L'idée
Ce blog regroupe les articles publiées par des bloggeuses. Inscrivez-vous pour pouvoir ajouter des weblogs à la liste des weblogs tenus par des femmes qui ne sont pas des suivi de vie/journaux intimes.On s’était dit rendez-vous dans dix ans…
Source : Le blog de moi
Les sollicitations pour des retrouvailles d’anciens élèves/amis d’enfance /connaissance de telle ou telle période de ma vie dont je devrais être nostalgique (non ?) j’en ai de plus en plus. Privilège de l’âge je suppose mais privilège… dont je me passerais volontiers tant ça me gave. J’en ai fait une ou deux et… non. Don’t get me wrong, rencontrer une connaissance ou un ami dont les aléas la vie m’a éloigné, par hasard, je n’ai rien contre. Rester discuter quelques minutes ou aller prendre un verre banco mais dès que la rencontre a été “formalisée” c’est une autre histoire. Je n’ai juste pas envie de ça. Pas envie des sempiternelles histoires du comment nous étions et nous ne sommes plus. Parce que qu’on le veuille ou pas, ça tourne autour de ça ! Le problème c’est que je ne suis pas nostalgique de ces époques là. Bien au contraire ! Lucidement, je peux dire que je suis bien mieux dans ma peau et dans ma vie à l’âge que j’ai aujourd’hui et pour tout vous dire il se trouve que je sais comment vont se passer ces retrouvailles. Je vais me pointer seule avec mon look un peu androgyne (le look, pas la personne), essuyer après le rapide coup d’œil à la main gauche qui va bien les inévitables questions sur ma vie sentimentale et sur mon éventuel désir d’enfant, sourire devant la mine incrédule de celui ou celle qui va apprendre que je suis en couple depuis plus de 8 ans (j’avais une réputation de célibataire, hétéro of course, endurcie option “je croque à pleine dents dans la vie qui m’aime me suive silon van latché poul panché“), confirmer et se retrouver à expliquer pourquoi que je ne suis pas en vacances et vis bien ici et pas en Fwans ou aux States (véridique) et finalement me retrouver à composer avec l’éternelle fracture; que dis-je, la fracture éternelle des sexes. Ne me dites pas que vous n’avez jamais remarqué… A un moment ou un autre les groupes deviennent sexués comme par magie - magie de notre société patriarcale dira la féministe que je suis - avec d’un côté les Mâles mecs qui parlent foot/bagnoles/politique et femmes et de l’autre les nanas et leur triptyque fringues/gamins/makrelage. Ca me GAVE ! Entre temps j’aurais presque dû m’excuser de faire plus jeune que mon âge, de ne pas être plus aigrie que ça et de ne pas avoir pas pris 10 à 15 kilos de plus grossesses obligent et de ne pas me montrer plus intéressée que ça d’apprendre que le petit dernier ne fait pas encore ses nuits. Dieu que ça me gonfle… D’après vous, la lesbienne sans enfants que je suis se retrouve où ? Gagné. Où c’est plus intéressant de mon point de vue… Pas que je ne sache pas parler de fringues (bien au contraire) ou makreler mais je peux également parler foot, bagnoles et politique et femmes ! En plus, inévitablement y’en a une qui va croire, pour peu que son mec veuille se faire un devoir de m’expliquer les règles du foot (arf) m’adresse une ou deux fois la parole et que j’ai la politesse de lui répondre, que je le drague ! Quand quelques uns de ces messieurs ne sont pas un brin ennuyés qu’une femme vienne allègrement empiéter sur leurs plates bandes prérogatives en matière de sujets de conversation en ayant en plus le toupet d’avoir un avis ! J’aurais humblement demandé un conseil avisé encore… mais faut pas déconner non plus ! Si en plus elle a un punch à la main (un martini encore mais un punch !) où va le monde je vous le demande ! Non. Ce n’est plus pour moi. En plus je ne le fais même pas exprès (de ne pas respecter les rites et les codes). Excusez-moi mais j’ai perdu l’habitude. Ce n’est pas du prosélytisme, c’est ma réalité: je ne me souviens pas de moments passés avec des amis gays où ce genre d’imbécillité de fracture arrive. Non, non, je vous vois venir petits malins, même dans le sens contraire (les mecs parlant fringues et les nanas foot)… Bref, du coup, je commence à décliner ce genre d’invitations. Pire: ni remords, ni regrets quoiqu’en pense Bruel.