L'idée
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Source : Carnet de bord
Hier soir, recroquevillée sur mon canapé, happée par un coup de blues énorme, je me suis plongée dans “Les derniers rois de Thulé“, un livre magistral de la littérature dite polaire, écrit par Jean Malaurie en 1954 (puis annoté et republié dans les années 70). Dans ce livre, dédié aux Esquimaux polaires de Thulé, Jean Malaurie s’interroge sur l’avenir de ces hommes et femmes du Grand Nord. Cette population, “découverte” en 1818 par John Ross, a vu son mode d’existence et sa survie même remis en question dès 1951, avec la création de la base de Thulé - et l’expansion américaine dans l’océan Arctique. Avec les conséquences désastreuses du réchauffement climatique, on imagine bien que le destin des Esquimaux polaires est en grand péril. La loi des lois respectée ici est de ne jamais contrarier le courant des forces, de la force vitale (silá) aux aspects multiformes. Ainsi, rapporte Rasmussen, la Terre - Nouná - est-elle d’une profonde sensibilité. C’est une matière vivante et la mort l’afflige. Comme le village est lié à la terre, il convient en bonne règle de ne placer des peaux de bêtes mortes à même le sol que dans les îles ou des secteurs séparés du village par un glacier, et Rasmussen de préciser que si cette règle n’est pas suivie, les esprits des bêtes mortes affligeront la terre. Jean Malaurie, Les derniers rois de Thulé, éd. Terre humaine, p. 447 Je cherchais une mélodie pour illustrer ce billet et je suis tombée sur le site du “Centre for Contemporary Canadian Art “, qui consacre plusieurs pages à l’art musical inuit. On y trouve, entre autres choses, des enregistrements, réalisés par Katarina Soukup and Jayson Kunnuk, de sons de l’Arctique. J’y ai également découvert Tanya Tagaq Gillis, une jeune artiste inouk, qui pratique le chant de gorge traditionnel et chante aussi des choses plus contemporaines, tout en y intégrant son riche héritage inuit. Elle a travaillé notamment avec l’Islandaise Björk. Je vous laisse découvrir une de ses chansons, tirée de l’album Sinaa.
Ce type de chant est proche du chant diphonique mongol, en particulier des chanteurs de Tuva et du groupe Huun Huur Tu.