L'idée
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Source : Lilou la Teigne
Merci pour la patate chaude que m’a refilé le Fantôme de Pogo J’aurai pu y échapper, mais comment refuser une demande faite par un fantôme qui est bien capable, le bougre de venir me hanter.
A vous d’en démêler les vraies……. de la fausse
-1- Premier testament
J’ai 7 ou 8 ans, et je suis le numéro quatre d’une famille qui compte en tout cinq moineaux. Pas assez grande pour participer à la vie des grands, trop grande pour jouer avec la petite. Je suis le vilain petit canard, à moi les corvées, je me ressens comme la cendrillon des temps modernes. Dans ma tête il n’y a aucune solution, sauf celle d’en finir. Mais partir comme cela ne se fait pas, j’écris donc mon testament léguant mes poupées, mon lit, mon peigne, mes fringues à ceux qui m’avaient poussés à de pareilles extrémités. J’ai déposé ce courrier bien en évidence sur ma table de chevet. Au matin ma maman en venant me réveiller avait le regard pétillant de rire, et moi j’avais oublié mon testament.
Plus de 40 ans plus tard qu’en nous en reparlons, nous ne pouvons nous empêcher d’en pleurer de rire.
-2- Première manif, 17 ans
Je suis dans un lycée technique, en section dessin industriel, nous sommes quatre filles pour 400 garçons.
Quand le joli mois de mai fleuri, les manifestations éclosent, s’enflent pour mieux mourir à l’approche de la canicule qui dessèche les plus belles idées.
Une fois encore un ministre de l’éducation quelconque pond une loi voir même plusieurs qui jette dans la rue une marée humaine de contestataires.
J’en suis évidemment, mes copains de l’époque jugent utiles pour défendre leurs idées de se munir de poing américain, de « manchaku » et autres petits matériels aptes à défendre leur point de vue face aux copains CRS, aussi commode à l’époque qu’aujourd’hui.
Je leur confisque et je range toute cette quincaillerie dans mon sac de sport et nous voilà partie.
Par principe je suis toujours en queue de manifestation (on ne sait jamais, prudence oblige).
Et je me mets à papoter avec l’ennemi qui fermait la marche les CRS.
Certains de mes potes ont été fouillés, moi pas, à mourir de rire.
Voilà l’inconscience de la jeunesse dans toute sa gloire.
-3- Sac à dos et kibboutz
J’ai enfin 18 ans, le temps de concrétiser mes rêves les plus fous.
L’été de mes 18 ans je fais une rencontre extraordinaire, nous sommes en Savoie ou je suis monitrice dans une colonie de vacances de la marine nationale.
Qui dit marine dit marin, qui marin dit voyage, qui dit voyage dit kibboutz évidemment.
Un mois à échafauder des plans, notre itinéraire, rechercher le kibboutz qui sera susceptible de nous accueillir, connaître les démarches administratifs et les vaccins nécessaires.
Dans ma tête j’étais déjà en voyage, au bras de mon beau marin, découvrant ensemble les joies de la vie en communauté.
30 ans plus tard, je n’ai même plus le souvenir ni de son nom, ni de sa dégaine, et le kibboutz est resté un rêve. Mais parents avaient jugés plus sage de me faire changer d’avis.
Ont-ils eu raison ou tord ?
Qu’elle importance cela ne m’a pas empêcher de suivre mon bonhomme de chemin.
-4- Courses automobiles
J’ai toujours été un peu casse cou, être la partenaire d’un lanceur de couteau ne m’a pas effrayé, pas plus qu’un combat de catch ou mon nom était l’ange bleu, encore moins de faire les manèges les plus risqués.
Mais mon plus beau souvenir c’est quand même le rallye du Var dont j’étais copilote sur une petite porche pas mal trafiquée.
Pour l’histoire il faut savoir que le copilote attitré est tombé malade la veille de la course, que je suis très mal latéralisée et cerise sur le pompon pour moi le nord est toujours devant.
Mais il n’y avait que moi qui correspondais au poids et à la taille pour occuper la place tant convoitée.
Nous voilà parti pour une reconnaissance du terrain, peu à peu pour tester mes capacités « IL »augmente la vitesse et patatras nous voilà dans le décor, la voiture surplomb un magnifique précipice et le moindre de nos mouvement peut nous faire basculer dans le ravin.
Dire que le « IL » était contente voir fou de joie, pas vraiment, mais il fit preuve d’un sang froid extraordinaire dans une telle situation.
Nous nous en sommes sortis, mais allez savoir pourquoi « IL » ne m’a plus jamais adressé la parole.
Parfois les hommes sont vindicatifs, nous étions en vie, que demande le peuple.
-5- J’ai fais la une des journaux et des médias.
Ben oui, quand on est une star, on mérite la reconnaissance de son public et son adoration.
1996 encore un mois de mai, encore des manifestations, cette fois je fais partie du comité de chômeur de ma ville.
Nous marchons billes en tête contre le pouvoir qui veut nous oppresser encore plus, nous hurlons, nous piétinons, nous nous couchons dans les administrations, nous haranguons la foule.
Les CRS nous évacuent par la force, qu’importe j’ai ma photos en première page dans le journal local.
Il faut faire un discours devant les grilles de préfecture pas grave, je m’y colle et je suis en direct au journal télévisé du soir.
Voilà comment on devient une star éphémère à 39 balais.