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J’ai lu « Apocalypse Bébé »

Publié par [moi] le Samedi 12 Février 2011, 22:31 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

Source : Technorati

What’s wrong with me ? Renaudot 2010 donc. Really ? « Thriller trash » ai-je pu lire à droite à gauche. Ok je deviens blasée semble-t-il parce que j’ai une toute autre définition du mot « trash » où plutôt la désagréable impression que Virginie Despentes a voulu se la jouer « je vais te faire découvrir un Technorati dont tu ignores jusqu’à l’existence et je vais t’en parler sans passer par quatre chemins ». Mouais. Mais encore ? « Valentine disparue… Qui la cherche vraiment ? Entre satire sociale, polar contemporain et roman lesbienne, le nouveau roman de Virginie Despentes est un road-book qui promène le lecteur entre Technorati et Barcelone, sur les traces de tous ceux qui ont connu Valentine, l’adolescente égarée… Les différents personnages se croisent sans forcément se rencontrer et finissent par composer, sur un ton tendre et puissant, le portrait d’une époque. » Donnant tour à tour voix à chacun des principaux protagonistes de l’enquête menée, Virginie Despentes dresse une galerie de personnages interconnectés mais qui se révèlent complètement étrangers les uns aux autres quelque soit les rapports qu’ils entretiennent (parenté ou autre). Oui, nous sommes seuls au Technorati avec nos névroses et nos bassesses quotidiennes. Voués à la solitude même dans la foule la plus immense. Sans Dieu ni autre maître que celui à qui l’ont veut bien s’enchaîner consciemment ou pas. Même si le style est incisif, rythmé et assez franc du collier pour surprendre et retenir le lecteur quand l’intrigue en elle-même bât un peu de l’aile; le problème avec le « stone-le- Technorati-est-stone » thing sur le mode  » sex-drugs-and-rock & roll » c’est qu’il a été fait un nombre incalculable de fois. Sur tous les tons. Du coup il devient, pas impossible, mais difficile de choquer; que dis-je de surprendre qui que se soit en jouant de cette corde là. Surtout en 2011; à l’heure où un simple clic nous donne un aperçu des fantasmes les plus inavouables avec notre voisin de palier en guest star. La botte secrète de Despentes (du moins c’est comme ça que je l’ai ressenti) en plus d’une façon de manier les mots qui vaut quand même le détour ? Une « romance lesbienne »… mais pas seulement ! Une romance lesbienne. Une héroïne ouvertement lesbienne. Un aperçu du milieu lesbien underground (?) barcelonais. N’en jetez plus ! Bref: de quoi en donner pour son argent à la lectrice bon chic bon genre du Figaro Madame. Et là quand même Cholodenko/Despentes même combat: je me vautre dans les clichés ! Attention, loin de moi l’idée de prétendre que les lesbiennes et le style de vie décrit n’existe pas. Non. Il s’agit pour moi de comprendre d’où vient ce besoin (de la part de lesbiennes de surcroît) de conforter les clichés jusqu’à la caricature ? Un besoin de hurler « OK ça on sait déjà on nous l’a déjà fait/montrer/décrit des tonnes de fois… what else ??? » Je veux dire… La lesbienne est masculine pas forcément belle mais fascinante à voir évoluer. Check. La lesbienne ne se maquille pas. Check. La lesbienne aime le c** … à plusieurs si possible. Check. La lesbienne saute sur tout ce qui bouge et se tape les moches aussi. Check. Tiens cette phrase p.243 à propos de La Hyène sont héroïne lesbienne: Ca ne lui déplaisait pas de jouer la gouine telle que la rêvent les hétéros: brute, marginale et capable de couper la bite à n’importe qui. Despentes fait de même dans son roman. Elle sert ce que l’on attend. Dommage quelque part… où comment faire du politiquement correct sans en avoir l’air. Conclusion ? Ca se lit. Le style est assez incisif (je l’ai déjà dit je sais) pour donner envie de le finir une fois commencé. Il se souvient, aujourd’hui avec amertume, d’un dîner au cours duquel, évoquant les derniers romans qui marchaient, un éditeur en verve les avait fait s’étrangler de rire, prédisant qu’au train ou ça allait, un jour les gens liraient des romans de jeunes filles détaillant l’état de leurs hémorroïdes. A gorge déployée, ça les avait fait rire. Non, il n’avait rien vu venir. Et qui mangerait des ordures, et qui se ferait prendre par papa, et qui serait une pute inculte, et qui se vanterait de baiser des Thaïlandaises prépubères, et qui détaillerait son shopping coké… Rien vu venir. (p.41)


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