L'idée
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Source : Kozeries en dilettante 
Bribes du Gers, III. Le cocktail s'annonçait redoutable : deux copines délurées, le sommeil qu'on rattrape et qui finit par presque vous donner bonne mine, un rendez-vous prometteur en ligne de mire, un compte en banque qu'on prend soin de ne pas vérifier, une adorable propriétaire de LA boutique de vêtements où tout vous plaît et, plus dingue encore, où tout vous va.
Nous étions à Hoche-la-Tête, la boutique Les Filles du Sud était bien sympathique et puis dehors il pleuvait et dedans il y faisait bien chaud. La Sorcière Locale nous avait abandonnés pour aller à la Grande Ville et nous avions chargé la balaimobile de tout ce qu'il faut d'enfants, de capuches et de pullovers pour faire face aux intempéries puis nous avions roulé jusqu'à Hoche-la-Tête, fait l'acquisition de matériels pour de futurs et indispensables ouvrages de dames puis marché au hasard des rues.
Rusé, ledit hasard me fit passer devant une vitrine puis tomber en extase devant une tout à fait charmante robe qui pratiquait la télépathie : « Je suis à toi », clamait-elle, la pauvrette, à grands cris. « Que nenni, résistai-je vaillamment, je ne suis pas venue pour ça et les trois pauvres mini-trolls s'ennuieraient à périr pendant que je ferais ton essayage ». Mais c'était sans compter sur la Sorcière Taquine, qui me poussa de force à l'intérieur contre ma farouche volonté en m'affirmant que jamais mini-trolls n'avaient eu autant envie que les siens d'entrer dans le sanctuaire des Filles du Sud.
Le fait est qu'ils s'y trouvèrent tout à fait bien pendant facilement trois ou quatre minutes. Après quoi, la Sorcière Taquine, me voyant fermement envoûtée par le sortilège, embarqua ses trois armes fatales à la découverte d'autres trésors et me laissa à la merci des Filles du Sud et leur appâts, non sans avoir lâché un enthousiaste « Géniale, elle te va vachement bien. Prends tout ton temps
Xibiouz. C'est l'une des marques (jusqu'alors inconnue de moi) des vêtements que vendait la charmante hôtesse des lieux. Je tiens pour une performance exceptionnelle d'avoir réussi à sortir de la boutique en n'y achetant que quelques exemplaires de leur gamme puisque j'aurais volontiers emporté le tout.
Ahurie par le total annoncé par la vendeuse en remplissant le sac plus grand que moi, j'ai ouvert des yeux comme des soucoupes : hein ? vous êtes sûre ? Et elle a recompté et bizarrement c'est tombé sur la même somme. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai décliné sa proposition de retirer ci ou ça et me suis vue franchir ainsi en un jour le budget fringues annuel.
Je me doutais bien qu'il y avait quelque chose de louche dans cette affaire, qu'il n'était pas normal que des vêtements me correspondent si tout à fait bien.
C'est en rentrant à Paris