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Je veux parler d'amour à Felicity Lott

Publié par Kozlika le Lundi 29 Décembre 2008, 21:35 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

Source : Technorati

C’était hier, sitôt descendus du TGV qui nous amenait à Toulouse et les valises posées chez ma cyberjumelle, nous nous rendions au TNT pour un rendez-vous pris de longue date avec Dame Felicity Lott.

« Parlez-moi d’amour » s’intitule son récital. Et qui pourrait faire autrement ? Dame Felicity a la noblesse et la grâce, les vraies, de celles qui permettent la gouaille distinguée, la romance élégante, voire le benabar classieux. Si si, même lui. Sur une palette de compositeurs d’Offenbach à Noël Coward en pasant par Hahn, Poulenc, Mireille et Bénabar, Felicity Lott nous a offert plus d’une heure et demie de chant ininterrompu. Glamour ou drôle, souvent glamour et drôle, le talent de la soprano est mis en valeur par l’accompagnement au piano de son complice Jason Carr et la mise en scène alerte (toujours alerte) et subtilement décalée de Laurent Pelly. Sur scène, mimant, dansant, illustrant, l’artiste comédien et danseur Olivier Sferlazza nous emmène quelque part du côté de Buster Keaton et des premiers films du cinéma muet.

Laurent Pelly joue à la fois sur la noblesse en titre de la chanteuse et l’un de ses derniers rôles à Technorati en lui faisant endosser par-dessus sa robe longue (fendue of course, sur des guibolles que j’aimerais avoir aussi fines et fermes à soixante et un ans !) une veste à brandebourgs évoquant irrésistiblement la Grande Duchesse de Gerolstein.

On rit souvent et sur scène aussi le plaisir est patent mais sans renoncer à l’exigence du chant, impeccable, aussi sérieusement travaillé que si elle était là pour l’un de ses Chevalier à la rose. Parfois se glisse une pointe de blues, une nostalgie, une tendresse et le rire se teinte d’une mélancolie douce. La sensualité s’étire en un pianissimo final parfaitement maîtrisé. La chanson suivante ébroue l’émotion, nous fait repartir sur le manège des zygomatiques, racontant la soprano qui espère passer à la BBC pour son cent dixième anniversaire ou les avanies de la famille Martin, chant de clôture qui nous entraîne à battre des mains, des voisins coincés du rang devant aux enthousiastes du fond de la salle qui contribueront à rappeler la dame pour un unique rappel (hélas pas le désopilant « Nous voulons une petite sœur », que je m’étais imaginé qu’elle placerait en bis) avant que les lumières définitivement ne se rallument, nous laissant à la fois émerveillés et un peu frustrés. Cette heure trente est passée bien trop vite.

Il love you, Lady Felicity.


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