L'idée
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Source : Memoire Vive
Le changement climatique, la crise environnementale, voici des sujets graves, vitaux, et anxiogènes. Jean-Louis Borloo, que nous avons rencontré à son ministère avec un petit groupe de blogueurs, a même précisé que les experts chinois sont plus pessimistes dans leur prévision que ceux du GIEC. Le ministre de l’Écologie donne une image bien différente des négociations de Cop15 (Sommet de Copenhague). Grâce à son éclairage de l’intérieur, on comprend mieux comment c’est créé la dynamique et les Français semblent être un moteur actif. Borloo négocie au corps à corps avec ses homologues. En l’écoutant, on imagine les mécaniques complexes, et finalement les rapports humains entre les dirigeants, nécessaires pour mettre d’accord 192 pays : aller les voir, discuter, comprendre les problèmes nationaux, comment de nombreux gouvernements cherchent à ne pas brader la sortie de la pauvreté. Il le dit : «tout le monde pense et dit la même chose, il y a un sentiment d’appartenance». Entre les pays, il faut créer la confiance.
© SachaQS/MemoireVive.TV Ce qui frappe chez Borloo, c’est la détermination, la volonté d’y croire, l’enthousiasme presque, d’avoir un tel défi à relever et il est de taille. La mutation c’est un «chemin facile et tellement heureux». Son attitude contraste avec les catastrophes en tous genres qui ont lieu. Probablement, faut-il mobiliser les énergies pour arracher des accords et convaincre. Au-delà du problème du climat, tout le monde semble percevoir à quel point les changements sont profonds. Ce qui se joue derrière l’accord sur le climat, c’est bien plus que ça, même si c’est bien sûr déjà beaucoup : c’est une nouvelle façon de lutter contre la pauvreté, reconnaître notre responsabilité, et chercher un moyen de s’en sortir («il n’y a pas de futur à l’humanité, si on ne met pas en place un système clair adaptation-développement»). Dans ce moment historique, la situation est si grave, qu’il n’y a pas d’autres moyens que de réfléchir et d’agir ensemble. Il ne sert à rien de faire ce qu’il faut dans son pays si les autres ne le font pas. Cette interdépendance est évidente, nous en prenons conscience. J’étais juste à côté de Borloo, et je comprenais que sans doute, il employait le même ton avec ses homologues. Il explique qu’en France , l’opinion est l’une des plus écolos. La réalité du changement climatique ne fait pas de polémique, il y a un consensus rare dans l’opinion et les médias. Le ministre de l’Écologie est donc soutenu. Le contraste entre l’angle de Borloo («il faut créer un buzz positif de toutes les parties, partout») et la communication des ONG saute aux yeux. Les ONG ont le mauvais rôle celui de réveiller les opinions et les dirigeants. C’est le travail ingrat. Créer une expertise pour agir et marteler encore et encore, maintenir l’intérêt. Pour tous ceux qui participent à des mouvements de sensibilisation sur l’écologie, la route a été laborieuse, ardue depuis une vingtaine d’années et depuis le Sommet de Rio en 1992. Sans le travail des innombrables groupes et associations, nous n’en serions pas là. La situation serait bien pire. Borloo reconnait le rôle de Nicolas Hulot. Sans le pacte de 2007, il n’y aurait pas eu le Grenelle, ni le paquet énergie-climat. Et encore moins de discussion au niveau des chefs d’État au Sommet de Copenhague. Il confie : «Nicolas est comme à la «place du mort», dans la voiture, elle est plus inquiétante que celle du conducteur, on se rend moins compte des dangers dans l’action» et d’ajouter : «Nicolas n’a pas le bonheur physique de l’action politique , de discuter avec les hommes». Si l’homme semble reprendre sa place dans les préoccupations — car c’est bien de cela qu’il s’agit, de l’humanité — il faudrait aussi créer un GIEC de la biodiversité. Il y a également de grandes opportunités pour les économies qui auront compris la révolution verte. Les Chinois le savent (dès 2012, ils fabriqueront des voitures non carbonées). Borloo dit : “On devrait tous être en train de faire la course à la réduction de carbone, car c’est la compétitivité de demain”. Mais les Américains auront du mal à faire la transition, malgré les envies d’Obama et l’image innovante des États-Unis autour des GreenIT. Cette crise redistribue les cartes. « Une organisation nouvelle est nécessaire», pour «réguler le monde » — on reconnaît la fameuse taxe Tobin en filigrane. Le «vrai combat», selon Borloo «est de ne pas céder sur la date clé», «de lancer un plan d’adaptation pour les pays émergents : 600 milliards d’euros sur 20 ans, en distribuant chaque année 30 milliards», de s’intéresser aussi vraiment «à l’Afrique où d’un côté, 3 mères sur 4 n’ont pas accès à l’énergie et de l’autre l’énergie est 100 % renouvelable». Borloo — et le gouvernement — veut donner des signes d’espoir ! (”après Copenhague on va entrer dans l’ère de la mesure pas de la démesure”). On aimerait bien espérer, on lui dit bonne chance et on a envie de lui tapoter un peu sur l’épaule, comme il le fait quand on lui parle. Les chefs d’État ont besoin que leur opinion les pousse pour signer tous ensemble un accord à Copenhague ! Notre rôle est de rester très attentif et de participer à cette mutation. Poussons #cop15fr #cop15 sur Twitter / follower Les Humains Associés, list Cop15. Voir aussi les notes de effetsdeterre.frStephane Lautissier. Et la vidéo réalisée par L’Express.fr : “Le futur de l’humanité” selon Borloo.
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