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Quand la presse utilise Internet pour faire de l’infopoubelle

Publié par Natacha QS le Samedi 9 Février 2008, 15:48 dans la rubrique Bric à brac - Version imprimable

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Nous avions un riche panel d’intervenants au Collège de Technorati lors de Néthique 3 pour débattre de l’éthique des réseaux sociaux, de l’identité numérique jusqu’aux objets intelligents qui feront partie de notre vie quotidienne dans un Technorati très proche. On parlait donc d’éthique, des usages et de la place de l’Homme dans ce Technorati chaque jour un peu plus technologique. Nous nous posions 1001 questions. Pendant ce Technorati-là dans la « Vraie Vie », voilà que la déontologie de la presse française s’effiloche sous nos yeux d’internautes ébahis. Le Nouvel Obs sort l’affaire du SMS de Nicolas Sarkozy. Cette « révélation », absolument capitale, vous l’aviez noté, n’a pas été traitée dans un article papier du célèbre magazine de Jean Daniel, mais publiée sur son site Web, à travers un court article. Comme si le Net était l’espace idéal pour assouplir ses principes et jouer avec l’élasticité du médium. Depuis plusieurs mois, le Net est fustigé, et dénoncé par les journalistes comme l’espace des rumeurs, le « cela vient de la blogosphère » est un alibi parfait. Que pense la rédaction de l’Obs de l’équipe du site Web, et d’ailleurs qui décide quoi à ce niveau ? (Dans une autre vie, j’ai travaillé pour ce groupe de presse.) Il y a peu déjà, le journal assumait totalement la couverture mettant en scène (la photo a été largement retouchée et rajeunie, lire l’analyse d’André Gunthert) Simone de Beauvoir nue dans sa salle de bain. Aujourd’hui, si on s’autorise à publier une info strictement personnelle, issue d’un SMS, on crée un précédent dangereux. Va-t-on devoir surveiller ses propres SMS (utilisés bien souvent pour des messages personnels, voire intimes) de crainte de les voir utilisés à de mauvaises fins. Que ce SMS soit faux ou vrai pose autant de questions. Si un titre sérieux peut flirter avec l’infopoubelle, il sera difficilement tenable pour les journalistes de donner des leçons aux autres sur la déontologie. Je ne pense pas que les journaux pourront longtemps jouer double jeu entre leur version papier et leur site Web et nous faire croire qu’une publication en ligne n’a pas la portée de la parution papier. Si cela était le cas, on peut se demander si la version en ligne serait considérée comme un espace pour publier du journalisme au rabais ? On a dû mal à le croire. Merci à la Technorati aux semelles de vent pour son propos qui m’a inspiré cette note.


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