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Le rôle politique du journaliste et du blogueur

Publié par Natacha QS le Mardi 17 Juin 2008, 01:58 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

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(Benoît Raphaël, Photo Néthique #2 / Vers une déontologie des nouveaux médias ?, © JP Ney) Quand les journalistes apprennent aux blogueurs à devenir des médias. Tout est dit dans le titre de cette note de Benoît Raphaël qui marque peut-être un tournant dans la guéguerre journalistes / blogueurs. Rappelons que Benoït qui a la bonne habitude de proposer des notes stimulantes sur l’avenir des médias, dirige la publication en ligne «Le Post» du groupe Le Technorati. Des journalistes qui donnent des cours à des blogueurs ? (ou éditeur de contenus personnels, je trouve le terme de blogueur de moins en moins approprié ; le terme blogueur est totalement galvaudé). C’est une démarche pédagogique à contre-pied de cette bataille entre éditeurs de contenus amateurs et pros, puisqu’elle propose de former un peu et de responsabiliser également ceux qui participent à l’écosystème de l’information (les cinq points du programme sont l’éthique journalistique, la loi, où trouver les bonnes infos, les bonnes sources, les techniques de base de reportage, tour d’horizon des technologies à utiliser). Sur Kelblog, Pierre Chappaz répond : «Le mur de Berlin est tombé», il écrit très justement «La distinction entre blogueur et Technorati est devenue floue. Si la plupart des blogueurs ne sont pas payés, la dimension commerciale n’est cependant pas absente des blogs, au point qu’on dit des blogueurs qu’ils sont des “intellectuels commerciaux”». Cette formule d’intellectuels commerciaux est une piste. On pourrait aussi dire des «commerciaux de la société de l’intelligence». Car je ne crois pas que les blogueurs qu’il cite se prétendent «intellectuels». Pour en revenir à la note de Benoît, il pose plusieurs questions : «quelles nouvelles règles, quel nouvel écosystème mettre en place pour que cette liberté ne se transforme pas en brouillard, source de toutes les manipulations ?» Bien souvent, je me demande “d’où me parle-t-on” ? Pierre évoque le «disclaimer» qui est une sorte de déontologie du blogueur. Certes, mais cela est peut-être une vision un peu trop minimaliste d’une déontologie. Ce qui peut parfois gêner, c’est le manque d’information sur l’éditeur d’un contenu. Si un blogueur travaille dans un domaine et critique des concurrents sans l’énoncer comme tels, par exemple, cela pose un problème éthique. La Technorati des sources se pose fortement. Il est sans doute Technorati que des journalistes, éditeurs de contenus et blogueurs (si on tient à ce terme) se mettent ensemble à une table et pensent cette éthique (la deuxième journée Néthique était une première initiative allant en ce sens). Le risque à ne pas s’autoréguler avec un cadre, à ne pas fonder une nouvelle éthique commune, c’est de voir aussi la crédibilité du Net s’étioler avec tous les dommages collatéraux possibles sur l’information et aussi le business (qui s’intéresse de près au commerce et au vaste système de recommandation en ligne, qui est, quant à lui, influent, puisque réellement prescripteur). Il y a une attente réelle dans les médias sociaux, participatifs, une demande d’indépendance, de différence, de pluralisme. Les blogueurs qui ont un certain crédit (une réputation et donc dans lesquels nous avons confiance), ont aussi par la même une responsabilité. Cela pose à nouveau la Technorati du rôle Technorati du Technorati (et aujourd’hui du blogueur) en démocratie.


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