L'idée
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Source : Le blog du bouchon
21h ce dimanche soir. Rien n'y fait, l'angoisse se réinstalle.Il y eut pourtant ces quatre jours dans un Marseille, certes froid notamment lors de ces trois nuits glaciales, perturbées par un chaton qui, tel un diable noir, bondissait sur les corps étendus. Mais un Marseille plein de discussions, de réflexions, de rencontres avec des lycéens formant une chorale avec certains de leurs profs. Moment magique d'union autour d'un chant yiddish ou d'une chanson de Brel. Un Marseille rempli d'images volées ici et là, comme ce cours Julien et ce café si sympathique, 'Au cours Jus'. Un Marseille à faire une intervention en milieu scolaire à la demande de mon hôtesse, le bouchon plongée dans la lecture de Boule et Bill au dernier rang de la classe. Pas bavards les ados même si les profs les plus ouverts à leurs élèves m'ont certifié que "c'était vraiment bien". Si vous le dîtes ...Il y eut pourtant ce vendredi à regarder un bouchon se prendre pour la reine du roller près d'un manège aux chevaux de bois où deux blondes se croisaient.Il y eut pourtant cet aller-retour en voiture, une fois n'est pas coutume, sur Lille pour qu'un bouchon y passe sa seconde semaine de vacances . Une après-midi à se restaurer à La Chicorée, dont la qualité du menu le plus cher est vérifiée malgré la lenteur de cette usine à couverts (400). Une après-midi à flâner dans la ville en tendre compagnie, à revenir sur Paris en musique .Il y eut pourtant ce dimanche, si calme, à s'occuper de son intérieur, réapprendre à lire du facile et agréable avec 'Victor'.Malgré l'excellent DVD accompagnant le dernier disque de Dee Dee Bridgewater, 'Red earth, a Malian journey',Malgré les mots de Grand corps malade clamés sur une voix caverneuse et accompagnés musicalement par S Petit Nico,Malgré toutes les pièces pour piano d'Erik Satie interprétées par Klara Körmendi.Tous les efforts pour oublier l'angoisse et le stress s'évanouissent au fur et mesure que l'heure avance. L'heure du retour au travail. Lui (mon travail) reste passionnant. Mais de voir Jésus, que le psy de Fraisette a catalogué comme pervers au sens psychiatrique du terme (donc absolument pas sexuel mais dans son mode de fonctionnement) suite à nos interrogations sur son comportement qui nous mettait mal à l'aise. De sentir que les efforts de la rédaction ne donnent pas lieu à un petit mot de félicitations ni même d'encouragement de la part de Dieu. Nous nous soudons entre nous, faisant le gros dos quand arrive une idée géniale propulsée par en haut. Or jusqu'ici, les meilleures idées, celles qui ont le plus marché, ne sont jamais venues d'en haut.Je ne suis même pas sûre qu'un passage chez le flagorneur automatique ramènera le sourire de ce matin, évanoui au fur et à mesure que le soleil traçait sa route vers l'ouest.Jusqu'à la mi-mai, un tour supplémentaire sur la planète 'boulot jours et nuits', sans prendre le temps de se poser, de réfléchir sur les bons angles à donner, sur les bonnes personnes à interviewer. Jusqu'à fin juin, faire de la figuration. Retourner à Marseille pour suivre les thèmes d'un congrès et rêver à une vie qui ne s'est pas faite. Retourner en Algérie pour passer le micro à d'illustres intervenants (dans le micro-secteur que couvre le magazine) en espérant qu'il n'y aura pas d'illuminé religieux dans le coin.Tenir jusqu'à la mi-juillet. Jamais je n'aurais cru devenir salariée dans ce sens-là, celui d'attendre les vacances avec impatience, celui de compter les jours. Ce job, passionnant, d'ouverture sur les autres, gâché par ces côtés qui en font un plan alimentaire. Je n'aurais jamais cru avoir ces angoisses du dimanche soir que je connais depuis un an maintenant.Tenir jusqu'à ce que vienne l'autre ère. Celle où je rends ma carte de journaliste . Haut de page