L'idée
Ce blog regroupe les articles publiées par des bloggeuses. Inscrivez-vous pour pouvoir ajouter des weblogs à la liste des weblogs tenus par des femmes qui ne sont pas des suivi de vie/journaux intimes.Une famille si banale
Source : Le blog du bouchon
Tous les deux ans depuis 1960, une naissance : Cricri, Mimi, Sissi, Fifi, Calou, Gniou-gniou. Trois ans et demi plus tard, celle de Juju. Six filles et un garçon. Une enfance parsemée de fêtes entre cousins avec la volonté de ces mères nées en métropole de garder une unité familiale loin de la famille ilaise.En 1990, le premier de la troisième génération pointe son nez. Puis tous les ans depuis 1997, un paquet de naissances : le petit Grigou, Laurette, Sardine, Tim et Tom, Guigui. Quatre garçons et deux filles. Le cœur des cousins troisième génération, encadré du grand de 17 ans aujourd’hui et d’un petit de 18 mois. Des pères normand, catalan, péridourdin, juif séfarade et une mère italienne ont apporté des mélanges supplémentaires au cocktail bariolé qu’était déjà le sang antillais des mères. Un Noël sur deux, on parle désormais italien, catalan, français, créole entre deux punch coco.La volonté est cependant plus diffuse, éparpillée non pas entre deux mais quatre mères et un père. Les vies se sont faites ici et là pour les cousins de la seconde génération, parents ou non. En Île-de-France , en Normandie, en Italie, en Espagne.Aujourd’hui, il n’est pas facile de se rassembler géographiquement, de jongler avec les conjoints, les beaux-parents, les oncles et tantes des autres, de gérer les trois religions, catholicisme, protestantisme, judaïsme, dans les réunions sans même parler de l’athéisme, de gérer les caractères des uns et des autres et parler de leurs choix de vie, de rassembler autant de mômes avec autant de systèmes éducatifs différents.Les terrains communs deviennent de véritables savonnettes. Garder une unité devient de plus en plus difficile.On n’ose plus évoquer la politique , les soirs de Noël s’égrènent sur les règlements de compte de la société mise sur le dos de l’un ou de l’autre de par sa profession, tandis que les questions religieuses ou linguistiques tournent au pugilat. La simple question du racisme déclenche des débats à n’en plus finir, avec des prises de position pas toujours là où on les attend.Mais à chaque fois, on se dit que la famille est ce qu’il y a de plus important et que ladite famille est pittoresque.Une semaine avant ce week-end pascal, Sissi avait décidé de rassembler cette famille qu’elle vomit souvent pour cause d’hypersensibilité épidermique. 19 individus, de dix-huit mois à soixante-dix ans, se sont retrouvés avec plaisir dans un jardin. Suite à la bonne humeur observée chez tous, Mimi décida de faire un pas supplémentaire en invitant sa sœur avant son retour au-delà des Pyrénées ainsi que le cœur de la tribu 3e génération. Son normand avait fui préjugeant du clash à venir en sa présence.Il aurait pu rester, le résultat aurait été identique. Effet boule de neige. Le geste de Laurette, refermant une porte un peu violemment sur la tête de Tom, un bras déjà dans le plâtre, a provoqué l’ire d’une Mimi puis la crise d’une Sissi faisant un chantage affectif à une Calou à cran qui, dans la foulée, a pris le train de retour, Sardine sous le bras.Faut-il conserver cette unité familiale désormais poussée à hue et à dia par les mères de la 1e génération ? Pour les enfants ? Pour ces souvenirs d’enfance ignorant autrefois les dissensions des grands qui n’étaient que quatre ? Les enfants d’aujourd’hui auront encore plus de mal à garder un lien déjà ténu.Où est ma caverne, que je puisse m’y enfermer quelques temps , histoire d’échapper à cette banale famille européenne dans une société de plus en plus individualiste et dont le métissage provoque des anicroches à cet idéal familial ? Haut de page