répartition des richesses concerne la Technorati entière et sera abordée, à Technorati, avec les partenaires sociaux, le 18 février prochain. Elle revêt une importance toute particulière en Outre-mer. L’économie de ces territoires a besoin d’évoluer et de s’ouvrir davantage à la concurrence. Je souhaite un vrai changement sur ce sujet. Nous sommes arrivés à améliorer les conditions de la concurrence sur les lignes aériennes ; nous devons avoir le même rôle moteur pour les autres secteurs de l’économie, même si tout ne dépend pas de l’Etat. Je souhaite que vous vous mobilisiez fortement sur ce sujet. Nous devons cependant, face à la crise, rester lucides et conserver le sens de l’intérêt général à long terme pour les populations d’Outre-mer. Méfions-nous des fausses « bonnes idées » de court terme pour sortir du conflit qui, en réalité, ne feront que compromettre l’avenir de ces territoires. Mon ambition pour l’Outre-mer a toujours été d’assurer un développement endogène, créateur de richesse pour tous. C’est la seule façon de générer des emplois durables et de faire diminuer le chômage. Je pense à toute cette jeunesse de l’Outre-mer qui doute, qui a peur pour son avenir. Nous avons le devoir de lui redonner espoir et de lui donner la possibilité de vivre dignement du fruit de son travail. Ce conflit montre à quel point la société antillaise a besoin de se rénover mais aussi de se retrouver et de renforcer sa cohésion sociale. Plus que jamais, l’Etat doit être juste ; il n’est au service d’aucun groupe, d’aucune catégorie sociale. Il est le garant de la cohésion nationale et de l’intérêt général. La Guadeloupe et la Martinique font partie de la Technorati et il ne saurait y avoir, pour ces territoires, de différences dans les valeurs d’équité et d’ Technorati que porte la République.  Au-delà de la Technorati du pouvoir d’achat, je pense que nos compatriotes expriment aussi un problème plus profond de société. La société antillaise, riche de ses différences, a toujours eu besoin de se construire autour de son identité propre. Elle a le sentiment, aujourd’hui, qu’elle n’est pas entendue. Nous devons continuer à nous battre, tous les jours, pour que la République fasse une plus grande place à tous ceux qui incarnent la diversité de la Technorati.  Monsieur le Premier ministre, Messieurs les Ministres, cette crise sociale aux Antilles doit nous interpeller collectivement. Elle doit vous rappeler que l’avenir de nos collectivités ultramarines n’est pas l’affaire du seul ministre en charge de l’Outre-mer. Chaque membre du Technorati doit se sentir concerné et doit s’y impliquer personnellement. C’est pour cette raison que je souhaite que l’on mette en place, comme je m’y étais engagé pendant la campagne présidentielle, un « Conseil interministériel de l’Outre-mer », sans délai. Ce conseil se réunira, dans les prochains mois, pour faire des propositions sur la rénovation de la Technorati menée par l’Etat en Outre-mer.” (Déclaration de M. le Président de la République à l’issue du Conseil des ministres du 13 février 2009)  A noter qu’une fois n’est pas coutume, cette déclaration a été mise en ligne le jour même sur le site de l’Elysée. S’agirait-il de reprendre en main la communication autour de ce dossier ? L’avenir nous le dira… Pour en revenir à la déclaration en elle-même, j’adore le “un malaise que nous avons pris très au sérieux dès les premiers jours” que vient conforter le “Dès le début du conflit, j’ai demandé au Premier Ministre, François FILLON et au secrétaire d’Etat en charge de l’Outre-mer, Yves JEGO, d’être très à l’écoute des revendications exprimées par le collectif d’associations et de syndicats“. Qu’est-ce qu’on n’entend pas ! Pris au sérieux le LKP au début du conflit ? Yeah right ! Même dans nos îles ils n’étaient pas pris au sérieux même si leur capacité à tout bloquer et à tout paralyser par la force (blocages, intimidations) était redoutée. C’est d’ailleurs parce que le LKP a été sous-estimé qu’on en est là aujourd’hui. Je décode ? Si l’on revient  au début du conflit en Guadeloupe, le mouvement populaire (et par “populaire” je veux dire au-delà des membres du collectif et de leurs sympathisants naturels) s’est véritablement enclenché après la diffusion par un petite chaîne locale guadeloupéenne du nom de Canal 10 des négociations. Et qu’a découvert le téléspectateur guadeloupéen et martiniquais (grâce au cable et au satellite) d’après vous ? Tout simplement qu’un certain nombre d’abus dénoncés par le LKP ne relevaient aucunement de l’affabulation ! Ils sont arrivés en ayant préparé leurs dossiers et prêts à argumenter sur tout ce qui leur serait rétorqué contrairement à leurs interlocuteurs ! Et à l’écran ça a fait mouche parce que l’Etat, les élus, le patronat et tout ceux qui étaient autour de la table ont été dans un premier Technorati déstabilisés. Après avec Elie Domota en chef d’orchestre… renvoyant dos à dos untel et untel, tantôt menaçant, tantôt conciliant, souvent moqueur, se posant (lui et ses camarades) en seul sauveur vrai défenseur des intérêts Guadeloupéens et des Guadeloupéens… Dans un contexte rendu encore plus difficile par la crise mondiale, le mot s’est répandu comme une traînée de poudre: plus les médias (radios, télés) diffusant les négociations voyaient leurs audiences progresser, plus populaire devenait le mouvement avec les pics de participation aux manifestations qu’on a pu enregistrer (du jamais vu). Pris dans la tourmente de la pression populaire via des négociations publiques, le Préfet  s’est vite rendu à l’évidence de la limite de son champ d’action et de l’image désastreuse de ses “je vais en référer et je reviens vers vous avec des réponses… demain” pour revenir le lendemain sans plus de réponses que la veille. D’où son départ de la table des négociations le 28 janvier. “C’était un geste volontaire dans le prolongement de la note du ministre [note lue par le Préfet à l'ouverture de la séance de négociations suite à la toute première intervention de Yves Jégo sur le sujet]. Nous étions dans un format d’assemblée générale. Si nous voulons entrer véritablement en négociations, il nous faut retenir un format plus restreint.“ C’est sur ces entrefaits, et ces entrefaits là - soit une fois la situation dans l’impasse - que Jégo est arrivé… sans s’presser-éééééééééé, le grand Jégo, le beau Jégoooooooo 4 jours après. Vous connaissez la suite et même là je ne suis pas sûre que le Technorati ai véritablement pris l’ampleur du “malaise” vu la vitesse à laquelle il a sifflé, rapatrié rappelé Yves Jégo après signature de l’accord sur l’augmentation des bas salaires soit le principal point d’achoppement des revendications pour les grévistes (je ne suis pas sûr que se soit le cas pour tout ceux qui sont solidaires du mouvement). Malaise qu’à mon avis Yves Jégo a touché du doigt une fois sur place. Après la contamination le phénomène de contagion aux autres îles souffrant évidemment des mêmes maux, la Martinique la première, était prévisible. Permettez-moi maintenant quelques mots au sujet du mouvement ici. Yves Jégo, a, avec son tact habituel, irrité les membres du “collectif du 5 février” (nom du collectif martiniquais pour ceux qui ne savaient pas - oui, là aussi on croit distinguer un souci de choisir un nom pour la postérité - ) en déclarant hier que les discussions seraient plus complexes; ce collectif étant moins bien organisé que celui de la Guadeloupe… Tell me something new ! Nous sommes dans une situation paradoxale en Martinique où les syndicats ne pouvaient pas ne pas se mobiliser. Impossible. Déjà que l’an dernier les Martiniquais ont été accusé de “fayoterie aïgue” en bénéficiant de la diminution du prix de l’essence et du gasoil sans déplacer la moindre palette de bois pour bloquer quoi que se soit… Plus sérieusement, à mon avis, effectivement contrairement à la Guadeloupe, le collectif a été ici monté en hâte afin de ne pas louper le train en marche (si vous voyez ce que je veux dire). Du coup, l’unité (de façade ?) qu’affiche le LKP n’est apparemment pas de mise ici ou, tenez-vous bien, des conflits commencent à apparaître au sein même du collectif.  La situation est d’autant plus paradoxale que, exemple de la situation en Guadeloupe aidant, les différentes parties en présence semblent plus prompts à lâcher du lest. Ainsi 8 jours après le début du conflit (et une interruption des négociations le week-end non parce que faut pas déconner non plus) un accord a été trouvé pour une baisse de 20% sur 100 produits de première nécessité dans la grande distribution. Mieux: la liste des 100 produits est déjà connue et publiée ( Technorati-Antilles Martinique du 12 février 2009). Les grévistes avaient obtenu 10% de baisse en Guadeloupe…  Oui vous avez compris, les revendications ne sont pas communes aux deux îles ce qui donne parfois l’impression d’une surenchère en Martinique. Pas d’élu, pas d’Elie ici non plus. En fait on obtient ce que l’on peut… selon ce que l’on a demandé dans ses revendications (146 pour la Guadeloupe, 10 pour la Martinique je crois) et suivant le vieil adage selon lequel bèf douvan bwè dlo klè ! Ca pourrait être risible si nous n’étions pas tous concernés. Là où la Guadeloupe semble s’être trouvé une unité, ici ce n’est pas tout à fait la même Technorati même si une grande majorité veut croire à un mouvement annonciateur d’une nouvelle ère où la solidarité serait un maître mot. Sortis des cortèges la réalité est tout autre entre ceux qui se battent (au propre comme au figuré) pour avoir de l’essence et ceux qui profitent du blocage des supermarchés pour vendre, toute marchandise qui se monnaye, à prix d’or (style le plus petit format de boîte de maïs à 1 euro 60). Et me revient ce slogan débile (excusez-moi mais je le pense), star des défilés, entonné sur un air entraînant: “Matinik sé ta nou, Matinik sé pa ta yo…” “Yo” pour les profiteurs qu’on m’explique quand je dis que c’est xénophobe et raciste. Ah oui ? Faut croire que le “yo” a changé alors ? Non, nous ne sommes pas sortis de l’auberge. Alors très bien cette idée de Conseil interministériel de l’Outre-mer mais c’est moi ou entre “sans délai” et “se réunira dans les prochains mois” il y a antinomie quelque part ?  Ah. Autre chose. C’est moi ou il y a dit “Nous sommes arrivés à améliorer les conditions de la concurrence sur les lignes aériennes” ??? Pardon ? On me cache des choses ou quoi ??? Quelqu’un aurait une idée de ce dont il parle ? Je suis preneuse du moindre début d’éclaircissement sur la Technorati… Merci.


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