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Dopé ? Pas dopé ?

Publié par [moi] le Mardi 19 Août 2008, 05:44 dans la rubrique Bric à brac -

Source : Le blog de moi

9”69. En ratant son départ (son point fort). Avec un lacet défait. En coupant son effort à 20 mètres de la ligne sinon il aurait signé un temps comme 9”20 au moins… Excusez-moi de ne pas me joindre à l’euphorie qui semble s’être emparé du web caribéen à la vitesse de la lumière mais je suis septique de nature allez voir quand il s’agit d’”exploits” sportifs.  Reprenons calmement. Un peu d’histoire du sprint olympique ? Les vainqueurs de l’épreuve reine lors des 6 dernières olympiades alors: 1988 (Séoul): Carl Lewis en 9”92 (record du monde ) 1992 (Barcelone): Lindford Christie en 9”96 1996 (Atlanta): Donovan Bailey 9”84 (record du monde ) 2000 (Sydney): Maurice Greene 9”87 2004 (Athènes): Justin Gatlin en 9”85 2008 (Pékin): Usain Bolt en 9”69 (record du monde ) Carl Lewis ? Le Roi Carl. Le sprinter par excellence. Fin. Racé. Elégant. Une merveille de coordination. Même si à Séoul l’image que l’on retient reste celle de Ben Johnson passant la ligne seul au monde en 9”79… dopé. Mais voilà, quelques années plus tard, la vérité éclate au grand jour à propos du Roi Carl cette fois, sans ternir plus que ça la réputation du “Champion”: “Selon l’ancien chef du programme de détection du comité olympique américain (USOC) entre 1991 et 2000, le multimédaillé olympique a été contrôlé positif à trois reprises à la pseudo-éphédrine, à l’éphédrine et à la phénylpropanolamine en 1988, lors des sélections américaines. ” L’USOC a non seulement étouffé cette affaire mais une bonne centaine d’autres, concernant notamment 19 champions olympiques américains “, ajoute-t-il, preuves à l’appui.” (Christophe Deroubaix, “Carl Lewis, le scandale du siècle“)

Je vous recommandé l’article en entier. C’est édifiant. Dopé donc. Lindford Christie ? Le Sphinx a été contrôlé deux fois positif. La première fois à la pseudo-éphédrine aux Jeux de Séoul (en 1988 - oui, ceux où Ben Johnson a été déclassé au profit de Carl Lewis qui a lui-même admis qu’il était dopé à l’époque -) il avait été absout par le Comité international olympique à onze voix contre dix. Celui-ci avait en effet accepté son explication qui consistait à dire que la présence de ce produit dans son organisme était imputable à la consommation d’une boisson à base de ginseng, produit autorisé. Contrôlé positif à la nandrolone en 1999 Christie a toujours plaidé sa bonne foi, incriminant, cette fois, des compléments alimentaires avant de mettre un terme à sa carrière.  Dopé donc. Donovan Bailey ?  Rien sur le Canadien au rayon dopage. Dossier vierge. Pas dopé ? Maurice Greene ? Plus que des soupçons; de fortes présomptions. En mai dernier, le New York Times révélait que, bien que n’ayant jamais été testé positif au cours de sa carrière, il aurait eu recours au dopage. Et le monde d’apprendre avec surprise qu’un témoin clé de ce qu’on a appelé l’affaire Balco l’aurait approvisionné en substances interdites. A suivre concernant d’éventuelles poursuites. Dopé donc. Justin Gatlin ? Contrôlé positif aux amphétamines en 2001 et suspendu par l’Agence antidopage américaine (Usada) après un second contrôle positif en 2006, suspension confirmée par le Tribunal Arbitral du Sport (TAS).  Dopé donc. Usain Bolt ? Vous rigolez ? Clean. Juste talentueux le “petit”. Non, parce qu’il ne faut pas déconner, il a quand même signé des performances hallucinantes très jeune (comme si “talentueux” et “dopé” étaient antinomiques). Pourquoi douter maintenant ? “Bolt a réussi son exploit par vent nul. Selon les spécialistes, un mètre de vent favorable équivaut à un gain de temps 0”05. En théorie, le phénomène aurait pu donc courir un dixième plus vite encore avec un vent juste dans les limites autorisées de 2 m/s. Sans compter les centièmes égarés dans son relâchement précoce de son effort. On se rapproche des 9”50-9”55, un chrono qui aurait été qualifié hors des limites humaines il y a quelques mois encore. Mais Bolt ne fait rien comme les autres, du moins sur la piste. En 2003, il est devenu le plus jeune champion du monde juniors de l’histoire sur 200 m, à moins de seize ans. Il détient le record du monde juniors du demi-tour de piste en 19”93 et ne s’est mis sérieusement au 100 m que cette année. Il avait établi son premier record du monde fin mai à l’occasion seulement du cinquième 100 m de sa carrière.”

9”50-9”55… rien que ça…  Donc oui, on est d’accord il est clean au stanozonol (Ben Johnson), à la pseudo-éphédrine, à l’éphédrine, à la phénylpropanolamine (Carl Lewis et Lindford Christie), à la nandrolone (Lindford Christie), aux amphétamines (Justin Gatlin). Ca on en est à peu près sûr vu qu’on sait maintenant les détecter ces substances. De même que l’EPO. La THG (Maurice Greene), elle, ne se décèle toujours pas… Reprenons. Le sprint mondial a gagné 20 secondes en 20 ans. Enorme pour une course aussi technique. Usain Bolt a donc pulvérisé le record du monde d’une discipline entachée d’affaires de dopage et de records suspects en étant totalement clean. Clean. En laissant tous les autres à 2 mètres derrière et en coupant son effort… embrayant même sur un tour de piste survolté alors que ses adversaires essayaient désespérément de reprendre leur souffle… Et puis c’est tellement beau que le sprint féminin jamaïcain s’y met aussi ! C’est connu, le talent c’est contagieux. Il ne s’agit au pire que d’émulation…  Don’t get me wrong, je n’ai rien contre les sprinters jamaïcains (contre certains artistes de dancehall oui mais rien contre les sprinters rien je promets) mais croire que les produits dopants sont cantonnés par des frontières est risible.  Bolt est talentueux certes. La performance est belle mais hélas me rappelle trop une autre pour que le parallèle ne soit pas fait… Je rappelle que Ben Jonhson c’était 9”79…

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