L'idée
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Source : Le blog de moi
Chose promise, chose due. Voilà la tribune, signée Annie Ramin, dont je vous parle depuis quelques jours. “L’avantage, quand on a vieillit, est que l’on a pu vivre, participer, voir et tenter de comprendre beaucoup de faits, de crises, d’événements politiques majeurs ou mineurs… On a ce qui s’appelle communément du recul ! En ma qualité de citoyenne française et de Martiniquaise, arrivée au stade actuel de ma vie, j’ai connu l’URSS et les bienfaits du Parti communiste, mais j’ai aussi connu la période des Khmers rouge au Cambodge (1975/1998). Le régime politique de l’apartheid en Afrique du Sud, la lutte contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis, mais aussi Mai 68 en France et pour l’avoir particulièrement vécu comme directeur général du CHU de Fort-de-France , les grèves de 1992… Inutile de poursuivre cette énumérations d’événements. Tous savent très bien ce qu’une vie permet de vivre et de découvrir pourvu que l’on soit impliqué ou que l’on s’intéresse au monde qui nous entoure… Ce qui est frappant, dans tous les cas précités, qui est une constante d’ailleurs évidente, est que les responsables de l’époque étaient tous convaincus et affirmaient agir dans l’intérêt et pour le bien des populations. Le procès des responsables des Khmers rouges qui se déroule en ce moment au Cambodge, non seulement me donne, dans les circonstances locales actuelles beaucoup à réfléchir mais aussi a remué en moi des souvenirs pénibles, car j’avais pu à l’époque côtoyer des Cambodgiens dont la famille avait été entièrement décimée comme d’ailleurs le quart (certains parlent du tiers) de la population cambodgienne. Et pourtant les responsables politiques de ce pays étaient convaincus d’agir pour le bien de la population. Ils ont ce faisant traumatisé à jamais ceux qui ont eu la chance d’échapper à ce génocide et marqué pour des années la vie politique et sociale de ce pays… sans parler de l’état de dénuement, de pauvreté, et de sous-développement dans lequel ils ont laissé leur pays. Arrêtons-nous à un autre exemple beaucoup moins tragique, les grèves du CHU de Fort-de-France , en 1992. Elles ont duré trois mois, avec comme objectif officiel d’obtenir de meilleurs effectifs. Peu importe ce que j’ai eu à supporter, puisque je m’en suis sortie très honorablement… Mais l’établissement a mis des années à se relever, bloqué dans sa dynamique d’évolution et pour évoquer un secteur particulièrement sensible, la psychiatrie, l’Etat en a profité pour m’interdire de réaliser à Clarac, les deux unités de 80 lits chacune de psychiatrie pour lesquelles nous avions déjà reçu toutes les autorisations nécessaires… Nous en étions alors à l’appel d’offres… Constatons qu’à ce jour, après 17 ans, malgré toute l’acuité des besoins, ces unités ne sont toujours pas construites, même si on dit que leur réalisation est imminente. Tout est vrai ou presque… Quand le mur de Berlin a été supprimé et que les crimes du Parti communiste ont été révélés au grand jour, ces vérités ont été particulièrement douloureuses pour tous ceux qui de bonne foi, honnêtes, croyaient avoir agi dans l’intérêt des populations… Aimé Césaire, lui, avait vu et compris très tôt, abandonnant ce mode d’action sur les populations sans pour autant perdre une seule once de sa soif de justice et d’égalité notamment pour ses frères noirs et abandonner son combat. Ici en Martinique, depuis le 5 février 2009, au nom de la vie chère, puisque tel est le thème officiellement avancé de la mobilisation du « peuple », on prive la population de travail, de moyens de se déplacer (particulièrement ceux qui n’ont pas d’automobile et qui dépendent des transports en commun aussi imparfaits et chers soient-ils), de revenus, de médicaments, de soins, de s’alimenter […]“ La suite (en format PDF) ici.