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Victoire(s)

Publié par le Vendredi 22 Décembre 2006, 20:51 dans la rubrique Bric à brac -

Source : Le blog du bouchon blog du bouchon sur Technorati">

Victoire(s) !Pour la première fois de ma vie,j'ai fait tous mes cartons seule. A droite, ce qui reste de mon bureau avec un joli plumeau volé par Grognon à la rédaction vache à lait du groupe. Auparavant, à la place des derniers effets (ordinateurs par terre, meuble roulant, poubelles et sièges), il y avait le bureau de Fraisette et sur le mur derrière, des bibliothèques. Dans la pièce à côté, le dos du Gnagna man planqué derrière le ventilateur.Cinq jours complet pour mettre toute ma doc en carton. Mais j'y suis arrivée. J'ai enfin une raison d'être fière du travail accompli !Ce qui m'inquiète, c'est que la chef de fab a mis 20 minutes à faire les siens (5 cartons) et Grognon, 10 minutes (1/2 carton).Oui mais les rédacteurs sont ceux qui reçoivent le plus d'informations.Fraisette a mis une heure à faire ses paquets (4 cartons)...Oui mais je suis rédac-chef. Donc forcément, j'ai plus de doc (25 cartons).Il faut que j'arrête de me trouver des excuses, je suis ingérable sur la gestion du papier. J'ai tout de même réussi à jeter deux-tiers de ma documentation sur la voix éraillée de Juliette and the Licks (notamment le très beau morceau Long road out of here - album You're speaking my language), et rempli une benne à moi toute seule. L'ensemble de l'entreprise a défilé pour admirer le boulot, du jamais vu en cinq ans, et en a profité pour me taquiner. Quand j'ai noté avec désespoir qu'aucun ne proposait son aide, notamment Grognon qui n'avait plus rien à faire côté boulot et faisait illusion derrière son écran avec un clic toutes les dix minutes, je me suis dit qu'il fallait que je devienne adulte et y arrive toute seule. Merci Grognon de m'avoir proposé, dix minutes avant mon départ jeudi soir, quand je mettais le chaterton au dernier carton, de me donner un coup de main. Non franchement, le geste est d'autant plus apprécié que pendant les cinq jours d'encartonnement, mes oreilles ont écouté en essayant de ne pas entendre tout le fiel déversé sur le reste de l'entreprise .Un fou rire a démarré quand le p'ti gars de l'accueil est allé voir le Gnagna man, lui aussi obligé de déménager de bureau. Dans sa grand intelligence, le Gnagna man avait imaginé que les manutentionnaires engagés pendant 24 heures pour bouger les bureaux et armoires, pourraient lui jeter sa documentation entre deux trajets d'armoires. Après tout, les manutentionnaires ne sont-ils pas une sous-race, surtout s'ils sont noirs ! (le Gnagna man a quelques antécédents à ce sujet dans la précédente entreprise où il officiait avec des idées très arrêtées sur le sujet, je l'avais presque oublié jusqu'à aujourd'hui). Sauf que le p'ti gars de l'accueil avait tout planifié pour le travail des deux petits gars tout maigres (et tout noirs) qui transportaient notre matériel. Je ne pense pas que l'origine du p'ti gars de l'accueil, mi-haïtien mi guadeloupéen, ait joué dans le début de rixe qui a suivi. Jésus, notre chef bien-aimé mais constamment débordé, a du intervenir en urgence, rappelant avec un clin d'oeil au p'ti gars de l'accueil qu'il pouvait tout faire sauf LE geste malheureux, synonyme de licenciement. Nous avons donc évité le pire, à savoir un Gnagna man édenté par un gars plus petit que lui mais plus sanguin. Le costume que portait le Gnagna man ce jour de déménagement (et sans rendez-vous dans son agenda) en aurait sûrement souffert.Résultat : le Gnagna man s'est coltiné sa documentation à jeter jusqu'au palier. Le Gnagna man n'avait pas l'air content du tout.Conclusion: le Gnagna man est un être incompris par le reste de l'humanité !Fraisette, toi qui est parti en douce en vacances sans même identifier ton matériel informatique (tu es bien un homme !) ni ton prochain dossier qui a failli partir à la benne dans l'enthousiasme de la tâche, je t'ai réservé une petite surprise : le carton que j'ai ramené de New York par Fedex, quasiment jamais consulté, ce carton que tu as voulu à maintes reprises jeter sans même regarder ce qu'il y a dedans et que j'e sauvais en abusant de mon statut de chef : ce carton part dans nos nouveaux locaux avec nous faute de temps pour le vider...Faire tous ces cartons m'a mis sur les rotules. Un peu de repos au son de guitares électriques à Lille ce week-end ne sera pas de trop. Parce qu'entre Noël et la saint-Sylvestreprofitant de l'absence du bouchonje refais la même chose chez moi ! Memorandum de mes divers déménagements1995 : la vie en couple commence. Des copains du père du bouchon se dévouent pour rapatrier mes affaires depuis mon village natal jusqu'à la grande capitale. En route, l'un d'entre eux affirme que les pneus sont en train de fondre vu l'odeur. 45 minutes d'arrêt à discuter autour d'un pneu, tout à fait normal.1996 : la vie en couple et en province. Départ pour Lille sous réserve de crasher le couple. Celui qui n'était pas encore papa de l'adorable Ysea, mais déjà catalogué meilleur pote, s'y met. Quand il arrive, avec sa femme , seuls trois cartons trônent au milieu du salon. Deux heures pour mettre le reste en carton et démonter la mezzanine. Une heure pour tout rentrer dans le camion. Au moment de fermer les portes sur un fatras, il entend ma petite voix : Eh oh, je ne te suis pas en 125 cm3 jusqu'à Lille ! (Ni sa femme ni le futur père du bouchon n'ont le permis). Il ressort en grommelant la moitié du chargement pour rentrer la moto. Au moment d'allumer le contact, il entend ma petite voix : Il y a aussi mon bureau dans le 18e ! Direction le bureau où un carton sur dix-huit estimés seulement est fait. On rentre la doc directement dans la voiture sans même passer par l'étape cartons. Arrivés à Lille, les voisins nous reconnaissent suite à la visite faite un mois plus tôt et libèrent un espace pour garer le camion. Première découverte de la gentillesse des Chtimis.1999 : la vie en couple se décale en banlieue lilloise. Enceinte de cinq mois, j'ai obtenu que quinze copains soient présents dont ... le futur papa d'Ysea (un vrai pote, il n'y a pas à dire) pour passer les meubles par la fenêtre. Devant l'insistance du futur père du bouchon (ta doc devant la fenêtre, tu ne l'as pas ouverte depuis Paris !), je trie ladite doc dans deux directions avec des gestes mécaniques, surveillée par le géniteur : je jette - je garde - je jette - je garde. Au final, j'aurais une voiture pleine de doc à jeter au point recyclage à côté de l'église. Le curé, qui passait par là, n'a jamais proposé à la géante enceinte sortant sa doc à pleines mains de la voiture de l'aider. C'est bien connu, l'aide à son prochain n'est pas une valeur chrétienne...2000 : départ sur le village natal en attendant le big departure to New York city. Le futur papa d'Ysea est toujours de la partie. Je reviens le lendemain avec une twingo pour les cartons qui n'ont pu aller dans le camion, et tente désespérément d'y faire rentrer une bibliothèque faite sur mesure pour la SF (initialement une palette de transport). Verticalement, horizontalement, en diagonale : rien n'y fait, la palette-bibliothèque ne veut pas rentrer. La mort dans l'âme, je l'abandonne au coin d'une rue.

2000 toujours : départ pour Roissy CDG avec toute la tribu équipée de mouchoirs blancs. Après des semaines de bataille avec le père du bouchon, j'ai obtenu que nous emmenions quelques effets à New York. J'ai cédé sur les livres, qui resteront en France , mais pas sur la musique . 18 malles métalliques partenat par bateau, deux avec nous. A l'arrivée, bataille avec les douanes pour qu'ils libèrent les malles contenant le lait maternisé d'un bouchon ayant arrêté l'allaitement. Pendant les deux premières semaines en chambre d'étudiants, je remercie intérieurement la Reine-mère d'avoir casé la cafetière italienne, deux fourchettes et deux couteaux entre les jouets du bouchon. Puis appartement (1-bedroom apartment) du côté de Columbia university meublé petit à petit (mais vraiment petit à petit !).2001 : déménagement à Spanish Harlem pour un 3-bedroom apartment. On réserve des déménageurs haïtiens. Je reste coincée dans l'ascenseur le matin-même. Les déménageurs haïtiens ne viennent pas, arguant du fait que leur camion est tombé en panne quand nous finissions par les joindre au téléphone. Le jules d'alors de Gniou, un grand calme, prend les choses en main et nous permet de louer un camion dans le Bronx. On commence à déménager le soir, avec l'aide du janitor haïtien tandis que des amis nous gardent le bouchon ... malade. Les amis ont peur qu'elle transmette sa grippe à leur bouchon. On termine le démégement, bouchon couché dans sa nouvelle chambre, à deux heures du matin sous une pluie battante. Remarque du futur père d'Ysea depuis l'Hexagone : faut pas faire confiance aux Haïtiens. Le futur père d'Ysea est Martiniquais...2002 : je rentre en France avec deux malles et atterrit dans le salon d'une âme charitable pour deux mois de bringue effrénée et de boulot intense. Le père du bouchon ne s'en sort pas mais ne fait pas appel au réseau constitué sur place de parents amis, il m'appelle quinze fois par jour et jusqu'à trois heure du matin. J'envoie en mission commandée la Reine-mère. Je vais chercher le bouchon deux mois plus tard et atterrit pour un mois dans la chambre du jules de Pikku My qui, charitable, prend son placard sur roulettes et va habiter dans son salon. Le bouchon découvre l'usage des ciseaux pour faire des confettis et régurgite ses repas sur le lit. Je suis toujours amie avec Pikku My et son homme. J'emménage dans l'ancien appart des frangines avec un bouchon traumatisée par cette coupure dans sa vie et son nouveau mode de garde (partagée). Devinez qui a fait le transfert des meubles depuis le vide-grenier, tout en grommelant contre mes cartons ? Le futur père d'Ysea, renforcé dans son statut de meilleur copain (pour le meilleur et le pire). En ouvrant les cartons, je me mets à lire les journaux qui ont servi à envelopper les objets fragiles. Incurable!2003 : je m'enrichis et, le 1er avril, signe pour 25 ans. Le futur père d'Ysea accepte de faire le déménagement à la seule condition que je rende à ex belle-mère les cartons de bouquins du père du bouchon. La veille du déménagement, nous allons récupérer une triple palette stockée depuis un an dans la cuisine-salle à manger de mon employeur. Elle mettra un an supplémentaire à devenir bibliothèque. Le lendemain, les copains ouvrent le camion et veulent jeter la palette. L'un d'entre eux, me connaissant mieux, les retient. Douze personnes en tout et dix heures de mise en carton d'un côté (cinq cartons seulement avaient été faits) et de déménagement de l'autre sont nécessaires. Allez savoir pourquoi, j'avais commencé à sortir les livres des cartons quelques temps avant le déménagement. En direction du restaurant, deux me retiennent de récupérer des planches laissées à l'abandon dans la rue.2006 : je mets ma doc en carton au bureau. Seule. Le père d'Ysea m'appelle régulièrement pour savoir si je tiens le coup.Deviendrais-je une adulte responsable ? J'en ai bien peur ! Haut de page

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