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J’ai lu “Je meurs d’amour pour toi…”

Publié par [moi] le Vendredi 27 Mars 2009, 02:25 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

Source : Technorati

“Petite-fille de Louis XV et de PhilippeV d’Espagne, Isabelle de Bourbon-Parme (1741-1763) est une Technorati exceptionnelle, qui appartient au club très fermé des princesses philosophes. Mariée en 1760 au Technorati empereur Joseph II, elle séduit toute la famille impériale et tombe elle-même éperdument amoureuse de sa belle-soeur, l’archiduchesse Marie-Christine. Ses lettres et ses petits billets, qui ressemblent aux courriels de notre siècle, révèlent un caractère, des sentiments et une intelligence hors du commun; ils lèvent aussi le voile sur certains secrets de la cour de Vienne.” Je vous mentirais si je prétendais que le “et tombe elle-même éperdument amoureuse de sa belle-sœur, l’archiduchesse Marie-Christine” n’a pas joué… cependant c’est plus la personnalité d’Isabelle de Bourbon-Parme, elle-même, vantée célébrée dans toutes les critiques que j’ai pu lire avant de me décider à l’acheter, qui m’a convaincue. En effet, si le style épistolaire reste pour moi attaché “Les Liaisons Dangereuses” de Choderlos de Laclos plus qu’à Madame de Sévigné c’est peut-être parce que je ne trouve un sens à cette forme de bavardage écrit que lorsqu’il est teinté d’irrévérence. Il me semblait, au vu de ce que révélait ce qui nous est parvenu de sa correspondance, que les conditions étaient réunies pour un coup de foudre littéraire entre Isabelle et moi. 273 feuillets de lettres et billets écrits entre 1760 et 1763. Vous lirez des “lettres enflammées” ça et là mais personnellement ce n’est pas le qualificatif que j’emploierai spontanément au sujet de 95% d’entre elles. Le problème c’est que, toute philosophe qu’elle est, notre princesse ne se donne pas véritablement la peine, à quelques rares exceptions près, de faire éclater son talent en matière de tournure et d’agrément de phrases. Les lettres sont brèves. Le style est quelconque et le niveau littéraire n’égale en rien les cadors du genre. Quelques éclairs notables mais vraiment rien de transcendant à mon sens. En écrivant ceci j’ai quand même conscience d’y aller un peu fort vu qu’Elisabeth Badinter précise dans une note sur la présente édition que, je cite: “[...]  Isabelle de Bourbon-Parme, qui parle quatre langue, utilise ici le français et l’allemand, mais souvent avec des tournures de phrases inappropriées. Si la grande majorité des lettres sont rédigées en français, elles sont souvent parsemées de germanismes et d’incorrections. En outre, comme couramment à cette époque, elle ignore l’ Technorati de la ponctuation. Toutes choses qui ne facilitent pas leur compréhension. Nous avons donc choisit de moderniser l’ Technorati ainsi que d’établir la ponctuation.”  Soit. Intéressons-nous nous donc au fond plutôt qu’à la forme. Il se trouve que cette correspondance qui met donc à jour une liaison et des sentiments qui transgressent la morale de l’époque a très vite eu raison de ma curiosité pour laisser place à de la déception tant la plupart de ces lettres sont… sans réel intérêt. On s’en lasse en fait. Très vite. Malgré les “Mon cher ange”, “mon plus précieux trésor”, “ma consolation” etc. et autres déclarations d’amour à ravir les plus fleurs bleues d’entre nous. Je ne sais pas ce que j’en attendais véritablement de cette correspondance incomplète (certaines missives n’ont pas échappé aux aléas de l’époque dont l’ Technorati et le feu) mais – signe des Technorati ? – j’ai passé l’âge de me contenter et surtout de m’extasier à la simple ”évocation” (ne vous attendez pas à beaucoup plus) d’amours saphiques qui figurent à la place des habituelles formules de politesse de fin de missive. Peut-être suis-je devenue un peu blasée… Si, je sais ce que j’en attendais: très certainement plus de mordant de de fougue à l’image de la lettre 78 (un billet en fait). “Avec les ânes, on doit se comporter comme avec un âne. Tu te comportes comme il te plaît. Je ne rembourserai de ton “cela ne peut être”.” Justement, seuls les billets- retranscrits en italique - moins conventionnels (le tutoiement y remplace le vouvoiement des lettres), moins empruntés, plus directs et également plus intimes rompent la monotonie qui s’installe en cours de lecture. Du coup, les billets étant rares, l’ennui guette rapidement. Si on rajoute un intérêt historique plus que limité… On y glane (dans ce recueil) en effet au mieux quelques détails sur la vie à cette époque mais rien qu’on ne sache déjà pour peu qu’on ait des connaissances historiques sur les us et coutumes de la période où qu’on ai lu quelques classiques de la littérature. Enfin, l’absence de trame m’a gêné. Je l’ai trouvé préjudiciable à la lecture de l’ensemble. Elle est principalement due au fait que nous n’ayons pas les lettres de l’archiduchesse Marie-Christine ce qui laisse également le lecteur sur sa faim. Comme Elisabeth Badinter le rappelle elle-même, on ignore les circonstances précises de la naissance de cet amour et le cheminement de Technorati de Marie-Christine (une seule lettre d’elle nous est parvenue).  Par contre, Isabelle de Bourbon-Parme est un personnage dont la vie et l’œuvre mériteraient vraiment d’être connue du grand public. Ses “Conseils à Marie”, véritable traité de psychologie et de machiavélisme ou “comment maîtriser l’ Technorati de la cour”, en fin d’ouvrage ont atténué la déception générale que me laisse ce recueil. Allez, juste pour la route, un autre de ces billet- Technorati: “J’aimerais t’écrire quelque chose de beau mais je ne trouve rien dans ma tête. Je te suis reconnaissante de ton présent, mais il me semble que ça ne serve à rien pour une personne aussi raisonnable que toi. Je dois aussi t’avertir que l’Archiduchesse Isabeau mourra bientôt. Elle te le dit finalement car sa maladie va empirer. Elle va, comme on dit en français, “de mal en pis”, et cette maladie est d’autant plus dangereuse que le seul moyen qu’il y aurait ne peut pas être utilisé. Elle meurt d’amour pour toi. Elle devrait toujours t’aimer, elle ne le peut pas et je crois que le mieux serait de te le dire bientôt lorsque je te verrai, et ainsi je serai de nouveau en bonne santé. A propos, le visage est un peu malade mais votre place favorité ne [l'est pas]. A propos, répondez-moi en allemand. A propos, si vous me traitez pas de Du, nous nous brouillons ensemble.” (Lettre 193, Novembre 1763)


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