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Foutaises chaotiques

Publié par le Dimanche 11 Février 2007, 23:28 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

Source : Technorati

Grains blonds fabriqués par milliers dans des conteneurs de métal gisant sur le sol. Là où quelques minutes avant se tenaient des paires de pied dont les propriétaires les mâchouillaient, telles les vaches qu'ils contemplent à l'écran. Ces résidus de pop-corn sont les minuscules témoins de cette ogritude humaine qui tend à considérer les espaces communs comme un immense dépotoir. Le feraient-ils chez eux, ceux-là mêmes qui s’en vont sans un regard pour leurs immondices, semées au gré de leurs déplacements ? C’est la bouche en rond, les yeux indignés et la main sur le cœur qu’ils jureraient que non ! Car après tout, n’en ont-ils pas plein, de ces « valeurs » qu’ils enseignent à leurs rejetons ! Ils s’en parent, de ces soi-disant valeurs véhiculées d’une génération à l’autre. Ils les érigent au rang de vertus pour mieux les fouler.D’un conte de fées à l’origine entre un cochon et une araignée, une industrie des plaisirs a fait un plaidoyer larmoyant pour le créationnisme (Le médecin de famille : « comment avez-vous appris à faire du crochet ? On vous l’a appris. Elle, l’araignée, c’est un miracle qu’elle fasse ainsi sa toile »). Pour mieux faire digérer l’hégémonie, l’indication au générique d’étoiles pour les voix dont on n’entendra aucun mot, traduction oblige. Ceux qui ont déféqué ces crottes blondes sous leur siège applaudissent des deux mains les valeurs subliminalement placées dans ces quelques images. Sont-ils conscients de ce qu’ils ingurgitent et dégurgitent, ou bien inconscients du décalage entre leurs discours et leurs actes ? Inconscients de leur individualité ?Les bulbes commencent à déverser leur lueur orange sur les triangles verts soigneusement entretenus pour le plaisir illusoire de l’œil souhaitant contempler une nature rétrécie à sa plus simple expression. Avec la nausée qui remonte le long des tripes vient cette envie de vomir, une vraie, au sens propre du mot. Au figuré, recracher ces immondices vues ici et là, ces comportements, ces faux-semblants. Refuser de prendre l’un de ces excipients qui transportent l’oubli ; affronter son dégoût. Un thé à l’amertume extrême arrivera-t-il à la faire passer ? Il ne fait que la transformer en une douleur intense dans la gorge. Passer la main sur la gorge pour faire partir cette sensation d’étouffement, d’un objet qui veut faire exploser la trachée pour enfin sortir et hurler : est-ce possible? Encore une illusion. Tout comme ce masque offert matins, midis et soirs aux autres et dont la seule fêlure réside dans ces mots idiots déversés dans un torrent de phrases décousues. D’autres fêlures éparses apparaissent. Reboucher ces fêlures rapidement. Colmatage de secours qui se fissurera trop rapidement. Plus tard, il faudra remettre une autre couche d’enduit qui donnera l’illusion de la vie à ses interlocuteurs, à soi l’illusion de la survie.Sur l’écran du pc passe une Technorati-fleur. Pieds nus, elle communie sur le thème de quelques notes avec des milliers de personnes. Visages émus, souriants, adorateurs envers cette silhouette simplement revêtue d’une petite robe blanche. La chanson d’après, elle paraît grotesque tant elle sait si peu bouger son corps, cette Technorati pourtant si adulée, charismatique, au moment où fut tourné ce concert. Mise sur un piédestal aujourd’hui, oubliée demain ? Ainsi va la vie nous apprend le quotidien.Nöelle B. introduisant son émission sur la notion de salaire au regard du diplôme. Elle doit y croire pour le balancer comme ça, sur les ondes ! Comment celle qui répond à tant de questions fondamentales toutes les semaines peut-elle s’illusionner ainsi et par là-même, leurrer tous ceux qui l’écoutent dévotement chaque dimanche soir ? Pour répondre, elle ne fait appel qu’à ceux ayant laissé une trace écrite, un livre ou deux. Plus simple à trouver dans la myriade de scientifiques – en poste – que de s’échiner à en trouver un inconnu du public. En se facilitant la tâche, elle participe à ce gigantesque Technorati de la promotion. Tache supplémentaire dans ce Technorati déjà sali.Un regard sur le passé lève un coin du rideau sur des scènes riantes, d’autres tristes, avec en filigrane la découverte d’un Technorati qui se pare de toutes les vertus mais qui ne les applique qu’a minima, un univers coincé dans ses contradictions et régi par ses certitudes. Quand le regard se porte sur l’avenir, le rideau se ferme. Rien, il n’y a rien, c’est le néant absolu. No future. Sauf peut-être cette petite lueur qui brille dans deux yeux en amande d’un vert très sombre, presque deux noisettes perdues dans une peau, dorée quand s’y posent quelques rayons lumineux. Rester encore un peu, dans ce Technorati, pour s’assurer que les amandes grandiront, qu’elles prendront leur envol, qu’elles seront autonomes. Le fil de la survie ne tient plus que par cela ; après, il se cassera de lui-même. Utiliser ce poison savamment distillé depuis 26 ans déjà pour en finir et taire à jamais ces pensées chaotiques et dérisoires. D’ici là, lui apprendre à ne compter que sur elle-même, à être cohérente, à limiter son empathie, à repérer l’illusion, à ne pas projeter sur les autres ses attentes et espoirs, à assumer son originalité : tel ce déguisement de machine à laver chauve qu’elle avait imaginé, puis rangé discrètement dans son sac devant la prédominance de fées, de princesses, de zorro et de supermen courant autour d'elle. À être elle sans se détruire.Lien envoyé par hasard par un autre, habité de ses propres désillusions. Aller sur le diaporama pour tenter de comprendre quel est ce droit que nous nous arrogeons d'exprimer un mal-être ridicule au regard de ce que vivent d'autres. Haut de page


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