L'idée
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Source : Le blog du bouchon 
Une réflexion de DocThib m'a remis en mémoire ce qui fut véritablement une expérience.1986Comme chaque année entre la sixième et la terminale, mes soeurs et moi devions passer un mois en immersion totale dans un pays de l'une de nos langues apprises à l'école (ce qui posait un problème à l'une de mes soeurs, qui parlait couramment le latin). Je partis donc au Texas où mon père m'avait trouvé, sur une rencontre d'un de ses confrères, une famille d'accueil.Choc des cultures.La famille de mon hôte avait deux petites filles blondes et une femme , blonde. Leur oncle maternel, un grand châtain moustachu, voulait absolument apprendre le French kiss. Il l'apprit.Il me demandait si nous avions un frigo en France . Ma réponse fut, je l'espère, à la hauteur de ses espérances :- non, nous n'avions pas de frigo. Mais heureusement il y faisait moins chaud qu'au Texas.- dans le village où j'habitais, il y avait un seul WC sur la place principale. Nous y passions par ordre alphabétique. A la lettre P, il me fallait attendre le milieu de la journée pour avoir enfin le droit de m'assoir sur le trône !- d'ailleurs nous l'appelions le trône parce qu'en France nous avions coupé la tête de nos rois.- je vivais dans une branche d'arbre, mes parents sur les branches voisines.- j'étais venue en vélo à l'aéroport et j'y avais acheté une tenue convenable ainsi que des bagages dans lesquels j'avais rangé ma peau de bête qui me recouvrait le corps le reste de l'année.A l'avant-dernière affirmation, il a commencé à se méfier ! Intelligent, le gars, il n'y a pas à dire ...Je dormais sur un lit à eau , un rêve de confort avec le matelas qui s'adaptait au corps, d'inconfort par sa température fraîche en cet été texan. Je regardais la télévision dès le matin dans ma chambre, ou dans la cuisine, tandis que je passais le repas du congélateur au micro-onde. Je trainais dans la piscine à l'arrière de la maison. J'observais le carré d'herbe soigneusement entretenu à l'avant de la maison et sans barrières, signe d'ouverture d'esprit (!). Les seules distractions furent le mall voisin et une superbe balade à cheval dans la communauté allemande avoisinante.Les grands-parents avaient le petit pot de cocaïne au pied du lit. Ils appartenaient au trop célèbre club des grands (blancs) vêtus d'une tunique (blanche) avec un grand chapeau pointu (blanc).Forcément, ça s'est mal passé quand j'ai commencé à poser des questions sur l'histoire du Texas et celle du Mexique, sur la présence de trucks remplis de Mexicains à l'arrière. Forcément l'ambiance est devenue détestable quand je ne sais sur quelle inspiration du moment, j'ai indiqué que la moitié de ma famille était noire. Un silence pesant a accueilli mes mots. Deux jours plus tard, j'étais dans l'avion pour la France .1986 : concert de Jean-Michel Jarre à Houston. Je n'en ai gardé qu'un souvenir très vague : celui de la foule occupée à s'empiffrer et à vider des canettes de Bud face à un spectacle d'une luminosité incroyable.Le Texas ne se réduit heureusement pas à quelques clichés, même vécus. D'autres choses s'y passent dont on ne parle pas forcément de l'autre côté de l'Atlantique. Saviez-vous par exemple que pendant des années, le poo poo choo choo train (le train à merde) a parcouru le pays entre New York et le Texas pour déverser les boues d'épuration de la grande pomme dans les déserts texans ?
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