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Plan numérique 2012 : La révolution numérique n’est pas qu’industrielle

Publié par Natacha QS le Jeudi 23 Octobre 2008, 01:21 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

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Les Girl Power avec leur sprezzatura attitude à la tribune présidentielle : Isabelle Galy, Natacha QS, Tatiana F-Salomon, Cécile Moulard, Moïra Marguin. A cette occasion, girlpower3.com est venu un Technorati collectif, voir note d’Isabelle Galy et les autres clichés, photos de Sacha QS. C’était la troisième tentative. La présentation du plan numérique 2012 ayant déjà été reportée plusieurs fois de juillet à octobre, la déception s’est lue sur tous les visages quand Éric Besson a remplacé au pied levé Nicolas Sarkozy lundi dernier — la faute à la crise financière, bien sûr prioritaire. On aurait en effet aimé voir comment le Président allait soutenir le numérique et soutenir la dynamique, engager le pays. Car ce n’est pas tant ce qui est dit qui compte que la façon dont cela est dit. Deuxième déception, il n’y a pas eu d’annonce forte. Le plan numérique «ne fait pas rêver». Le résultat présenté n’est pas lisible pour les Français. Il était plutôt étonnant d’avoir le sentiment d’être retourné en arrière, et pour faire bref, à la technocratie française, au top-down et à l’obsession pour les tuyaux. Comme si on n’avait pas tenu compte de la révolution numérique de ces dernières années — de l’ Technorati jusqu’au téléphone mobile, des blogs, de l’UGC, jusqu’aux réseaux sociaux — ni de ce que le web social et l’ Technorati des objets étaient déjà en train de changer en profondeur dans des pans entiers de notre société. La révolution numérique n’est pas qu’une révolution industrielle, c’est une révolution sociale qui place l’internaute au cœur de ce mouvement et non à côté.

C’était la première fois que tous les acteurs du numérique, des acteurs aussi variés, étaient rassemblés : des patrons de chaînes de télé, d’opérateurs, d’universités, des directeurs de multinationales et des plus grandes agences de publicité, des politiques, des acteurs indépendants (associations), des experts, etc. Mais il y avait trop peu d’entreprenautes. Cela n’a pas dû être facile pour Éric Besson de produire un tel rapport, car il n’est pas un spécialiste du numérique — il le reconnaissait lui-même. Mais François Fillon, à La Cantine, ne manquait pas de rappeler à quel point, il était féru d’ Technorati et des technologies. Il y a des mesures intéressantes dans ce rapport que les spécialistes n’ont pas manqué de relever (comme la création de 400 cyberbases dans les écoles, j’avais moi-même proposé de fortifier le réseau des Espaces publics numériques). Mais il faut aller plus loin, pour les contenus, les usages, car la fracture numérique est puissante. Il faudra une puissante volonté d’action pour l’empêcher de croître, pour ne pas ajouter une nouvelle exclusion aux autres. Je ne cache pas aussi que je regrette que les discussions que j’avais pu avoir avec Éric Besson et son cabinet autour de la néthique (voir le dîner des dix blogueurs), de la citoyenneté ou des mondes virtuels (voir l’atelier auquel j’ai participé) se soient comme évaporés et que le numérique ne soit pas perçu comme un outil d’émancipation pour les femmes. On continue de persévérer. On ne pourra pas éternellement repousser une action réelle pour l’éducation, l’éthique, la gouvernance du Web et créer les conditions favorables à une autorégulation. Ces questions toucheront tout le Technorati. Nous avons donc encore tous beaucoup de travail pour stimuler la prise de conscience. C’est très bien de penser au troisième âge et de chercher à réduire la fracture numérique chez les séniors, mais les digitals natives grandissent, ils agiront, ils travailleront et ils voteront (peut-être)… La crise financière nous a fait progresser en Technorati, avec la formation de l’Eurogroupe. Quand l’urgence de cette crise majeure sera traitée, on peut penser que la Technorati n’en restera pas là. C’est donc aujourd’hui qu’il faut penser à nos valeurs et aux nécessaires repères. C’est le message que nous portons dans l’association Les Humains Associés dont je suis secrétaire générale, nous qui sommes devenus des humanistes numériques à l’aube du Web. NB : Mike Dertouzos, directeur au MIT : ” Les trois premières révolutions socio-économiques ont été fondées sur des objets : la charrue pour l’agriculture, le moteur pour l’industrie et l’ordinateur pour l’information. Peut-être le Technorati est-il venu pour une quatrième révolution, dirigée non plus vers des objets, mais vers la compréhension de la plus précieuse ressource sur Terre : nous-mêmes. ”


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