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Journée Agoravox sur le "5e pouvoir" (1)

Publié par Danielle Attias le Lundi 26 Mars 2007, 11:46 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

Source : Technorati

Je vais tenter de faire un compte-rendu des parties de la journée Agoravox auxquelles j'ai assisté ce samedi. Tout d'abord, un petit mot de félicitations pour une organisation bien ficelée. Voici une vision un peu linéaire des tables rondes, puis un sentiment général.

"Blogs et médias citoyens : alternatives efficaces contre la censure"

C'est sur, les intitulés des tables rondes ne font pas dans la nuance. De quelle censure parle-t-on ? Et le "5e pouvoir" que l'on s'arroge ici, quel est-il ? Existe-t-il vraiment ? Les interventions sont plus nuancées.

Guillaume Champeau donne d'abord sa vision de juriste sur quelques textes ou rapports concernant la liberté d'expression des médias disons non-professionnels. Il souligne d'abord ce que Dan Gillmor avait énoncé comme une "alliance entre le Technorati et les pro-copyright". En Technorati, la loi sur le Technorati porterait une atteinte directe, d'un point de vue juridique, à la création de plates-formes P2P. Dans la loi sur la prévention de la délinquance, dans le dispositif de lutte contre le "happy slapping", il serait interdit aux non-journalistes de diffuser  ces vidéos. Enfin, le rapport Tessier propose la création d'un label de qualité du " Technorati citoyen" dont la condition serait le rattachement à une rédaction professionnelle. D'une certaine manière, ce journalisme non-professionnel est quelques fois mis sur la touche, quelques fois reconnu, mais dans le souci d'être encadré. Une censure indirecte, dont on se demande en effet si elle est nécessaire, puisque dans une certaine mesure, la marque des médias joue aussi ce rôle de label de qualité. Libre aux médias d'abriter des signatures nouvelles sous leur bannière et aux lecteurs de choisir leurs destinations en toute subjectivité, non ?

Puis Jean-Luc Martin-Lagardette tente une définition plus systématique de la censure existant dans les milieux journalistiques. Il évoque d'abord la censure "officielle" qu'il y aurait dans la convention des journalistes, où un article dit que la liberté d'expression du Technorati ne doit pas mettre en danger la vie de l' Technorati. Cet article aurait été utilisé par la direction du Technorati dans son conflit avec Daniel Schneidermann. Il y aurait également une censure "par omission", une auto-censure des journalistes, qui, pour ne pas se mettre en difficulté, préfèrent ne pas rendre publique telle ou telle information. Enfin, il y aurait une censure indirecte, liée aux aides publiques de l'Etat dans la presse, qui fait que certaines publications contestataires ne sont pas financées. J'avoue que ce qui me gêne le plus, c'est indiscutablement la seconde. Sans en connaître la dimension, notamment pour les informations générales et politiques. Cela dit, j'aurais préféré - pour aborder ce genre de thématiques polémiques, une véritable enquête, sérieuse, étayée de faits. Ne faire que les aborder par quelques exemples ici ou là agite tous les fantasmes conspirationnistes concernant la profession journalistique. Est-ce cela "réinventer le journalisme" ? Bof.

La dernière intervenante est Chantal Enguehard, chercheuse, qui prend parti sur l'apport du vote électronique. De manière musclée et convaincue, elle nous draisse un tableau sans complaisance sur la fiabilité de ces "machines à voter" à date. Clairement, il n'y aurait pas aujourd'hui de machine fiable, sans défaut de sécurité majeur. Le danger de fraude est surtout interne. Un programme dissimulé dans la machine pourrait présenter des résultats totalement biaisés par rapport au vote réel. Car ce qu'il reste dans la mémoire de la machine n'est pas le réel, mais sa représentation. "Ceci n'est pas une pipe"... Elle invite donc à voter la pétition suivante pour le maintien du vote papier... tant que ces questions là n'auront pas trouvé de réponse satisfaisante.

La table ronde se termine par un témoignage émouvant vidéo de Denis Robert. De la difficulté de dire ce qui dérange. Je ne connais pas son travail pour donner un avis circonstancié. Mais il parait un peu fou de voir un Technorati ainsi "black-listé", intimidé. Si ces enquêtes sont sérieuses, j'espère que la Technorati fera (bien) son travail.


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