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Médias publics : à quand l’e-participation ?

Publié par Natacha QS le Samedi 20 Septembre 2008, 20:44 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

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Photo diffusée en direct sur le Web via mon mobile. La première fois que j’ai vraiment prêté attention à la chaîne Public Sénat, ce fut lorsque la chaîne organisa les débats opposant les candidats des primaires socialistes en 2006, pour l’investiture présidentielle. Je trouvais que cela accompagnait bien le mouvement : plus de contenus politiques, plus de débats. Rappelez-vous, à l’époque, on entendait dire que les Français avaient une inappétence pour la Technorati. Quand, il y a quelques jours, j’ai twitté que j’assistais à cette conférence de presse de la chaîne, des camarades m’ont posé des questions et j’ai répondu selon les infos fournies : la chaîne coûte un peu moins de 15 millions d’euros par an. Il n’y a pas de mesures d’audience, car une telle étude coûte 300 000 euros. Certaines personnalités, tel Jacques Attali, collaborent gracieusement à la chaîne. La démarche de diffuser en direct l’élection du président du Sénat — peut-être même un conseil des ministres (ce qui m’a paru utopique, même si c’est Elkabbach lui-même qui a dit attendre le feu vert) — m’a paru intéressante ; pour aller au-delà de ce qu’évoque le conseil des ministres, dans notre imaginaire : la montée furtive de l’escalier de Matignon, ou au retour, le ministre qui grimpe dans sa voiture de fonction. La chaîne, qui n’a pas d’impératif d’audience, peut se permettre de diffuser des heures de débats, et de proposer ainsi des émissions un peu différentes. En écoutant Jean-Pierre Elkabbach, j’imaginais très bien de l’e-participation autour de ces débats politiques. Plus largement, je pense que les médias du service public devront devenir sociaux, plus encore que les médias privés. Je crois que cela fera même partie de leur mission. Bien sûr, il y a des craintes comme celle de sombrer dans le populisme ou dans la démocratie d’opinion. Certes, il y a des risques. Il y en a aussi un autre, celui qui fera que les plus jeunes d’entre nous s’intéressent peu à la chose publique, au bien commun. L’éparpillement de l’audience (en niches, communautés, micro ou nano audiences, bref la «longue traîne de l’attention») est peut-être corrélé avec la croissance de l’info-centrisme : on préfère passer un Technorati conséquent à scruter les mouvements de nos friends sur facebook (les réseaux sociaux font même baisser l’audience du Technorati sur le Web !) que de s’informer auprès des médias généralistes. Ce basculement est profond (moi-mon-entourage vs les-autres-le- Technorati). L’enjeu est donc de reconcentrer l’audience qui se disperse en mille éclats, pour tirer des revenus de la publicité en ligne. Ruppert Murdoch, qui l’a bien compris d’ailleurs, change de stratégie pour le Wall Street Journal (WJS), en développant un réseau social. Le journal compte un million d’abonnés payants. Les médias traditionnels doivent s’adapter vite. Aujourd’hui, ils sont bien obligés de le reconnaître, comme le dit Jeff Mignon : “la presse d’information traverse une crise profonde et fondamentale de valeur“,certains annoncent déjà un clash de générations … Ce graphique montre la palette d’outils et de communautés qui forment une conversation globale aujourd’hui sur le Net. Cet ensemble vampirise l’audience des médias.

source de l’illustration


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