L'idée
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Source : Memoire Vive
Les allées du Salon du Livre sont encore vides quand nous arrivons pour l’inauguration avec NKM. Nous entamons une conversation sur le livre électronique avec le Président de la Cité des Sciences François d’Aubert, qui fait partie du cortège officiel. On se demande avec Sacha, si l’industrie du livre a conscience que l’édition et la diffusion électronique sont sur le point de les secouer fortement ? Nous visitons avec François d’Aubert l’espace qui réunit Orange et Sony (on a réalisé un podcast ensemble, mais suite à une panne, le son n’a pas été enregistré, ce n’est que partie remise). Le reader (ou liseuse en français) de la célèbre marque japonaise est assez chic. Depuis que l’iPhone est arrivé, je crois que les liseuses seront beaucoup moins considérées comme un gadget, car les usages changent et le tactile a ouvert des portes. Le Kindle d’Amazon — livre électronique disponible seulement aux États-Unis — peut se coupler depuis quelques jours avec un iPhone. Une appli gratuite est maintenant disponible, permettant aux deux appareils de se synchroniser. Francis Pisani raconte : « Quand je lis un livre, je me retrouve sur n’importe lequel des deux appareils à l’endroit où j’en suis de ma lecture sur l’autre. La synchronisation est automatique. Le pied. » En somme, vous avez d’un côté un grand format, plus proche d’un livre de format classique, et de l’autre avec l’iPhone, un livre de poche ! Certains sourient à l’évocation de ces liseuses et pensent qu’ils s’adressent à des technophiles. On a l’habitude de penser de la sorte avec le numérique. Ceux qui pensent que le livre électronique ne pourra jamais “menacer” le livre papier, l’ont-ils déjà essayé ? Il y a un peu plus d’un an, nous avons testé un ebook. L’encre électronique est convaincante et le confort de lecture réel, la sensation n’est pas si éloignée de la lecture sur papier. Il ne manque plus que le prix de l’appareil baisse et que le prix de vente du téléchargement soit attractif, et les liseuses gagneront rapidement du terrain. Le Salon du Livre vit peut-être en 2009 sa dernière année dans un contexte traditionnel. L’ex-PDG des éditions Bordas, Olivier Querenet de Breville, signe une tribune dans Le Monde sombrement intitulée : «L’édition française au crépuscule ?». Il indique qu’entre 260 000 à 1 million de Kindles auraient été vendu fin 2008. Il dit, entre autres que «le développement de ces lecteurs numériques s’accompagnera d’un transfert du marché de l’imprimé vers le numérique de 5 % à 10 % du marché à terme au minimum. Pour preuve, les acheteurs du lecteur d’Amazon sont majoritairement des personnes de 55 à 65 ans. Il ne s’agit donc pas d’un gadget destiné aux seuls férus de haute technologie». Ce n’est plus le moment d’opposer le papier et le numérique. L’édition devrait réellement chercher à innover. Croit-on vraiment qu’à travers une opération comme “Premières pages” proposée par la Ministre de la Culture consistant à “mettre des livres dans le berceau des enfants“, on donnera le goût de la lecture aux nouvelles générations ? La presse ainsi que l’industrie du disque n’ont pas su anticiper l’évolution technologique et celle des usages, entrainant de nombreux sinistres dans l’économie culturelle et celle de l’information. Les libraires vont rapidement en prendre conscience, car leur marge sera grignotée comme l’explique Olivier Querenet de Breville. En 1995, la Revue des Humains Associés a été l’une des toutes premières au monde à proposer son édition électronique sur le Web, avant même l’impression de la revue papier. Cela avait suscité de grands débats chez des auteurs qui redoutaient l’arrivée de ce que l’on appellerait plus tard, les nouveaux médias. Plus récemment, lors du dernier Girl Power 3 avec l’auteure Tatiana de Rosnay, nous avons longuement discuté de la façon dont les écrivains utilisent facebook — Tatiana étant une précurseuse en la matière — qui leur permet de nouer de nouvelles relations avec leurs lecteurs, lecteurs qui deviennent alors membres de la communauté de l’auteur et les fidélisent. Des auteurs utilisent les réseaux sociaux pour promouvoir leur œuvre et pour certains trouver un premier public. On peut espérer que les auteurs ouverts et curieux seront une force de changement. La transformation sera inévitable. Et nous avons vraiment besoin de créateurs qui l’anticipent et l’accompagnent pour que la culture ne se déconnecte pas de nous. Photos : © Sacha QS (voir l’album sur Flickr) Partager ce billet :