L'idée
Ce blog regroupe les articles publiées par des bloggeuses. Inscrivez-vous pour pouvoir ajouter des weblogs à la liste des weblogs tenus par des femmes qui ne sont pas des suivi de vie/journaux intimes.J’ai lu “Persépolis”
Source : Le blog de moi
Même en ayant vu le film d’animation avant, je suis bluffée par ce qui s’en dégage. L’envoûtement est bizarrement plus fort que celui qui a résulté de ma projection. Il me semble (j’en suis sûre même) que la version cinématographique est beaucoup plus policée, beaucoup moins sombre. L’histoire est différente également. Certains passages ont été étoffés d’autres complètement élucidés. Prenons par exemple l’origine sociale de Marjane Satrapi : s’il n’est fait nul mystère de son environnement ouvert, aisé et cultivé dans la BD j’ai l’impression que le film escamote quelque peu cet élément. Or, à mon avis, il ne s’agit pas d’un point de détail. C’est une des clés ne serait-ce que pour mieux appréhender un personnage qui prend tout son sens par rapport à son contexte familial (grand-mère avant-gardiste, parents progressistes) et ainsi comprendre son parcours et cette liberté de pensée . L’Iran était certes un pays réputé pour sa laïcité et son modernisme avant la révolution islamique, mais le film peut, à tort, laisser penser (à ceux qui n’ont pas lu la BD) que le parcours de la narratrice tient principalement de son caractère. Il y a de ça mais pas seulement ! Ce que je veux dire c’est que Marjane Satrapi n’était pas une petite fille “comme les autres” même si c’est une petite fille qui a vécu la Révolution en Iran comme beaucoup d’autres ! Tous ceux qui avait son âge au moment des événements décrits n’ont peut-être pas eu la chance de pouvoir partir tout court au moment où ça n’allait plus ni de se permettre de braver aussi insolemment le pouvoir en place (en ayant les parents derrière pour payer les milliers de toumans qu’il fallait pour les sortir des griffes des gardiens de la Révolution) ! Attention : il ne s’agit en aucun cas d’un jugement mais plutôt d’une constatation. On en prend plus conscience en lisant la BD ; tout du moins j’en ai pris conscience, même si, je le répète, ça n’enlève absolument rien à ses difficultés et à son parcours. L’histoire, elle, reste universelle et c’est le plus important finalement. What’s the point alors ? Disons que contrairement à ce que j’ai dit dans mon billet sur le film il s’agit bien d’une histoire (d’une histoire personnelle) et pas d’Histoire (même avec un background historique). Ce qui me rappelle à moi personnellement que l’Histoire est faites d’histoires ; de points de vue et de situations différentes et c’est d’ailleurs ce qui la rend fascinante comme discipline… “On” a toujours tendance vouloir gommer les nuances soit par pure propagande soit dans une volonté de simplification. Mais rassurez-vous, bien heureusement, ce n’est pas tout ce que j’en ai retenu ! Ca a été un vrai bonheur que j’ai pris le temps de déguster. L’œuvre regorge de répliques qui font mouche et d’anecdotes qui rappellent une énième fois qu’il y a plus d’une façon de résister à un oppresseur tel qu’il soit. J’ai pu également constater encore une fois la force des aplats noirs et blancs qui laissent toute la place à l’histoire, au texte. A lire. *** Tiens, cette histoire de noir et blanc me rappelle que je suis en train de souffrir (c’est le terme) avec le “From Hell” en VO de Moore que je me suis ramenée de nos dernières vacances . Le truc à le format et le poids d’un botin en noir et blanc pages recto-verso… en plus d’être du Moore (scénario de malade). Ca rend humble (dire par exemple que je pensais me débrouiller en anglais avant de l’entamer !). Un truc de dingue. Chaque fois que j’en sors je suis pratiquement obligée de relire les dix pages précédentes pour avoir une chance d’en reprendre le fil ! Mais je l’aurai le lirai en entier un jour… je l’aurai le lirai en entier… En attendant j’en ai fini 5 ou 6 autres (BD) dont il faudra que je vous parle d’ailleurs.