L'idée
Ce blog regroupe les articles publiées par des bloggeuses. Inscrivez-vous pour pouvoir ajouter des weblogs à la liste des weblogs tenus par des femmes qui ne sont pas des suivi de vie/journaux intimes.Les petits soldats de l'eau
Source : Le blog du bouchon
Deux droughtbustersdevant le City Hall à Londres
Credit: Thames Water Ces deux objets humanisés par des employés de la compagnie d'eau Thames Water (TW) font partie de la panoplie qu'utilise TW pour sensibiliser ses abonnés aux petits gestes de l'économie de l'eau .Sous la direction de la machine à laver (me semble-t-il Liz Creighon, responsable des événements chez TW), une brosse à dents, un arrosoir, la bouilloire chère à nos voisins outre-Manche, un robinet et une voiture, vont pendant un mois sillonner le secteur desservi par Thames Water pour donner des conseils aux abonnés.L'image du gazon anglais en prend un coup, avec la sécheresse qui perdure dans le sud du pays depuis plusieurs années déjà. A tel point que Thames Water avait un moment envisagé de construire une usine de "essalement d'eau saumâtre pour sécuriser les ressources en eau .Contrairement aux Français où la communication sur les petits gestes pour économiser l'eau au quotidien, reste très institutionnelle, les Britanniques abordent des sujets graves avec un peu d'humour. Lire le communiqué de presse en ligneEn Grande-Bretagne, excepté l'Ecosse, les services d'eau et d'assainissement ont été entièrement privatisés suite au Water Act en 1989. Ce qui signifie que le pays a été sectorisé (l'eau reste une ressource locale) en 22 parties, chacune attribuée par appel d'offres à une compagnie de capital privé. En parallèle, le gouvernement a mis en place un organe de régulation, the office of water. Tous les cinq ans, Ofwat renégocie avec ces compagnies d'eau leurs objectifs (rendements de réseaux, prix du mètre cube, investissements réalisés et à faire).Au départ, tout le secteur privé de l'eau s'est rué sur le capital de ces compagnies, persuadé qu'il y avait des affaires à faire. Mais leur taux de rentabilité est très faible, d'autant que les exigences de l'Ofwat sont élevées. D'où un désengagement des investisseurs dans ces sociétés, qui éprouvent aujourd'hui de réelles difficultés financières. Les investissements dans l'eau et l'assainissement sont souvent très lourds, des centaines de millions d'euros pour des stations de traitement des eaux par exemple, et ont un temps de retour sur investissement très long. Thames Water, qui avait été racheté par l'énergéticien allemand RWE, en était devenu son fer de lance à l'international. Aujourd'hui, TW est en vente et RWE envisage de se retirer du secteur de l'eau .En Angleterre, au pays de Galles et en Irlande du Nord, l'eau est vraiment privatisée puisque son service, sa ressource et tous les équipements appartiennent à une compagnie de capital privé. Cette situation reste exceptionnelle dans le monde, avec le Chili et quelques coins des Etats-Unis. En France , la ressource est considérée comme un bien commun, les équipements appartiennent aux collectivités qui choisissent de faire exercer les services d'eau et d'assainissement par des entreprises à capital privé (Lyonnaise des eaux, Veolia Eau , Saur ou une dizaine d'opérateurs locaux), par des sociétés d'économie mixte (Eau de Paris - Sagep par exemple) ou directement par les services techniques de la collectivité (la régie). L'eau n'est donc pas "privatisée" au sens strict du terme quand le service est exercé par une société (à capital privé ou public) ; ça s'appelle de la DSP, délégation de service public. Quelque soit le mode de gestion choisi, le service d'eau doit être au minimum à zéro d'un point de vue comptable, puisque chaque collectivité de plus de 1500 habitants doit avoir un budget Eau à part. C'est ce qu'on a appelé "l'eau paye l'eau ". Et en fait, tous les modes de gestion doivent rapporter quelque chose, puisqu'il faut bien préparer les investissements futurs, dont les ressources financières proviennent de ces sous mis à côté, de l'augmentation de la facture d'eau et de prêts auprès des banques et surtout des Agences de l'eau . Les différences se situent dans les marges effectuées et le contrôle exercé par la collectivité au travers de rapports que le délégataire doit lui remettre.Marges (du + vers le -): sociétés à capital privé > sociétés à capital public > régiesContrôle (du + vers le -): sociétés à capital privé et public > régiesComprendre le système de l'eau en France avec Cartel-Eau Haut de page