L'idée
Ce blog regroupe les articles publiées par des bloggeuses. Inscrivez-vous pour pouvoir ajouter des weblogs à la liste des weblogs tenus par des femmes qui ne sont pas des suivi de vie/journaux intimes.Island of Lost Souls
Source : Le blog de moi
Ce matin en surfant sur le site du Gardian, je suis tombée en arrêt devant cette photo d’accroche menant à une sélection des photos, en noir et blanc, signées Patrick Farrell du Miami Hérald. Le thème du set: Haïti après le passage de l’ouragans Ike l’année dernière. Pour ceux qui l’ignorent, Haïti a été particulièrement touchée par la saison cyclonique 2008. En l’espace de trois semaines, l’île a été touchée par quatre phénomènes: la tempète tropicale Fay, puis les cyclones Gustav et Hanna et enfin par l’ouragan Ike, semant mort et désolation. Au total, la saison a fait 800 morts et un million de sans-abris. Sachant que plus de 70% de la population vit sous le seuil de pauvreté on imagine très bien le résultat de la colère des éléments. On parle alors pudiquement de “désastre humanitaire”. Eh bien non, on n’imagine même pas… On en entend parler par voie de presse à l’instant “t”. On y prête attention ou pas et on oublie ce peuple à la longue tradition de souffrances et de désespérances. Les malheurs d’Haïti font la Une depuis tellement longtemps que quand le sort semble s’acharner encore - une énième fois - la nouvelle ne nous parvient qu’à travers les brumes d’une routine infamante. Encore plus dans nos îles d’enfants gâtés criant à la misère et l’exploitation adeptes du nombrilisme. What a shame… En arrêt est vraiment le terme. J’ai twitté machinalement sur ma découverte avant de me rendre compte de la force des photos et de l’immense détresse qui s’en dégage en réalisant l’effet dévastateur qu’elles avaient eu sur ma propre personne. C’est simple: je n’arrive pas à me les sortir de la tête. Le travail de photographe Patrick Farrell y est pour beaucoup. Ses prises de vue et leur composition sont marquées du sceau du talent et pas autre chose (mais ça on le savait déjà vu les prix qui jalonnent son parcours). Parce que ne vos y fiez pas, votre réflex numérique dernier cri ne fait pas pour autant de vous un génie de la photographie . Après, il est clair que le sujet se prête pour sortir les voyeurs revenus de tout que nous sommes devenus de notre léthargie. Le choc des images. Une claque. Un prix Pulitzer 2009 (catégorie “Breaking news photography”). Réactions de l’intéressé ? “I am proud of the work, but I also know there was some great other work out there. Ultimately, it’s about Haiti, and Haiti deserves the attention. Whenever we can get Haiti in the paper, and it gets some kind of response, it’s good.” “Here’s a country that suffers anyway, and now the suffering was compounded by these storms. I was in a fog that day, I really don’t know how I was pressing the shutter. I realized afterwards that this was important stuff, and I wondered how and why this could happen. In Florida, there would never be this kind of a death toll after a storm. We have organized evacuations, we have plans.”