L'idée
Ce blog regroupe les articles publiées par des bloggeuses. Inscrivez-vous pour pouvoir ajouter des weblogs à la liste des weblogs tenus par des femmes qui ne sont pas des suivi de vie/journaux intimes.J’ai lu “Antéchrista”
Source : Le blog de moi
Un des deux petits biscuits réservé au vol du retour (acheté à Orly d’ailleurs). “Avoir pour amie la fille la plus admirée de la fac, belle, séduisante, brillante, enjouée, audacieuse ? Lorsque Christa se tourne vers elle, la timide et solitaire Blanche n’en revient pas de ce bonheur presque écrasant. Elle n’hésite pas à tout lui donner, et elle commence par l’installer chez elle pour lui épargner de longs trajets en train. Blanche va très vite comprendre dans quel piège redoutable elle est tombée. Car sa nouvelle amie se révèle une inquiétante manipulatrice qui a besoin de s’affirmer en torturant une victime. Au point que Blanche sera amenée à choisir: se laisser anéantir, ou se défendre.” Il y avait un baille que je n’avais pas ouvert un Amélie Nothomb. J’achetais religieusement “le Nothomb de l’année” depuis “Hygiène de l’Assassin” et puis à un moment je me suis lassée de ce Beaujolais nouveau-style d’écriture… Du coup, il m’en manque quelques uns (j’en ai une dizaine). Après quelques années de sevrage c’est donc avec plaisir que j’ai dévoré les 151 pages de “Antéchrista“. Son style n’a pas pris une ride. Cet humour noir grinçant à souhaits. C’est marrant de la retrouver dans cette description du rapport entre individus (bien souvent un rapport de force chez elle). Manipulation, faux semblants, mensonges tout y est dans cette description de la guerre pour exister aux yeux des autres afin d’exister soi-même qu’est l’adolescence. “Elle attrapa ma seule tenue élégante, une robe chinoise près du corps. Sous mes yeux ébahis, elle envoya promener son tee-shirt, son jean et ses chaussures. - La robe est moulante, dit-elle en l’observant. J’enlève aussi ma culotte. Et elle fut nue comme un ver devant moi. Elle enfila la robe et se regarda dans le grand miroir. Cela lui allait bien. Elle s’admira. - Je me demande comment elle te va. Ce que je redoutais se produisit. elle retira la robe et me la jeta: - Mets-la ! Je restai immobile, interdite. - Mets-la, je te dis ! Je ne parvenais pas à produire un son.” Ce passage m’a fait sourire. Figurez-vous que ma première expérience avec une fille a découlé d’une scène similaire… Sauf que c’était un pari (pas un ordre) et que je ne suis pas restée “immobile, interdite”. J’avais 17 ans, elle en avait 18 et accessoirement un corps absolument splendide… Je n’oublierais jamais son regard quand ma salopette (oui, souvenez-vous c’était la grande mode en… à l’époque) est tombée… Mais je m’égare là, non ? Bref. Euh. Le Nothomb donc. Petit bémol: je l’ai terminé en salle d’embarquement moins de deux heures après l’avoir acheté et pas seulement parce qu’il était passionnant ! L’archétype du roman de gare ! J’en connais qui ne regardent même pas les livres qui font moins de 300 pages en édition de poche… ça me paraissait incongru mais finalement… je comprends: c’est fini quand on commence l’apprécier, à s’installer ! Pas que je comptais particulièrement sur lui pour me durer les 8 heures de vol (qu’est-ce-qu’il fabrique celui qui doit inventer le téléport ?) mais quand même ! Titre: Antéchrista Auteur: Amélie Nothomb Edition: Albin Michel Année: 2003