L'idée
Ce blog regroupe les articles publiées par des bloggeuses. Inscrivez-vous pour pouvoir ajouter des weblogs à la liste des weblogs tenus par des femmes qui ne sont pas des suivi de vie/journaux intimes.Piramidon
Source : Kozeries en dilettante
Au début, Murphy Poasse était arrivé chez moi, et sa venue avait chassé d'un coup Mojo, Bonnhumeur et Blogomuse. Il n'y en avait plus que pour lui, il me suivait partout, en famille, auprès de mes amis, dans la Vénérable Entreprise . Je ne pouvais pas faire un pas sans lui et c'était fatigant parce qu'il ne se contentait pas de me suivre en marchant à mes côtés. Non non, il était carrément perché sur mes épaules, ou accroché à mon cou ou se laissant tirer par la bride en freinant de tout son poids (et en plus celui-là c'était un obèse).
Et puis pfffrittt ! Le sourire presque apaisé de celle-ci au salon de thé où l'on s'installe devant d'appétissantes et caloriques pâtisseries au sortir de sa séance de rayons, les deux défenestrables qui décident que finalement, malgré mes tares crasses et mes abyssales défaillances, je fais à peu près l'affaire ; celui-là qui semble renoncer pour le moment à profiter de la pause clope sur la terrasse pour tester s'il saurait voler ; celle-là qui ne se sent plus abandonnée au profit de mes virtuelles rencontres.
Murphy Poasse ne sort plus de mon bureau, et c'est déjà pas mal. Certes, il s'y est visiblement installé pour un long séjour et y a bien pris ses aises, mais quand je franchis la porte de sortie je l'oublie jusqu'au lendemain.
Et puis là, tout de suite, je travaille sur un projet, et ça c'est bien. Un projet avec une méthode infaillible qui se fabrique en shaker, même si quelques cuistots ont du mal à en trouver le chemin.
Alors là, tout de suite, je suis plutôt là-bas qu'ici. Mais tout va bien. Un jour une petite chatelai-ai-ne Enlevée par des romanichels Fut mise dans une chambre malsaine Tout en haut d'la rue Saint-Michel La p'tite au caractère rieur Prit joyeusement son malheur
Refrain : Le lendemain, elle était souriante À sa fenêtre fleurie chaque soir Elle arrosait ses petites fleurs Grimpan-an-antes Avec de l'eau de son p'tit arrosoir.
Les brigands furieux de la voir ri-i-re Lui attachèrent les mains, les pieds Puis par les cheveux la pendi-i-rent Au plafond, en face du plancher Puis la laissant là les voyous Allèrent chez l'bistro boire un coup
au refrain
Les bandits jaloux d'son coura-a-ge Un soir à l'heure de l'Angélus La jetèrent du sixième éta-a-ge Son corps tomba d'vant l'autobus
L'autobus qui n'attendait qu'ça Sur la belle aussitôt passa
au refrain
Mais les assasins s'acharnè-è-rent Sur elle à coups d'pieds, à coups d'poings À coups de couteau la lardè-è-rent Pour lui faire passer l'goût du pain Et pour en finir les ch'napans Ils la noyèrent dans l'océan
au refrain Au moment où la pauvre fille Allait remonter les flots Un sous-marin avec sa quille Coupa son corps en deux morceaux Puis une torpille qui éclata Fit voler le reste en éclat.
au refrain
La tempête le vent et l'orage Soulevèrent les vagues de l'océan La petite lutta avec courage Bravant le terrible ouragan Mais le tonnerre à ce moment Tombe et foudroie la pauvre enfant
au refrain
Elle disparut dans l'eau profon-on-de Une baleine lui bouffa les mains Sa jolie chevelure blon-on-de Fut arrachée par les requins Un p'tit maquereau qui s'balladait Lui barbota son porte-monnaie
au refrain
Vous croyez p'tète qu'elle en est mor-or-te Et cependant il n'en est rien Malgré cette secousse un peu for-or-te La p'tite ne se sentait pas bien Elle prit pour se remettre d'aplomb Un p'tit cachet d'Piramidon
Le lendemain, elle était souriante.