Bloggeuses !

L'idée

Ce blog regroupe les articles publiées par des bloggeuses. Inscrivez-vous pour pouvoir ajouter des weblogs à la liste des weblogs tenus par des femmes qui ne sont pas des suivi de vie/journaux intimes.

Fort-de-France annule son Carnaval 2009

Publié par [moi] le Vendredi 20 Février 2009, 15:21 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

Source : Technorati

C’est officiel. Une première. Hier soir, face à la polémique déclenchée après sa décision de maintenir les festivités dans le chef lieu; le député-maire de Fort-de- Technorati a pris la décision d’annuler le carnaval. Une première je vous dis. Serge Letchimy avait décidé dans un premier Technorati - et annoncé le 17 février dernier - de maintenir le carnaval afin de ne pas priver “la population de cette importante manifestation” pour ensuite tenter en vain ces jours derniers d’expliquer qu’il s’agissait d’éviter que l’annulation des festivités entraînent des débordements plus graves que leur maintien. Son pari de l’auto-discipline des Martiniquais dans les défilés a en fait rencontré beaucoup de scepticisme sinon l’hostilité d’un certains nombre d’acteurs dont certains responsables du maintien de l’ordre. Ainsi les policiers via leurs syndicats étaient très vite monté au créneau expliquant que la mobilisation sociale, sous forme de grève générale, n’avait pas laissé le Technorati de préparer correctement l’encadrement du carnaval. “On ne prépare pas un carnaval en quatre jours ! (…) Le travail n’a pas été fait en amont car nous sommes mobilisés sur la grève depuis février.” (Victor Zadick, syndicat Synergie Officiers) En effet, d’ordinaire, un mois avant le carnaval, la police réalise en effet de nombre de contrôles routiers, d’immobilisation de scooters non-conformes, de saisies d’armes qui permettent de sécuriser les manifestations. Opérations qui n’ont pas pu être réalisées cette année. Du côte du syndicat Alliance l’interrogation est d’une autre nature: “Peut-on à la fois revendiquer contre la vie chère et, en même Technorati, donner l’image d’une Martinique qui chante et qui danse ?” (Louisy Berté, syndicat Alliance) Le syndicat SPG/FO a, lui, indiqué que les fonctionnaires n’hésiteraient pas à évoquer le droit de retrait prévu par les textes et à ne pas intervenir dès que leur sécurité serait visiblement menacée. Ce qui a d’ailleurs donné lieu à un bref communiqué du Préfet rappelant que la police nationale était tenue d’exécuter les missions fixées par sa hiérarchie. Bref. Pas étonnant dès lors que le Collectif du 5 février qui, dans un premier Technorati, avait émis de simples réserves, ait ensuite clairement pris position contre la tenue du carnaval à Fort-de- Technorati. Avant d’aller plus loin, à ceux qui se demandent si le carnaval est violent à ce point en Martinique je répondrais simplement qu’à part les éventuels accidents de la route liés à la consommation excessive d’alcool à cette période nous n’avons pas (je touche du bois) de morts à déplorer chaque année… comme c’est le cas à Rio ou plus près de nous en Haïti (dont le nôtre ici en Martinique se rapproche surtout au niveau de nos vidés) où à Trinidad et Tobago (5 morts l’an dernier). Il est vrai cependant que ces jours de fêtes drainent des dizaines de milliers de personnes dans les rues de la “capitale” dès le week-end précédentes les jours Gras avec des pics les jours Gras. Comme pour toute manifestation d’envergure assurer la sécurité des participants (carnavaliers et spectateurs) par le maintien de l’ordre public est un élément primordial qui mobilise un dispositif impressionnant aux différents point d’accès de Fort-de- Technorati et dans les rues. Les plus perspicaces d’entre vous aurons remarqué (ou pas d’ailleurs) que je parle surtout de Fort-de- Technorati et non de toute l’île. Deux raisons à cela : le statut de ville-capitale de Fort-de- Technorati et le côté garant du maintien d’une tradition carnavalesque là où d’autres municipalités ont, année après année, baissé les bras et annulent ne préparent même plus de festivités; incapables d’endiguer les débordements d’une minorité d’individus. La municipalité de Fort-de- Technorati a elle pris le problème à bras le corps et investit chaque année un budget considérable en sécurité pour assurer le bon déroulement des manifestations. Serge Letchimy a donc cette année cédé à la pression (pas seulement des syndicats de police d’ailleurs) certains allant même visiblement jusqu’à souhaiter que les festivités dégénèrent. Mon avis personnel ? J’étais plutôt d’accord avec la décision du conseil municipal de permettre le déroulement des festivités. Il est vrai que j’adore le Carnaval c’est une chose (même si je ne pense que j’aurais fait partie des carnavaliers cette année) mais contrairement à Serge Letchimy je ne vais pas, moi, hésiter à parler de “soupape de sécurité” pour qualifier notre carnaval. Je ne dis pas que c’est l’aspect principal mais il s’agit d’une fonction - consciente ou non d’ailleurs - non négligeable ! Que risque-t-il de se passer les prochains jours ? Deux choses pour mieux comprendre : Un. Pour information et à ceux qui l’oublient : le carnaval est avant tout une fête populaire (THE fête populaire) spontanée que les municipalités ne font qu’encadrer ! Je décode ? A moins de décréter l’état d’urgence et d’instaurer un couvre-feu ; personne ne pourra empêché ceux qui le décide de défiler dans les rues de Fort-de- Technorati en l’occurrence. J’en veux pour preuve la décision de Tanbou Bô Kannal (un des groupes à pied les plus populaires et en général le plus chaud) de défiler malgré l’annulation des festivités par la mairie de Fort-de- Technorati. D’autres grands groupes – figurent de proue de nos défilés - réfléchissent mais c’est sans compter sur les petits groupes de quartiers à l’organisation réduite au minimum… Deux. Nos agglomérations (toutes nos agglomérations puisque l’attention ne sera plus fixée sur Fort-de- Technorati et son carnaval phare) risquent de se trouver à la merci de jeunes désœuvrés. Que dis-je; de jeunes casseurs désœuvrés. Ici il ne s’agit pas de stigmatiser tous les djeun’s de l’île mais bien la frange qui n’hésite pas en période normale à s’immiscer de force dans les soirées pour tout casser ou à déclencher des bousculades plus ou moins bon enfant dans nos vidés – pour ceux qui se demandent pourquoi les carnavaliers sont obligés de courir littéralement pour suivre le rythme derrière Tanbou Bô Kannal encore eux -. Conclusion ? Oui ça peut dégénérer très vite dans ces conditions… En Guadeloupe, je ne pense pas que le problème se pose avec autant d’acuité ; leur carnaval (que les spécialistes n’hésitent à me contredire si je me trompe) étant différent du nôtre. Chaque île à ses spécificités. – Quand je vous dire qu’”îles cousines” irait mieux qu’”îles sœurs”; les gens ayant tendance à penser que c’est blanc bonnet - bonnet blanc alors que c’est faux pas tout à fait ça… - Plus d’attention portés aux costumes chez eux (dimension un peu perdue chez nous même si elle effectue son retour depuis quelques années), moins cette impression d’anarchie qui règne dans nos vidés ; qu’ils ont dans leurs déboulés ( ?) peut-être… Bref. Je ne peux qu’espérer que MAM nous a envoyé quelques compagnies ici aussi. Quant à moi, je ne peux que chercher sur mon calendrier la date de la Mi-Carême. 19 mars vous avez-dit ? Je l’entoure de ce pas (avec le petite post-it marqué “session de rattrapage” qui va bien).


Article précédent - Commenter - Article suivant -