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Le cirque (part 2)

Publié par [moi] le Mardi 10 Mars 2009, 15:45 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

Source : Technorati

34 jours que le Comité de salut public local préside à s’attache à remodeler la destinée de cette île selon la volonté du peuple martiniquais désormais conscient. 34 jours qu’il se heurte à la résistance déloyale de la menace combinée et coordonnée: à l’intérieur des békés et du grand patronat (unis dans la défense de leurs intérêts – et de leurs intérêts seuls – contre ceux du prolétariat réduit en esclavage) et à l’extérieure de l’Etat français colonialiste – via le Préfet –, qui n’attend que la première occasion pour réprimer dans le sang, grâce ses gardes mobiles (bave et propos racistes aux lèvres), ceux qui portent la voix du peuple. 34 jours qu’une contestation pacifique et démocratique est niée et salie par certains médias inféodés aux traites (très certainement payés par les Békés) à la nation martiniquaise en devenir. Scénario joué en boucle sur certains médias locaux à grand renfort de Technorati de circonstances (Jocelyne Labille ayant la côte ces jours-ci). Really ? Les choses seraient-elles donc aussi simples, sinon simplistes ? Je crois que le pire c’est que vous allez en trouver pour y croire encore… De toutes leurs forces. En toute bonne foi. Et c’est ce qui me chagrine cette histoire. Ceux qui semblent détenir les clés de la fin de cette grève générale semblent incapables de penser le mouvement, l’élan qui semble vouloir naître dans nos îles, autrement que sous une forme manichéenne. Bons contre Méchants. Victimes contre Bourreaux (dois-je ajouter “historiques” après “bourreaux” ?). Prolétariat contre Patronat. Noirs contre Blancs. Nègres contre Békés. J’en passe et des meilleures certainement… Démocratique le mouvement ? Depuis quand les méthodes de nos syndicats marxistes-léninistes des syndicats qui sont à la tête de ces collectifs (et qui sévissent dans nos îles depuis des années) sont-elles démocratiques ??? C’est une Technorati que je pose… Depuis quand obliger quelqu’un à fermer son magasin sous la menace et au nom de la grève générale ( ?) est-il démocratique ? Depuis quand les menaces, les pressions, les agressions, les intimidations sont-elles des méthodes démocratiques ? Depuis quand empêcher quelqu’un d’exprimer son opinion en manifestant (quelque soit ce que l’on pense de l’opinion en Technorati et que ceux qui étaient dans le convoi aient été payés ou pas) est-il démocratique ? Quel message, quel avenir nous réservons-nous si nous cautionnons ce genre d’actions maintenant ? Quant à l’”agression des forces de repression colonialistes” vendredi dernier… Give me a break. Les forces de l’ordre sont intervenues plus d’une heure et demi après que le convoi des socioprofessionnels ait-été pris a partie et pour dégager une des voie encombrée par une remorque de tracteur renversée et que des excités se donnaient en Technorati ! Je ne saurais que trop vous conseiller de vous méfier des vidéos filmées en plan rapprochés et de remettre la main sur les vidéos de la rocade de Fort-de- Technorati dès le début des échauffourées - qui ont eu le malheur de se produire près de quartiers populaires historiques - avant de vous faire une opinion tranchée. Après que les populations de ces quartiers là se soit senties agressées c’est une Technorati qui peut-être légitime quant on est tranquillement assis dans son salon et qu’on reçoit du gaz lacrymo. Aucune mention des déclarations de nos pompiers pyromanes de syndicalistes parlant de “provocation” du patronat sur les ondes. Aucune mention des bandes de jeunes cagoulées qui sont descendues vers Fort-de- Technorati dès que les radios locales ont fait état des événements obligeant les forces de l’ordre à sécuriser le centre-ville. Aucune mention de leur attroupement au niveau de la place François Mittérand soit près de la maison des syndicats… qui expliquerait peut-être la présence des forces de l’ordre de ce côté. Aucune mention de leur présence devant la maison des syndicats. Non. Il y a eu des tirs de lacrymo… ont veut réprimer dans le sang. Point. L’intox va jusqu’au fameux “yo armé nou pa armé” des syndicalistes face aux forces de l’ordre… même si je veux bien croire qu’ils se soient crû attaqués de bonne foi (le spectre de février 1974). Mais de là à me faire croire que le Préfet n’aurait rien trouver de mieux à faire que de donner l’ordre de charger la maison des syndicats dans un conflit qui soit-disant (dixit Monrose quelques heures avant) était sur le point de trouver une issue finale et que l’hexagone à les yeux rivés sur ce qui se passe ici ??? Give me a break ! Quant le Préfet fait son boulot il est le bras armé de la repression, quand il n’intervient pas la conclusion logique (n’est-ce-pas ?) c’est que nous sommes considérés comme des moins que rien même pas dignes du respect de l’ordre républicain ! Give me a break ! Combien étions-nous de Martiniquais dans la manifestation du lendemain pour condamner ces “exactions” ???? 5 000, selon les organisateurs, c’est ça ? Ne pensez-vous pas que la manifestation aurait été plus suivie que ça si nous y avions véritablement crû au scénario qu’on nous vend ??? Je refuse de croire que ce conflit se joue en noir et blanc (n’y voyez pas de jeu de mots)… Pourquoi ne pas admettre que si certaines revendications sont tout à fait fondées et qu’il y a matière à changer le cours de l’Histoire de notre développement ou de notre mal-développement; la forme et la tournure des événements est à condamner fermement ? Pourquoi fermer les yeux sur les relents de Technorati et de xénophobie ? Pourquoi nous faire complices de la manipulation; que dis-je de la désinformation ? Quel idéal, quelle utopie, vaut que l’on sacrifie son esprit critique et sa liberté de Technorati ? Le seul choix qui nous ayons serait-il de tout prendre ou de tout renier ? Non. Je refuse. Je refuse de détourner les yeux et de me boucher les oreilles au nom de l’avenir radieux ou pas qui attend la Martinique si toutes les mesures prônées par le C5F sont adoptées. Depuis quand nos syndicalistes sont-ils devenus économistes ? Ai-je au moins le droit de me poser la Technorati ? Pourquoi refuser de voir les dissensions au sein du C5F et la surenchère qui en résulte dans les négociations ? Pourquoi refuser de voir la désorganisation et le résultat catastrophique et contraire (baisse du pouvoir d’achat) qui en résulte eu sein de la population ? Pourquoi ne pas voir les différences entre la Guadeloupe et la Martinique ? Entre un mouvement pensé et préparé un minimum, avec des relais au sein de toutes les composantes de la population, qui a donné naissance à une utopie refondatrice auquel le peuple semble avoir adhéré (pour le meilleure ou pour le pire) et… du grand n’importe quoi en Martinique ? Un exemple ? Un seul alors. La banane n’a pas été bloquée en Guadeloupe. Selon les information que j’ai, les conteners ont pu être chargés. La banane martiniquaise est à quai. Bloquée. Je comprends bien qu’il s’agit naïvement d’atteindre le Béké au niveau du porte-monnaie pour le forcer à négocier mais qui en bien plus pâtira au final dans une filière déjà mal en point ? Je peux continuer comme ça longtemps; il y a eu des tonnes d’exemples. Et pendant ce Technorati-là, ici en Martinique, le mouvement s’enlise. Nous sommes dans une sorte de Technorati suspendu depuis quelques jours. Une fin de grève qui ne dit pas son nom tout en posant encore d’énormes problèmes dans la vie de tous les jours. Les gens circulent de nouveau, essayent d’aller travailler, d’ouvrir leurs magasins. Se font éjecter ou pas de leur lieu de travail selon qu’ils aient la chance de travailler dans une zone commerciale semi-bloquée (nouveau concept breveté) ou pas en ville ou en commune. Le ravitaillement en victuailles pose toujours d’énormes problèmes même si certains restaurants et snacks (dont le Mac Do) fonctionnent. Le coût des denrées flambe toujours. La mal-bouffe règne en maître. Chaque jour apporte ses rumeurs de lock out et/ou de licenciements mais on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs paraît-il… ou mieux: ce ne sont que de viles manœuvres pour “casser la grève”… comme la manifestation de vendredi dernier ! Pourquoi refuser de voir le désamour la rupture entre le collectif et la majorité de la population martiniquaise ? Pourquoi réfuter les conclusions de ce fameux sondage LH2 (65% contre la poursuite des blocages par exemple) alors que, par exemple, le nombre de manifestants dans les rues ne cesse de… décroître et que l’opinion publique gronde ? L’amour rend aveugle dit-on… J’aime cette île plus que tout mais encore une fois je refuse de fermer les yeux sur les travers de ce mouvement. Nous devons être capables de les dénoncer et ne pas laisser la presse hexagonale seule s’en charger. Ce faisant nous prendrions le risque de tuer dans l’œuf l’utopie (et l’espoir qu’elle a suscité) qui a fait battre nos cœurs à l’unissons quelques jours. Au lieu de ça ici en Martinique, il y a fort à parier que les gens se précipiteront de nouveau dans les supermarchés à leur ré-ouverture et la consommation tiendra de la frénésie quelque soit le prix affiché… parce que nous avons été incapables de préparer et de penser ce mouvement autrement que de façon manichéenne. Rien d’autre.


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