L'idée
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Source : Le blog de moi
Il y a quelques mois, une amie m’avouait qu’elle savait exactement à quel moment elle plaisait à une femme où plutôt à quel moment l’attirance se frayait un chemin vers la conscience de son interlocutrice à l’insu de son plein gré. Invariablement sa proie, sa victime elle lui parlera… de ses cheveux; jurant les grands dieux que depuis quelques temps elle a l’impression que leur odeur imprègne ses vêtements. “Et là, je sais ce qui se passe chez elle… tu vas trouver ça prétentieux mais en général il n’y a même pas encore eu contact prolongé pour expliquer le phénomène mais c’est comme ça !” Mis à part mes blagues foireuses sur les origines de ladite odeur en fait je n’ai eu aucun mal à la croire expérimentant moi-même un phénomène de ce type dans ce genre de situation. Glamour en moins… Ceci dit, les cheveux parfumés ça fait un peu riz thaï non ? Bref. Non, en fait mon interlocutrice me parlera in-va-ria-ble-ment de ma taille. Un truc incroyable. Comme s’il fallait d’abord exorciser – du moins c’est comme ça que je le ressens – cet état de fait. C’est comme si brusquement la chose la “heurtait” dans le sens qu’elle en prenne conscience un bon matin alors que je n’ai pas changé de taille depuis la veille (de vous à moi ça fait d’ailleurs un bout de temps que je n’en ai pas changé !). Et là, qu’elle blague lourdement dessus ou qu’elle me le fasse remarquer (parce que oui, il se pourrait que je ne m’en soit pas aperçu) gentiment mais avec insistance… je sais ce qui se passe chez elle. Alors j’ai ma théorie tout à fait personnelle quant à la nécessité, pour certaines, de se faire à l’idée que je sois menue. D’autant plus que les mecs ça ne leur a jamais posé plus de problèmes que ça, bien au contraire. Ouais, non, pas de panique quant à ma réflexion sur les mecs, c’était au siècle dernier. On se calme… vous comprendrez pourquoi je la fais. Une autre amie me faisait remarquer que la nature avait très bien fait les choses parce qu’avec mon caractère quelques centimètres de plus aurait fait de moi un véritable danger public sinon l’ennemi public numéro 1. Sans être parvenue à la surface de la véritable signification d’une telle réflexion sur la dangerosité de mon personnage, moi qui suis la timidité faites femme au fond, reste à savoir si j’aurais eu le même caractère (j’en doute)… En fait, il s’agit en général pour mon interlocutrice d’adapter ce que dégage ma personnalité à ma taille. Je suis souvent confronté à ce même décalage, au boulot, avec des gens qui m’ont souvent au téléphone où ma voix grave et sensuelle fait des merveilles et que je rencontre pour la première fois de visu. 9 fois sur 10 ils m’imaginaient plus imposante et moins jeune (et je ne vous parle même pas de mon look). Pour en revenir à mon interlocutrice, la demoiselle doit en général s’adapter à la somme de mes contradictions la première étant de se faire à l’idée que l’on puisse dégager une certaine assurance (sinon une assurance certaine) et un côté aussi protecteur (mon inner dyke) sans visiblement être une force de la nature. Le “miracle” étonne. Interpelle. Interroge. Et in-va-ria-ble-ment le trouble s’exprime et je l’entend en termes de “comment puis-je être attirée par toi pour ces raisons là également alors que tu n’es qu’un petit bout de chou ? quelle est cette imposture ?”. Rajoutez à cela un problème d’image. Sortir avec quelqu’un de ma taille n’a jamais fait partie des standards recherchés surtout par les femmes. Les lesbiennes n’échappent donc pas à la règle. Comme le prince, la princesse charmante ne fait pas moins d’un mètre 60… surtout quand on fait soi-même plus d’un mètre 60. Pas besoin de vous dire que je n’ai pas ce problème avec les filles un peu plus masculines ? A vrai dire elles sont plus dérangées par mon côté grande gueule, forte tête, si-tu-crois-que-je-risque-l’opprobe-populaire-pour-me-taper-les-mêmes-problèmes-que-j’aurais eu-avec-un-mec-t’es-mal-barrée par contre. Bref. Dès la première réflexion sur ma taille je sais donc que les digues dernières barrières sont en train de céder et qu’une fois cet “obstacle” surmonté ce sera à moi de me montrer à la hauteur (sans jeu de mots) des promesses… mais ça c’est une autre histoire. Il est à noter que c’est également un premier pas pour sortir de certains stéréotypes en matière de couple. Vous ai-je dit que le couple homo était pour moi le foyer rêvé de réinvention de cette very notion et des codes qui y sont rattachés ? Je décode ? Ce n’est pas parce que je suis plus féminine que je me retrouverais devant les fournaux tous les soirs chérie ou mon côté garçon manqué ne veux pas dire que je doive obligatoirement manier de la perceuse et m’occuper du jardin ! Juste. Une seule n’a jamais fait la moindre réflexion. De vous à moi je crois même qu’elle s’en est aperçu, où plutôt qu’une copine lui a fait la réflexion à mon sujet, que des mois après. Trop tard, elle avait déjà croqué dans la pomme… l’histoire laissant entendre qu’elle ne s’en mord pas encore les doigts après toutes ces années. Ceci dit, je ne pousserais pas le bouchon jusqu’à écrire que j’ai les moyens de les faire rester; cela irait à l’encontre des convenances, n’est ce pas ? Pardon ? Je viens de l’écrire ??? Ah… my bad.