L'idée
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Source : Weblog de Sophie Ménart 
J'habite le Sud près de la mer et je n'avais pas encore mis les pieds dans l'eau cette année avant ce soir... Même en vacances , je ne vais plus à la plage. Je reste connement à la maison, sans voir personne, à faire mumuse sur le web 2.0 avec mashable, facebook ou autres gadgets de communautés virtuelles. J'en ai assez de sortir seule, mais surtout je n'arrive plus à assumer les transformations de mon corps, aussi j'ai de plus en plus de mal à me montrer.
Et oui, malgré les divers régimes et l'aquagym tout l'hiver, rien n'y a fait, cette chose a continué à changer inexorablement encore et encore au point que je ne supporte plus son image dans un miroir, au point de devoir me débarrasser de presque tout ce qu'il y a dans mon armoire, au point d'entendre désormais ces quelques reflexions vexatoires du genre, t'étais mieux avant... Sic ! Ben oui, j'étais mieux avant, quand j'avais 20 ans, 30 ans et même 40 ans. Mais aujourd'hui j'en ai 50 et je n'y peux rien, c'est ainsi. Comme tout le monde je vieillis et mon corps avec, et ne vous en déplaise, ça ne va pas aller en s'arrangeant, c'est pour tout le monde pareil. Déjà qu'avant je ne m'aimais pas, c'est pas fait pour améliorer mes relations avec moi-même tout ça. Alors je me cache, dans mon coin toute seule chez moi, pendant la majeure partie de mes vacances , pour ne vivre que dans ma tête. Par la même occasion je me prive des plaisirs de la plage, et du seul élément dans lequel je me sens bien et qui m'aide à tout oublier, l'eau .
Alors ce soir, j'y suis allée, comme l'année dernière, palmer aux Aresquiers avec ma potine, suffisamment tard pour qu'il ne reste quasiment plus personne. Et j'ai nagé, nagé à fond, à en perdre le souffle, comme pour rattraper le temps perdu... Même la fraicheur de l'eau et les vagues ne m'ont pas empêchée de nager.
C'est con, mais c'est ainsi, mon enveloppe me dérange... Cette enveloppe qui a fait que le comportement des hommes à mon égard a changé ainsi que leur regard... la chair fraiche c'est tellement mieux. Et oui, j'étais mieux avant, c'est un fait. Et aujourd'hui il ne reste plus que moi en tête à tête avec mon corps, et personne pour me dire qu'après tout je ne suis pas si mal que ça !
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