L'idée
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Source : Le blog du bouchon 
Elle ne s’assied pas ; elle s’abandonne dans le premier fauteuil de la voiture, pose sa sacoche de travail et croise les jambes … ce qui a le chic de placer son petit pied exactement au milieu de l’allée. Comme si elle sentait l’air se déplacer derrière son mollet, elle tourne gracieusement ce pied vers la fenêtre à chaque passager arrivant à son niveau.Elle saisit son portable et s’entretient avec son correspondant d’une voix tellement douce que ses quatre voisines, commentant à grands cris le palmarès des hôpitaux de l’Express, ne captent rien de la conversation. Avant de composer un nouveau numéro, ses lèvres deviennent boudeuses tandis que son index prend une mèche, en fait un nid spiralé et s’y love. Son second appel sera pour Maman, avec laquelle la discussion est un peu plus animée. Troisième appel, d’une voix quasiment inaudible pour Chéri bibi.Puis vient le moment de Soi. Par deux fois, elle prend sa brosse, tapie dans un recoin de la sacoche, et se brosse énergiquement les cheveux. Ses mèches blondes cachant des dessous châtains volent, électriques, tandis qu’elle leur assène de vigoureux coups.Ne sachant plus comment occuper son esprit et ses mains, elle tripote le clavier de son téléphone, puis finit par s’allonger sur la banquette. Son pied pend mollement au milieu de l’allée, son portable gît près de son oreille. Comme le système pneumatique de la porte est cassé, ceux qui veulent sortir finissent par cogner ce pied élégamment pris dans une bottine.Empêchée de dormir, elle reprend sa brosse pour redonner un peu d’éclat à sa chevelure qu’elle semble aduler par dessus tout. Rend sa lèvre à nouveau boudeuse et son doigt éméché. Rappelle Maman pour s’apercevoir que personne n’ira la chercher à la gare. Se bat avec la porte pour sortir. « En haut », lui signale ma voix.Et pour la première fois du voyage, elle sourit en balbutiant quelques mots de remerciement. Un vrai sourire de Lolita, un pied dans la vie active, l’autre chez Maman.Elle ira se recoiffer une dernière fois aux toilettes. Et juste avant que le train n’arrive en gare de Lille, elle me demandera mon portable. Elle n’est pas sûre de l'endroit où elle a rangé le précieux téléphone ; il faut qu'elle le sente vibrer à travers le matériau plastique de la sacoche.Quand Lolita se lève, elle révèle un pantalon noir qui moule des hanches fines et une couture en piqué double sur le haut des fesses. La maternité passera peut-être par Lolita, lui arrondissant les hanches et le bassin.Le numéro de téléphone de Lolita est le 06.76.80 … Haut de page