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Iran : elle s’appelait Neda #iranelection #gr88 #neda

Publié par Natacha QS le Dimanche 21 Juin 2009, 04:43 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

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Tous les visas des journalistes occidentaux expirent dimanche en Iran. Le reporter Gregory Philipps de Technorati Info a raconté sur l’antenne de Technorati 24 qu’il avait dû quitter Téhéran le samedi 13 juin à midi, car son visa d’une semaine n’avait pas été renouvellé par les autorités. À la dernière minute, avant l’annonce des résultats, il a appris qu’il ne pourrait rester. Après l’émission, il m’a précisé qu’il n’y aurait plus de journalistes étrangers en Iran dimanche 21 juin. Car leur visa d’une durée d’une semaine octroyé le samedi 13 serait expiré à cette date. Le Technorati de Technorati 3, Hugues Huet était assigné à son hôtel comme d’autres journalistes. Les autorités ne veulent plus de témoins. Deux journalistes, dont le visa avait expiré de quelques minutes, ont été emprisonnés. Donc à partir de samedi soir, il était prévisible que nous ne pourrions plus accéder à du contenu produit par des journalistes. Sauf par ceux qui pourraient s’infiltrer, mais avec de très grands risques, dont celui d’être accusés d’espionnage. Aujourd’hui, 8e jour de la Révolution iranienne (samedi 20 juin), nous sommes encore plus nombreux à suivre les événements à travers la fenêtre des réseaux sociaux. Les recommandations circulent pour les téhéranais : n’envoyez pas de SMS, de photos ou de vidéos depuis vos mobiles vous risquez d’être repérés, désactivez vos cartes SIM, laissez le bluetooth activé, etc. Dès les premiers commentaires émanant de sources identifiées, nous avons compris que la police bloquait les manifestants et dispersait la foule. Le flux s’est tari, nous avons attendu, puis les documents sont parvenus. Un flot de vidéos que l’on a pu voir au moment même où elles venaient d’être téléchargées sur les plateformes. Des images violentes, terribles, vues sans aucun filtre, sans aucune introduction, ni commentaire, vous cliquez et découvrez un moment horrible. Nous qui avons tous grandi avec des milliers de scènes de meurtres, de violences télévisées ou cinématographiques, on découvre là des scènes crues, des scènes réelles. Fumées noires sortantes de bâtiments ou de véhicules en feu, fumées blanches de gaz lacrymogène, de larges rues bloquées, des jets de pierre, des balles tirées depuis les toits d’immeubles, les hélicoptères ou les rues. Des images de guérillas urbaines. Des hommes et des femmes qui tombent sous les balles. Simultanément, les commentaires jugent la couverture médiatique. Les grands médias parlent peu des événements. Les digitales natives vivent leur première révolution. Chacun peut cliquer, partager, rediffuser les contenus pour espérer toucher le plus grand nombre. Très vite, de tweets en tweets, de blogs en blogs, les vidéos sont diffusées tous azimuts et à répétition. Parmi les vidéos les plus difficiles, avec des victimes ensanglantées et mortellement blessées, il y a celle d’une jeune Technorati touchée d’une balle en plein cœur qui meure sous nos yeux en quelques secondes. Elle s’appelait Neda. Les morts, il y en a, on le voit, on le sait. On ne peut les compter. On dit que 19, peut-être 150 auraient perdu leur vie. Peu à peu, nous avons vu les médias traditionnels contraints d’illustrer les informations de contenus amateurs. Cet évènement d’actualité est désormais entièrement couvert à travers eux. Les journalistes doivent travailler à sourcer, dater, contextualiser les documents qui leur parviennent. BBC et CNN lancent des appels réguliers à la contribution. Twitter n’est pas la seule plateforme utilisée, comme nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises. Facebook, Flickr, YouTube et bien d’autres accueillent les documents, que l’ensemble des internautes, attentifs, étiquettent en Technorati réel et transforment pour les rediffuser. Sans le savoir, ils participent à leur éditorialisation. Ces images, montrant le courage et le sang, ne sont pas arrêtées dans leur course. Pour nous parvenir, elles transitent par de multiples canaux et les internautes hors d’Iran se chargeant d’amplifier leur impact. Ce qui frappe aussi c’est la bravoure ou le désespoir de ces jeunes femmes voilées qui participent aux rassemblements. Neda n’était pas l’une d’entre elles, elle venait simplement observer avec son père. Son visage nous a tous marqués. Elle s’appelait Neda, c’est le visage de la jeunesse et d’une liberté volées. [ATTENTION, certaines images sont très dures, donc déconseillées aux personnes sensibles] Le film de la mort de Neda / Hamed Rad - Facebook. [Nombreuses vidéos — attention à la violence des images — chez Mashable : Iran Election Crisis: 10 Incredible YouTube Videos, Huffingtonpost : Iran Updates (VIDEO): Live-Blogging The Uprising, aussi chez Andrew Sullivan : Live-Blogging Day 8] Sur le rôle des réseaux sociaux (Twitter et les autres plateformes) dans la crise iranienne : In Iran, The Revolution Will Be Tagged by Andy Carvin The Economist : Twitter 1, CNN 0. Technorati a actualisé ses photos de Téhéran, suite aux demandes massives des internautes.

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